Le Club Shôjo sort son transat, sa nappe à carreaux, ses tongs, ses chaussures de rando, sa casquette, sa crème solaire, ses litres d’eau… et ses manganime ! Pour bien passer l’été, retrouve notre sélection de shôjosei mangas, anime, drama… Aujourd’hui, je te propose un manga 100% feel good qui réveillera ton âme d’artisan.e…
L’été, c’est souvent le bon moment pour s’attaquer (enfin) à sa pile de mangas / livres à lire. Je n’ose même pas ajouter la liste d’anime et de drama à regarder… Si tu es en vacances, tu as de bonnes heures pour relever le défi. Dans le cas contraire… tu pourras, je l’espère, commencer par lire et/ou voir ce que tu souhaites. Les vacances d’été riment souvent avec « baisse d’activité » au travail. Enfin… tout dépend le secteur dans lequel tu travailles ! Certains domaines connaissent au contraire un pic d’activité. Courage ! (Moi aussi, je n’ai pas de vacances…)
Pour commencer ce nouveau rendez-vous de l’été, je te propose de découvrir ou de redécouvrir un manga doux et bienveillant, qui te fera voyager au pays de la céramique : The Blue Flowers and The Ceramic Forest.
Fini en 10 tomes (8 tomes sortis en France… je n’ai pas encore acheté le tome 8, mais ça arrive !), ce josei manga de Yuki Kodama nous montre la renaissance de deux trentenaires, Aoko et Tatsuki, passionnés de céramique. Aoko vit et travaille dans un atelier de Hasami, la ville de la céramique. Tatsuki arrive droit de Finlande et débarque dans l’atelier d’Aoko. Il est rapidement saisi par l’ambiance « famille » de l’atelier, et par la beauté simple de la ville. Hasami est d’ailleurs l’une des 5 bonnes raisons de lire The Blue Flowers and The Ceramic Forest.
1/ Hasami, ville de la céramique
Hasami est un personnage à part entière. Située dans la préfecture de Nagasaki, au sud du Japon, Hasami est véritablement la ville de la poterie, de la porcelaine, de la céramique. Le manga nous permet de saisir les subtilités entre les différents termes. Il fait bon vivre, à Hasami. L’autrice réussit à dépeindre une ambiance apaisante et relaxante. Tout, dans le manga, invite à découvrir la jolie ville. Voilà qui donne de belles idées de voyage (vite, où sont mes économies !). Je ne connaissais pas du tout Hasami, avant de lire The Blue Flowers… Désormais, je rêve d’y faire un tour, et d’y ramener une jolie poterie, à défaut d’en réaliser une moi-même (évitons les désastres !). Hasami se laisse particulièrement voir lors de festivals mettant en lumière les créations des artisan.e.s.
Tatsuki, en pleine conversation avec une assiette, surpris par Aoko (voilà un vrai passionné !)
2/ Une belle image du monde du travail
Tu penseras peut-être que l’atelier dans lequel travail Aoko présente une image trop idéalisée du monde du travail. La boss est sympa, tout le monde s’entend bien, il règne un « esprit famille » … Mais ce quotidien tranquille est fort heureusement vécu, dans la réalité, par nombre de personnes. Travailler dans une entreprise chouette, c’est possible. Se plaire dans son travail, c’est aussi possible. Les héroïnes et héros de The Blue Flowers… ont la chance de faire ce qu’ils aiment et de vivre de leur passion. Je sais, c’est loin d’être toujours le cas. C’est justement pour ça qu’on aime les voir évoluer. Quel apaisement ! Au fond, l’ambiance de ce petit atelier devrait être vécue dans toutes les entreprises. Les coups durs sont là, bien sûr (ils ne cachent pas qu’il est difficile de vivre de la céramique) mais tout le monde se serre les coudes.
3/ Des personnages sensibles et attachants
Plutôt que de montrer des artistes aux capacités hors du commun, Yuki Kodama choisit de nous parler de gens ordinaires, comme nous. Certes, ils sont doués dans leur art, mais sans non plus révolutionner le genre. Et même s’ils incarnaient « une révolution », ils n’en resteraient pas moins humains, avec leurs bons et mauvais côtés. Aoko et ses failles. Tatsuki aussi. Je relève d’ailleurs, pour ma plus grande satisfaction, que ce héros est aux antipodes de ce que l’on pourrait imaginer. On le pense froid et distant. Il est passionné par son art, maladroit, sensible et exigeant (surtout avec lui). Très vite, Tatsuki casse la carapace. Il n’hésite pas à montrer qu’il a peur. Il accepte de se remettre en question, et change au contact des autres. Voilà une belle preuve d’humilité. Aoko aussi respire l’humilité et la résilience. Comme Tatsuki, elle « se répare » grâce au travail. Elle apprend à rouvrir son cœur pour accueillir le bonheur simple du quotidien. Elle se remet à question et ose sauter dans l’inconnu.
Tatsuki et Aoko en mode « furetons incognito chez les concurrents… » (y’en a un qui a visiblement mal compris le concept)
4/ Un manga qui nous fait aller de l’avant
C’est l’un des thèmes centraux du josei manga : comment recommencer à vivre après un traumatisme ? Techniquement, on vit. Mais c’est comme si on était en mode « pilote automatique ». Tout est morne. Aoko et Tatsuki ont connu ce terrible sentiment. Mais s’il est terrible, il devient, étrangement, comme un refuge. La peur de sauter vers l’inconnu nous fait rester dans cette « zone de confort » mais du tout confortable, mais que l’on connaît. C’est mieux que rien, non ? À travers ses personnages, la mangaka semble nous dire : « osez avancer ! » Pourquoi penser qu’on n’obtiendra rien en allant de l’avant ? Pourquoi écrire l’avenir en se basant sur les souvenirs douloureux du passé ? Plus facile à dire qu’à faire, je sais… Car c’est le passé qu’on a constamment sous les yeux. À l’inverse, on peut considérer que l’avenir est derrière nous car on ne le voit pas. La crainte de recommencer les mêmes erreurs voudrait nous faire rester sur le rivage… Il faut pourtant oser faire le saut dans le vide, car l’avenir n’est pas écrit. Avancer, c’est recommencer à croire, à espérer, à vivre. C’est comme une renaissance.
5/ Une romance basée sur la communication
O joie ! O bonheur ! Dans The Blue Flowers and The Ceramic Forest, pas de quiproquos lourds ou de sottises pour faire avancer les intrigues amoureuses. Et lorsque le passé vient mettre son grain de sel (ou son piment bien piquant !) ce n’est pas du tout pour brûler les papilles. Rien n’est superflu. Tout est mesuré et bien proportionné. On voit les personnages évoluer sous nos yeux et tenter de se « réparer ». Chez Yuki Kodama, « amour » rime avec « échanges ». Les histoires d’amour se verbalisent, et c’est tant mieux. L’absence de communication tue le couple. Un peu comme dans A sign of affection, l’amour, dans The Blue Flower…, est patient, respectueux, attentif, affectueux, observateur, attentionné. Les protagonistes prennent le temps de s’étudier. Pour lever tout conflit, ils parlent. Ça n’empêche pas les disputes et les incompréhensions. Mais elles sont vite désamorcées par les paroles bienveillantes et respectueuses.
Tatsuki version « déjeuner sur l’herbe » (ou sur un banc ! mais bon, on reste dans l’ambiance…)
Il existe bien entendu d’autres raisons pour apprécier The Blue Flowers and The Ceramic Forest. Je n’ai par exemple pas évoqué les personnages secondaires. Ils sont pourtant fort intéressants ! Ils ne sont pas là pour faire de la figuration ; on sent qu’ils ont leur propre histoire. As-tu déjà lu The Blue Flowers… le manga t’a-t-il donné envie de te lancer dans la poterie ou la peinture sur céramique (On serait ravies de voir tes créations !) ? Que penses-tu du développement des personnages et de l’intrigue ?