Images extraites du manga kimi wa pet

L’idée de cet article m’est venue le 8 mars, lors de la journée des droits des femmes. Parité, égalité femmes-hommes, respect de la femme et de ses droits… Je me suis interrogée sur les messages véhiculés dans les mangas et plus particulièrement dans les shôjo.

Voici donc le résultat de mes réflexions personnelles. J’aimerais beaucoup connaître ton avis sur la question ! C’est pourquoi je t’invite à voter au petit sondage ci-dessous, ainsi qu’à donner ton opinion en commentaires et/ou à citer des exemples de shôjo sexistes ou au contraire respectueux de la femme pour illustrer et nourrir mon propos.

 

La société japonaise est encore très patriarcale et profondément sexiste. Une femme a du mal à concilier vie personnelle et professionnelle. Certaines font le choix de ne pas se marier ni d’avoir d’enfants pour pouvoir continuer à travailler. Celles-ci subissent parfois assez lourdement le regard désapprobateur de la société et la pression de leur famille qui les poussent à convoler et procréer. Pour preuve, les chiffres de la natalité chutent drastiquement depuis des années sur l’archipel.

Quand les femmes optent pour la vie de couple et de famille, la reprise du travail après une grossesse s’apparente souvent à un parcours du combattant. Elles rencontrent des difficultés pour faire garder leurs enfants, les crèches étant peu nombreuses. Qui plus est, les jeunes mamans sont régulièrement discriminées dans leur entreprise. Elles peuvent même être rétrogradées et les promotions sont quasi impossibles.

Les inégalités sont d’ailleurs beaucoup plus marquées au Japon qu’en France. Les femmes sont moins qualifiées. Elles sont souvent cantonnées aux emplois sans ou avec peu de responsabilités (notamment les postes d’assistante d’un cadre masculin). Les femmes s’autocensurent d’elles-mêmes. Elles n’osent pas se lancer dans les études débouchant sur les postes les plus rémunérateurs car c’est encore trop peu courant qu’une femme occupe un poste d’encadrement (c’est vrai aussi chez nous mais dans des proportions bien moindres). Même à la maison, les tâches ménagères incombent en totalité à la femme.

Le manga et plus particulièrement le shôjo manga est le reflet de cette société très inégalitaire donc, dans ce cas : oui, le shôjo manga est sexiste. Évidemment, il existe des exceptions, des nuances. Il n’est alors pas possible de répondre de façon aussi catégorique à cette question.

hotaru no hikari scene biere
Une bonne bière dès le matin, c’est parfait pour commencer la journée ! (Hotaru no Hikari)

Prenons un exemple : le manga Hotaru paru chez Kana. Il est à la fois sexiste et défend la cause féminine. Hotaru est une office lady, victime de cette société patriarcale. Elle n’est qu’une assistante et travaille pour vivre. Son boulot est purement alimentaire. Célibataire, elle subit le regard de son entourage si bien qu’elle essaie par tous les moyens de rentrer dans les standards. Elle se force à être féminine et à sortir avec un jeune homme bien sous tous rapports. C’est un manga sexiste dans l’image qu’il donne de la femme… même s’il s’agit d’une image conforme à la réalité japonaise.

Pourtant, Hotaru dresse un portrait fidèle de la femme moderne japonaise. Notre héroïne est tiraillée entre deux aspirations : ressembler à ce que les autres attendent d’elle et écouter son « moi profond » de poisson séché (pour ceux qui n’ont pas lu la série, je traduirais par « patate de canapé » ou, plutôt « patate de tatami ». C’est une glandouilleuse qui aime somnoler sur le tatami, en jogging défraîchi, en buvant de la bière ou en lisant des mangas). Elle a envie de s’émanciper des standards que la société cherche à lui imposer. Et tu l’auras deviné, à la fin, c’est le poisson séché qui gagne !

Malheureusement, il existe pléthore de titres qui narrent des histoires de cendrillons des temps modernes (la fille looseuse qui se fait sortir de sa misère par THE beau gosse) ou pire, des récits de jeunes filles consentantes qui deviennent de leur plein gré les objets sexuels d’un bel apollon sans scrupules ni morale.

Il n’y a pas que dans les mangas qu’il existe de telles histoires (Twilight est l’exemple d’histoire peu reluisante pour l’image de la femme, qui me vient spontanément à l’esprit). Il serait intéressant de savoir si elles sont plus fréquentes au Japon qu’ailleurs, comme miroir d’une société qui a du mal à bouger, comme reflet de femmes qui ont du mal à s’émanciper et à se battre pour quitter cette place subalterne à laquelle on les relègue.

En bonus : Si tu veux lire le top du manga non sexiste, jette-toi sur Kimi wa pet (image de couverture) !

 

Caro

Fan de shôjo sans être ni fleur bleue, ni romantique pour un sou, c'est possible ! J'en suis la preuve ! ^^

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5 commentaire

  1. Je suis parfaitement d’accord avec ton propos. Il existe des manga non sexistes, mais le plus souvent on y montre une femme qui est soit carrément soumise, soit qui répond à une norme sociale qui elle est sexiste. En cela le manga est le reflet de la société japonaise, mais ne pourrait-il pas se faire le vecteur d’une nouvelle façon de voir la femme? Il existe surement de nombreux shojo non sexistes, mais dans ce que j’ai lu la femme obéit quand même à une norme sociale dans laquelle je ne me reconnais pas. Sans parler des romances où il y a presque toujours une relation de dominant-dominé dans laquelle je me reconnais encore moins. Sans doute la raison pour laquelle je préfère lire des romance version yaoi, la encore il y a trop souvent une relation dominé-dominant (l’amour d’égale à égale semble être une exception) mais la pilule passe mieux quand ce sont 2 hommes. Non pas parce que j’aime voir des hommes soumis (quoique 😈) mais parce qu’au moins socialement peuvent jouir du même statut, alors que le statut social de la femme est déjà soumis à celui de l’homme, si on en rajoute une couche avec une histoire d’amour faite de domination, je fais overdose. Je ne supporte pas les manga où l’ont voit des jeunes filles se soumettre à des hommes égoïste, possessif et capricieux. Je trouve que ça véhicule un horrible message aux jeunes lectrices. Et je ne parle pas des nombreux yaoi qui banalisent et romancent le viol.
    Avant ça ne me dérangeait pas plus que ça, je ne m’identifiais pas au personnages mais j’y fessais peu attention, mais après avoir constaté de flagrants recul dans l’émancipation de la femme, notamment dans les esprits de femmes plus jeunes que moi, voir chez des enfants. Je me suis dis que ce genre de littérature n’est pas si anodine que ça. Si on lit toujours des histoires où les femmes sont soumises et obéissantes, on fini par penser que c’est normal.
    Hotaru je ne connais pas. Kimi wa pet m’avait été venté justement pour ça et finalement je n’ai pas été convaincue. On inverse les rôles mais on reste dans les relation dominant-dominé. Je ne trouve pas ça très intéressant. Je n’ai lu que les 2/3 premiers tomes et j’ai pas plus accroché que ça. Faudrait que je le relise pour m’en faire une meilleure idée.
    Je me souviens d’un film de Kurosawa dont une scène m’avait choquait. Une jeune femme est attirée par un homme mais comme c’est un gars bien il ne la viole pas, elle se met en colère et le tape jusqu’à ce qu’il cède et lui saute dessus (et je vous parle pas de la scène qui suit). Bon le film n’est pas tout jeune, mais c’est du Kurosawa, pas du manga de seconde zone, là aussi je me suis dit que la vision de la sexualité au Japon doit être bien différente de la notre. Alors c’est difficile de juger. Est-ce que je trouve le shojo, et plus généralement le manga, sexiste par rapport à ma façon de voir le monde, oui ! L’est-il vraiment par rapport à la société japonaise ? Je ne connais pas assez le Japon pour me faire une idée.

  2. Hey!

    Merci pour cet article super intéressant ! Les manga sont également sexistes dans la façon dont il donne l’image de la femme mais aussi parfois de l’homme. En créant des clichés de la fille mignonne et naïve et celui du bas boys.

    Aussi les Mangas sexualité tellement la femme comme l’homme !

  3. Un excellent manga parle justement de la société et son rapport à l’amour entre homme et femme : Aromantic love story. C’est aussi lgbt et c’est vraiment étonnant à lire quand on connaît la catégorie de lecture d’où ça viens.

    Mais personnellement, les shojo, sexiste ? Sans conteste je dis oui. Je ne compte pas les couverture que je croise qui parle toute de l’histoire d’une héroïne qui devra se laisser piétiner dessus par l’homme qu’elle aime car c’est ainsi qu’est le vrais amour et rester à ses côtés dans l’espoir que monsieur change.

    Takane to Hana est bon à renverser ce côté là aussi si tu chercher un shojo non sexiste.

    En tout cas c’est bien pour ça que ça me désespère d’aller dans la catégorie shojo. On critique beaucoup les ecchi et Shonen mais le shojo sont encore pire à la matière de mon point de vue car ils sont destiné aux filles.

  4. Ce qu’il faudrait, c’est reformuler la question. Dans le genre : Existe-t-il du sexisme dans les mangas ? Certaines autrices japonaises ont-elles intériorisé et véhiculent-elles (dans des proportions variables) une conception inégalitaire des rapports hommes-femmes ? Affirmer que « le » shojo manga est sexiste est par trop unilatéral et globalisant. Et rien n’empêche, d’ailleurs, qu’une mangaka puisse avoir un pied sur les deux rives : à savoir élaborer un point de vue critique de la situation faite aux femmes dans la société japonaise, tout en restant attachée à certaines valeurs, attitudes et répartition des rôles qui supposent l’inégalité. Entre le « sexisme » et son refus complet, tout un spectre varié de positions est envisageable.

    En tout cas, je viens de lire « Déclic amoureux » de Mari Okazaki, et j’ai beau me creuser la tête, je ne trouve pas une once de sexisme dans ce manga.

  5. Je ne trouve pas que les manga sont complètement sexistes, il est vrais que les personnages féminins est masculins on des places différentes mais il vaut mieux dire que les manga manque de parité Miyazaki Fesait des œuvres qui mettaitr en avant la place des femmes et ceux bien avant disney et ses princesses à la noix, car si l’on compare à d’autre fictions comme le cinéma américain, le jeux vidéo et la BD Franco-Belges, qui sont je trouve plus machistes et surtout chez les éditeurs qui lors ce qu’on entre dans une maison d’édition de BD ils nous disent « Si on avait plus de femmes pour éditer les œuvres qu’elles ont faite on se ferait moins ch*er dans notre bureau » se qui me fait sortir de mes gongs, après il y à déjà eut des des manifestation au japon dénonçant la mort de Guu Hara du mouvement #GuuToo, et le procès que Shiori Ito a gagner contre son ancien patron Shiori qui est l’une des plus grande supportrice du mouvement #MeToo, il y à eu aussi d’autres scandales comme l’université de médecine de Tokyo qui à avouer avoir fait baisser les notes de l’examens d’entré des femmes pour n’avoir que 30 % de femmes étudiante, donc ceci n’est que le début d’un long feux d’artifice de plus en plus d’affaire vont éclater au grand jour, jusqu’au final obtenir gain de cause pour célébré notre égalité entre les homme et les femmes!
    Humanité en avant!

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