Le shôjo aborde une grande diversité de thématiques. Néanmoins, certaines scènes se retrouvent dans de nombreux titres destinés à un public féminin. Dans cet article, nous allons lister un certain nombre d’entre elles en nous focalisant sur les mangas de type scolaire.
Les sorties et scènes en dehors de l’école, idéales pour sympathiser… et plus si affinités
Les sorties et les voyages scolaires font partie des thèmes souvent abordés dans les shôjo car ils permettent de placer les protagonistes dans un autre cadre que l’école. Nous retrouvons notamment régulièrement la sortie en forêt, au mont Fuji ou les voyages entre membres d’un club scolaire. Dans Simple comme l’amour, Soyo fait son voyage à Tokyo avec un seul membre de sa classe et il s’agit de son copain : Ôsawa. Le contexte dans lequel se déroule la série donne à cette sortie un caractère très intimiste et original. Dans Lovely complex, Risa et Ootani se retrouvent aussi en tête à tête au cours d’une excursion ce qui leur permettra de se rapprocher. Dans un autre genre, Lovely Teachers nous présente une randonnée en forêt du point de vue des professeurs d’une école maternelle.
Au cours de la golden week (semaine regroupant 4 jours fériés au Japon durant laquelle les écoles sont fermées) ou des vacances d’été, les élèves se rassemblent pour visiter une région ou aller se baigner à la mer. Dans Le pacte des yokai, Natsume part ainsi avec ses camarades. Il s’arrêtera sur le chemin du retour pour saluer un yokai qu’il avait connu enfant. Dans Nodame Cantabile, pendant les vacances, Chiaki, Nodame, Masumi et Mine partent pour assister à une classe de musique. Sur le trajet ils font un halte sur une plage. Dans Ouran Host Club, les membres du club d’hôte se baignent tous ensemble dans une piscine surréaliste. Tous ces épisodes sont l’occasion de montrer les personnages dans leurs tenues de bain, beaucoup plus sexy aux yeux des personnages du sexe opposé que les traditionnels uniformes scolaires. D’ailleurs, c’est lors d’une sortie à la plage que Kiri des CRASH a décidé de se déclarer à Hana.
Parmi les activités extra scolaires que les héros de mangas affectionnent, il y a le test de courage. Les participants se retrouvent dans un lieu qui fait peur, comme par exemple un cimetière, une maison à la réputation d’être hantée ou dans une forêt lugubre et doivent le traverser seul ou en binôme. Dans Sawako, la classe de la jeune fille organise ce test. Sawako est assimilée au personnage de Sadako, issu d’un film d’horreur par ses camarades. C’est elle qui aura le rôle de les effrayer, rôle qu’elle jouera à merveille. Dans Ghost hunt, la maison délabrée qui se situe près de l’école de Mai est le théâtre d’un test de courage auquel s’invitent quelques fantômes. Dans Le pacte des yokai, Natsume participe à cette épreuve. Des yokai sont aussi de la partie et viennent perturber le héros.
Si les personnages ne sortent pas encore ensemble ils peuvent participer aux gokon. Ce sont des sorties de groupe organisées entre des élèves d’écoles différentes (ou en général entre célibataires) pour trouver l’âme sœur. Souvent participer à ces sorties permet surtout de rendre jalouse la personne dont on est amoureux. Elles peuvent aussi revêtir un caractère humoristique comme dans Nodame Cantabile où le maestro Stresemann convie tous les membres de son orchestre a un gokon. Son objectif est de créer un effet de groupe mais surtout de draguer ses charmantes étudiantes. Dans Comme elles, le gokon est le lieu de rencontre entre les héros. C’est donc le point de départ de l’histoire.
Parfois, nos héros font de petits boulots dans les cafés ou les conbini. Fuji du manga B.O.D.Y, par exemple est hôte dans un club. Misaki de Maid sama est hôtesse dans un café de maid pour subvenir aux besoins de sa famille. C’est aussi le cas d’Ayame du Chemin des fleurs qui cumule les emplois. Dans Simple comme l’amour, Ôsawa, quant à lui travaille pour pouvoir s’offrir une moto. Dans Nana, c’est dans le restaurant où travaille Shôji, qu’il fera la connaissance de Sachiko. Ainsi les restaurants, les bars ou les conbini sont des lieux de rencontre ou permettent aux personnages de se retrouver en dehors de l’école.
Les scènes romantiques traditionnelles
Dans tous les shôjo manga, certaines scènes romantiques sont récurrentes. Parmi les plus classiques, il y a celles qui se déroulent lors d’une fête comme la Saint Valentin, Noël ou encore le Jour de l’an.
Toute héroïne de shôjo attend la Saint Valentin pour acheter du chocolat et déclarer son amour, ou le préparer avec ses copines dans la cuisine de l’école ou à la maison. Si on retrouve cette scène presque toujours, les résultats, eux, peuvent varier du délicieux à la catastrophe, comme le sait bien Hikari de Special A qui fait exploser la cuisine dès qu’elle essaie de cuisiner, mais attention, ce sont toujours les filles qui offrent le chocolat. Les garçon les remercieront avec un cadeau un mois plus tard lors de la white day. Dans Skip Beat, la Saint Valentin de Kyoko a bien failli virer au cauchemar. Reino, le leader du groupe Vie Ghoul lui a fait du chantage pour qu’elle lui offre des chocolats alors qu’elle le déteste. Dans Heartbroken Chocolatier, nous nous plaçons du point du vue du confiseur. Sohta fait preuve de beaucoup d’imagination et de romantisme pour concocter les chocolats qui feront fondre Saeko de plaisir.
Au Japon, on ne fête pas Noël en famille. Le 24 décembre est dédié aux sorties entre amoureux avec dîner en tête à tête et échange des cadeaux, le plus souvent faits à la main par l’héroïne. Par exemple, Sawako, dans le manga du même nom (Kimi no todoke), avait tricoté à Kazehaya un bonnet pour Noël. Quelques jours après Noël, il y a le jour de l’an avec sa traditionnelle visite au temple, avec les vœux et la lecture des prédictions pour l’année. Le plus souvent l’héroïne se rend au temple avec sa famille, immanquablement elle y rencontrera la personne dont elle est amoureuse. Elle peut aussi s’y rendre avec ses amis pour écouter les cloches sonner 108 fois, prier et tirer l’omikuji (prédiction). Sawako, par exemple, tire un papier avec un mauvais présage, alors Kazehaya, en vrai gentleman, échange sa prédiction contre la sienne.
Les autres endroits typiques pour les rendez-vous sont les karaokés, le parc d’attraction ou les aquariums comme dans Gokinjo, lors du double rendez-vous entre Mikako et Keisuke et Tsutomu et Mariko ou lorsque que Risa et Ootani de Lovely Complex chantent en duo les titres de leur chanteur préféré au karaoké. Dans Princess Jellyfish, c’est lors d’une visite à l’aquarium pour admirer les méduses que Kuranosuke découvre qu’il est attiré par Tsukimi.
Dans tout shôjo manga qui se respecte, il y a un ou deux épisodes autour de la cuisine. Tout à l’heure je t’ai parlé de la préparation du chocolat de la Saint Valentin, mais en plus de cela, la protagoniste peut être amenée à cuisiner un bento pour son chéri et à le manger avec lui, seuls, dans le jardin ou sur la terrasse de l’école. Dans Otomen, Aya Kanno détourne ce cliché du shôjo car dans sa série c’est le héros qui mitonne de délicieux petits plats pour l’élue de son cœur. Tu peux aussi voir l’héroïne préparer un gâteau (ou des biscuits) lors des cours de cuisine. Dans ce cas, elle profitera de cette occasion pour les offrir à celui qu’elle aime.
Les personnages, habitant souvent dans le même quartier, se retrouveront alors à parcourir le même trajet pour aller ou rentrer de l’école, comme par exemple dans Itazura na kiss, Gokinjo ou Hot gimmick. Dans le cas où les personnages n’habitent pas au même endroit ? Rien de plus simple, le héros accompagnera la jeune fille jusqu’à l’arrêt du bus ou du métro. Dans Bus for spring de Maki Usami, d’ailleurs, tu pourras trouver plein d’histoires sur les rencontres lors de ces trajets.
Si c’est la saison des pluies… les deux tourtereaux pourront éventuellement partager le même parapluie. C’est en effet un objet symbolique. En France, la tradition est de représenter un couple à l’aide d’un cœur transpercé d’une flèche. Au Japon, on utilise le parapluie pour le symboliser. Dans le Japon ancien, une femme et un homme ne pouvaient pas passer du temps seuls. Ils se dissimulaient alors sous le même parapluie. Cette image est très bien dépeinte dans Les fleurs du passé (Natsuyuki Rendezvous) où Shimao, l’ex-mari de l’héroïne suit des yeux, le cœur serré, le couple formé par Hazuki et Rokka s’éloignant sous le même parapluie.
Tout bon shôjo romantique qui se respecte possède sa scène de déclaration. Traditionnellement elle s’effectue par lettre, souvent donnée dans le jardin de l’école. Attention, cette façon de procéder peut apporter quelques ennuis, comme dans le cas de Kayano de Lovely Devil qui veut donner sa lettre au garçon dont elle est amoureuse, mais qui se trompe et la lettre arrive entre les mains de Takeru.
Au lieu de remettre la lettre elles-mêmes, les jeunes filles timides peuvent demander à leurs copines de la remettre à leur place ou elles la glissent dans les casiers à chaussures. En effet, au Japon il faut se déchausser avant d’aller en cours. Ainsi, à l’entrée des écoles il y a une grande rangée de casiers où les élèves déposent leurs chaussures et les échangent avec des chaussures d’intérieur.
Enfin, dans un shôjo tu peux aussi trouver des mariages arrangés, les omiai. Dans Glass no Kamen, par exemple, Masumi Hayami est obligé de se fiancer avec la fille d’un collègue de son père, pour lui faire plaisir, même s’il ne l’aime pas. Yuzuki de Flowers of Seri est contraint d’épouser la jolie Seri pour des raisons financières mais aussi une descendance.
Le quotidien scolaire source de rencontres et d’échanges
Le premier événement qui marque la vie des lycéens est la cérémonie d’entrée. Tous les étudiants japonais se retrouvent dans le gymnase le plus souvent pour écouter un discours du proviseur. Elle est l’occasion pour l’auteur de mettre l’accent sur la psychologie de ses personnages ou de mettre en valeur leur personnalité.
Cette cérémonie peut être vécue comme un changement de vie, une rupture avec des moments difficiles vécus lors du collège. C’est le cas pour Ai de 100% doubt qui a tout fait pour devenir mignonne avant d’intégrer le lycée et rompre avec son image de jimmy. Pour les filles un peu frivoles c’est le moment de repérer un beau gosse comme dans Itazura na kiss où Kotoko tombe amoureuse de Naoki, le premier à l’examen d’entrée.
Dans les écoles japonaises, les étudiants ont d’avantage de responsabilités. Le conseil des élèves prend en charge l’organisation des différents événements, comme le festival de l’école et fait respecter le règlement de l’établissement. Dans Maid sama, Misaki tient parfaitement ce rôle. Elle surveille avec rigueur les autres élèves. Dans un tout autre registre, Je ne suis pas un ange met en scène les membres du conseil. Nous pouvons y voir quelles sont leurs prérogatives. Dans Tendre voyou, deux personnages sont aussi membres du Conseil.
Dans le même ordre d’idée, la grosse majorité des étudiants s’investit dans des clubs aux thématiques variées. Il peut s’agir de sport, d’activités artistiques ou culturelles. La colline aux coquelicots, le film de Ghibli met admirablement en valeur cette caractéristique japonaise puisque les étudiants doivent se battre pour défendre le quartier latin, la maison qui abrite les différents clubs de l’école. Dans Twinkle Stars, nous suivons par exemple les membres du club d’astronomie. Dans Lovely Complex, nous avons l’occasion de voir Ootani pratiquer le basket. Dans Chihayafuru, nous assistons au recrutement des nouveaux membres.
Chaque année, les écoles organise la fête du sport (Taiikutaikai) qui permet aux différentes classes de s’affronter pendant des épreuves sportives. Le festival de la culture (Bunkasai) est l’occasion pour les établissements d’accueillir des visiteurs de l’extérieur. Ils peuvent parfois être plusieurs milliers à investir les locaux pendant cette journée. Ces deux événements se préparent longtemps à l’avance par les élèves. Que ce soit pour réaliser des chars pour les défilés, coudre les costumes, préparer les décors ou répéter des pièces de théâtre. Les épreuves du lycée d’Ouran Host Club sont à l’image de l’établissement démesurée et luxueuse. Les élèves doivent notamment envoyer dans un panier, des balles… en soie. Dans L’académie alice, la fête de l’école prend une tournure magique grâce aux talents des héros. Les scènes avec du travestissement sont monnaie courante. Nous pensons évidemment à Luca et Mikan qui ont du jouer respectivement le rôle de Blanche-Neige et du prince charmant dans L’académie alice.
Au Japon, l’entrée dans un établissement scolaire se fait par concours. Les élèves doivent donc réfléchir à leur parcours, remplir des feuilles d’orientation et émettre des vœux. Ainsi dans Chihayafuru, nous voyons Chihaya s’interroger sur son avenir : elle qui ne vit que pour le karuta. Dans ce même manga, lorsque les héros sont encore enfants, Taichi réussit le concours d’un collège réputé éloigné de son domicile, ce qui le contraindra à abandonner le karuta. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les jeunes japonais suivent des cours du soir. C’est le cas de Taichi. Ainsi, en fonction de leur résultat, les amis se retrouvent parfois séparés. Chaque fin de cycle se clôt par une cérémonie de remise des diplômes. Dans Itazura na kiss, Seven Days ou Gokusen, nous voyons les personnages recevoir leur diplôme en main, se prendre en photo se séparer le cœur gros ou alors se déclarer à l’être aimé.
L’école est propice aux rencontres et aux discussions. Certains lieux ou tâches quotidiennes sont souvent utilisés pour mettre en face à face nos protagonistes, notamment les scènes à l’infirmerie, comme dans Parmi eux ou Orange Chocolat, ou les discussions sur le toit de l’école, à l’instar de celles que l’on peut voir dans Gokusen, Kids on the slope ou Otomen. Au Japon, les élèves doivent changer de place régulièrement en classe. Dans Namida usagi, Usami se retrouve à coté de Narumi. Cet événement leur permettra de faire connaissance. Dans Sawako, l’héroïne aura la chance de se trouver placer près de Kazehaya et de ses amis.
Dans les écoles japonaises, ce sont les élèves qui sont chargés de l’entretien des locaux. Ainsi, les scènes de corvées dans la salle de classe sont fréquentes. Elles sont l’occasion pour les héros de discuter en dehors des cours. Les toilettes sont aussi un lien où les personnages découvrent les rumeurs qui circulent sur leur compte. Sawako apprend ainsi ce qui se dit sur sa relation avec Kazehaya. Dans Gokusen, Yankumi surprend des élèves en train d’en raqueter un autre de cette façon.
Les scènes dans la cour de l’école sont aussi courantes. Kazehaya fait par exemple une grande déclaration à Sawako devant tout le monde. Dans Gokusen, lors de la visite de l’établissement par des collégiennes un gang débarque et provoque les élèves de Shirokin qui ne peuvent pas répliquer.
Même si certaines scènes sont typiques des shôjo, comme la Saint Valentin par exemple, elles sont souvent abordés sous un angle différent en fonction du caractère des personnages ou du contexte. Il est donc tout à fait possible de traiter ces thèmes de façon originale. Par ailleurs, nous remarquerons que certains shônen notamment ceux de type scolaire utilisent ces mêmes sujets.
Quelle est ton opinion sur la question ? As-tu en tête d’autres exemples de scènes typiques ?
Je pense que les scènes qui se déroulent en dehors de l’école sont mes préférées et « Kimagure Orange Road » est l’anime qui me vient instantanément à l’esprit lorsque je pense à ces scènes.
Je connais « Otomen » par le biais de son adaptation en drama et je confirme que les plats préparés par le protagoniste sont un ravissement pour les yeux! ^^
Bonne semaine du shojo! 😉
Kimagure Orange Road est un shônen. XD Néanmoins, c’est bien la preuve que ces scènes typiques ne se rencontrent pas que dans les shôjo mais plus globalement dans les mangas scolaires.
Merci pour ton commentaire.
LOL! Le mauvais exemple! C’est vrai que l’on retrouve ces scènes un peu partout (pour ma défense). Qu’est-ce qui fait que « KOR » soit un shônen? Le fait que l’histoire soit racontée par un garçon? *oui, je sais, je suis à la ramasse*
Au Japon, les mangas paraissent chapitre par chapitre dans des magazines de prépublication. Ce qui détermine le genre du manga c’est le genre du magazine dans lequel il parait. KOR parait dans un magazine shônen.
Hm le bad boy qui sauve un petit chat égaré sur la route, sous une pluie battante et qui adopte le gentil petit minou afin de lui trouver un foyer chaud et réconfortant ? Je sais que je l’ai trouvé dans plusieurs histoires, mais je suis bien incapable d’en citer une la maintenant =P
Oui c’est un gros cliché !! Des fois c’est des chats, des fois c’est des chiens. C’est drôle que tu en aies parlé, parce que je suis en train de relire Je ne suis pas un ange d’Ai Yazawa qui débute par cette scène aussi xD.
moi je pense au baiser/déclaration sous le feu d’artifice (dans Maid Sama par exemple)
C’est vrai ! Il y a aussi ce genre de scène dans Lovely Complex. Merci pour cet ajout. ^^
Je pense également à une scène assez récurrente dans les Shôjo, quand un des deux protagoniste tombe malade l’autre s’occupe toujours de lui en lui apportant des médicament. Comme dans Koi wa ameagari no you ni où là c’est l’homme mr Kondo qui tombe malade et que c’est la fille qui vient chez lui pour veiller sur lui et lui apporter des médicaments. Ou dans Wolf Girl and Black Prince même schéma. ^^
Oui tu as raison ! Dans certains shôjo, le héros ou l’héroïne apporte parfois à son ou sa chéri(e) les cours qu’il a manqués à cause de son absence. Ces scènes ont d’ailleurs souvent lieu dans la chambre avec toutes les pensées et/ou sous-entendus que ça implique.