Ces 10 shôjo qui ont secoué la planète manga

A l’occasion des 10 ans du Club shôjo, retour sur 10 titres qui ont révolutionné le shôjo manga.

Le Club shôjo fête ses 10 ans ! À la rédaction, on en profite pour se souvenir de ces shôjo qui ont bouleversé le paysage manga. Impossible de passer à côté : ils nous interrogent sur notre rapport à l’autre, sur nos sociétés qui tendent à verser dans l’intolérance. Un changement de cap est toujours possible !

Mikki Forever et Naoko te proposent une sélection de 10 titres qui ont marqué le shôjo manga.

La sélection de Mikki Forever

Anthologie de Hagio Moto

(1971, Japon, Shôgakukan – 2013, France, Glénat)

Célèbre mangaka au Japon, encore trop peu connue en France, l’œuvre de Hagio Moto a révolutionné le shôjo manga. Tout comme Riyoko Ikeda (La rose de Versailles), Hagio Moto montre que les filles vivent des aventures aussi palpitantes que les garçons. Elles décident, prennent des risques, vont dans l’espace, embrasent des carrières politiques. L’autrice signe également des œuvres poignantes, à l’instar du poétique Coeur de Thomas. À travers ses personnages, Hagio Moto nous invite à nous dépasser, à voir au-delà des normes et autres conventions sociales.

manga Moto Hagio - Anthologie
Moto Hagio – Anthologie

La rose de Versailles

(1973, Japon, Shûeisha –  2002, 1re édition française ; réédition en 2011, Kana)

Incontournable, le shôjo manga de Riyoko Ikeda a inspiré et bouleversé toute une génération d’adolescentes et de jeunes femmes, qui se prennent de passion pour l’Histoire. Celle de la France, mais aussi celle d’une jeune fille, Oscar, qui décide d’être l’héroïne de sa vie. La rose de Versailles jouit, encore aujourd’hui, d’une incroyable popularité. Popularité qui dépasse largement les frontières du Japon. Car Oscar est une figure intemporelle, charismatique, à jamais moderne et révolutionnaire.

Lady Oscar

Nana

(1999, Japon, Shûeisha – 2002, France, Delcourt)

A l’instar de Riyoko Ikeda et de Moto Hagio, Yazawa Ai, l’autrice de Nana, fait partie de ces femmes qui ont bouleversé, et le monde du shôjo, et celui du manga en général. Touchant aussi bien les filles que les garçons, Nana nous parle des blessures d’adultes, des rêves d’enfants. Le titre interpelle et provoque. Au Japon comme en France, beaucoup se sont inspiré des différents personnages, à commencer par Nana, la rockeuse rebelle, et Hachi, la jeune romantique.

Fruits Basket

(1999, Japon, Hakusensha –  2002, 1re édition française, réédition 2018, Delcourt)

Le générique de l’anime résonne encore dans ma tête. Fruits basket est une petite bulle de douceur et de mélancolie, qui se posa au Japon, pour ensuite s’envoler par delà les mers. En France, le succès est retentissant. Natsuki Takaya, la mangaka, signe une œuvre émouvante et touchante. Certes, le titre sombre parfois dans l’excès dramatique, avec son déluge de larmes et de regards implorants. Mais l’enfer dans lequel sont plongés les personnages, lui, est bien réel. À travers eux, Fruits Basket nous parle du passage à l’âge adulte, du deuil, du rapport à l’autre, des rencontres nouvelles. Un lendemain est toujours possible.

fruits-basket

Otomen

(2007, Japon, Hakusensha – 2008, France, Delcourt)

Le manga a tellement marqué les esprits que son titre Otomen, est entré dans le langage courant ! Désignant ces « hommes qui aiment les choses (prétendues) réservées aux filles », Otomen critique ouvertement nos sociétés qui, sur le plan des rapports femmes/hommes, pataugent dans les préjugés. Aya Kanno, l’autrice, signe un plaidoyer pour la tolérance. Si l’on regrette des longueurs, et une approche parfois superficielle, Otomen a le mérite de nous interroger. Aujourd’hui encore, certains refusent de lire des shôjo manga par crainte de perdre en virilité. C’est oublier que la virilité est féminine, quand les sentiments, eux, se déclinent au masculin. Amis garçons, jeunes hommes, le Club shôjo vous tend les bras !

Asuka du shôjo Otomen, les bras remplis de peluches kawaii

La sélection de Naoko

La fille des enfers

(2006, Japon, Kodansha – 2008, France, Pika)

Pour commencer, tu connais le courrier des enfers ? C’est un site internet uniquement accessible à minuit où on peut écrire le nom d’une personne qu’on déteste. Vous aurez alors la visite de Enma Ai, la fille des enfers, qui t’invitera à passer une nouvelle étape dans ta vengeance : dérouler le fil rouge d’un mannequin ou pas. Quand le fil est déroulé, ton ennemi ira alors en enfer… Mais tu seras sûr d’y aller également à ta mort.

C’est ça, le concept de La fille des enfers… Et ça m’a vachement plu ! À tel point que j’ai vu plusieurs fois des sites essayant de refaire celui du manga, allant même jusqu’à n’être disponible qu’à minuit également pour certains. En fait, plus que l’histoire, c’est l’ambiance et le concept qui ont marqué les esprits, à tel point que c’est souvent ce qui ressort quand on en parle… Et ce n’est pas étonnant, car il s’agit vraiment de quelque chose d’intéressant et d’inédit tout en se mélangeant à la mythologie réelle.
De façon assez étonnante il a été prépublié dans le Nakayoshi… Le même magazine que Card Captor Sakura !

manga La fille des enfers

Card Captor Sakura

(1996, Japon, Kodansha – 1997, France, Pika)

Tu croyais que j’allais ne pas parler de ce manga ? Tu me connais tellement mal ! Après tout, c’est mon manga préféré, et le plus emblématique de Clamp. Des versions alternatives du couple principal sont même au centre d’un autre de leur manga !

Card captor Sakura est différent des autres Magicals girls dans le sens où il ne contient pas beaucoup de choses qu’on retrouve par exemple dans Sailor Moon, datant à quelques années près de la même période. En effet, Sakura ne se transforme pas pour se changer, ne se bat pas contre des méchants venus d’une autre dimension, l’animal qui lui donne son bâton n’a pas une personnalité mignonne et le principe n’est pas du tout le même. D’ailleurs, l’ambiance est vraiment celle d’un monde beau, où tout le monde est gentil et où la pire chose qui soit serait qu’on oublie ceux qu’on aime. Ce n’est pas une mauvaise chose cependant, car ça permet de vraiment se sentir bien en suivant les aventures de Sakura et sa collecte des cartes, mais également de nous attacher à elle et à son entourage.

D’ailleurs la suite, Clear Card, semble changer un peu la donne : l’ennemi est ici plus subtil que celui de la série originale, plus sournois et beaucoup moins bienveillant. Sachant le temps qui est passé entre les deux séries, ce n’est pas un mauvais choix cependant, et j’ai personnellement très hâte de voir s’ils vont continuer dans une voie plus mature ou revenir à l’ambiance de la série originale.

Card Captor Sakura - Clear Card Arc tome 1

Sailor Moon

(1992, Japon, Kodansha – 1995, France, Glénat)

Quand on parle de série pour filles des années 90, plus que Card Captor Sakura, c’est Sailor Moon qui est nommé, surtout par des hommes révélant regarder l’anime en cachette lorsqu’ils étaient petits.
Avouons-le, Sailor Moon a beaucoup d‘ennemis marquants, de bons combats, et une histoire d’amour intéressante. Histoire d’amour mêlant d’ailleurs de la réincarnation d’amant maudit ce qui lui donne un peu plus de poids pour rendre ce couple crédible et mignon malgré la différence d’âge entre les deux personnages (14 ans contre 20).

Parmi eux

(1997, Japon, Hakudensha – 2005, France, Tonkam)

Celui-là a beaucoup plus marqué en Asie qu’en France… D’autant que les seules adaptations que Parmi eux a eu sont des live-actions. À ma connaissance il y en a eu en tout 4 : une adaptation taïwanaise, une autre coréenne et 2 japonaises. Toutes sont différentes et se contentent de reprendre les personnages et l’histoire de base d’une jeune fille se travestissant pour aller dans l’école pour garçons de son idole. Ce qui est également toujours respecté c’est avec qui elle termine (malheureusement) et les sentiments que ses deux principaux prétendants ont pour elle. Pour le reste, énormément de choses changent, parfois même l’ambiance toute entière. De fait, on a l’impression de regarder plusieurs live-actions différents quand on passe d’une adaptation à une autre. Comme quoi Parmi eux, Hana Kimi en japonais, a vraiment beaucoup inspiré !

Je soupçonne même que ça ait inspiré You’re beautiful, un drama coréen sorti en 2009 avec une bonne sœur forcée de rejoindre le groupe de son frère jumeau en se faisant passer pour lui.

Sawako

(2006, Japon, Shûeisha – 2009, France, Kana)

Un manga shôjo carrément parodié par un shônen dans un épisode !
Sawako a beau être un shôjo plutôt classique, il se démarque par ses thèmes qui vont plus loin que l’amour…. Notamment le thème de l’amitié, nouveau pour l’héroïne et qui prend une bonne place dans l’histoire.
On se retrouve alors avec un manga très beau, très touchant, avec une héroïne adorable pour qui on a vraiment de la peine lorsqu’elle se fait rejeter pour sa timidité qui lui donne un aspect effrayant. Elle apprend l’acceptation de soi à travers des amies qui se mettent à passer du temps avec elle, dès lors qu’elles découvrent la véritable Sawako, allant même jusqu’à la défendre.

Le shôjo manga ne cesse de se réinventer. Les autrices d’aujourd’hui s’inspirent de leurs aînées pour nous proposer des histoires qui nous touchent, nous transportent, nous invitent à aller de l’avant. Et toi, quels sont tes shôjo manga incontournables ?

Miknass

Chroniqueuse manga, anime, Japon, à la sauce okonomikki. Vive les senbei è_é !!

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2 commentaire

  1. Ouah ! Super top ! Tous les mangas que vous avez cités sont effectivement des incontournables. On aime ou on aime moins mais si on est un Shôjo Addict, il faut tous les connaître. (^_^)

  2. Un top intéressant mais qui n’est pas en accord avec le titre. Seuls la moitié ont véritablement secoués la planète shojo. Dommage que d’autres monuments du shojo manquent à l’appel comme Angel Sanctuary de Kaori Yuki, Fushigi Yugi et Ayashi no Ceres de Yuu Watase, X de Clamp….

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