Beaucoup d’entre nous accordons de l’importance au graphisme lorsque nous souhaitons lire un manga. Plus le dessin est agréable, plus on a tendance à vouloir le feuilleter. C’est pourquoi, nous avons décidé cette année pour l’article anatomie d’un shôjo de se pencher sur ce sujet et de t’en dire plus sur les trames. Cette fameuse « poudre magique » qu’ajoutent les mangaka pour pimenter leur histoire et nous toucher !
Une trame est une surface sur laquelle on peut voir des points ou des lignes, plus ou moins rapprochés et épais. Cela a pour but de donner visuellement différentes teintes, autre que le noir et le blanc, et ainsi nous apporter une troisième couleur, le gris puisque les mangas sont essentiellement publiés en noir et blanc.
Les trames peuvent être posées à la main. Les mangaka se servent alors de feuilles plastifiées imprimées qu’ils découpent et déposent sur les zones concernées. Ou ils les rajoutent tout simplement par ordinateur.
Elles servent principalement à combler le vide apparent dans une case. En effet, les mangaka utilisent ce procédé pour installer les décors ou même pour les vêtements de leurs personnages. Les trames permettent aussi d’attirer l’œil du lecteur sur un élément, de faire des jeux de lumière et donner un côté plus dynamique à leur manga. Puisque nous sommes à Club Shôjo et un peu fleur bleue, nous allons surtout te faire voyager en te dévoilant comment les mangaka utilisent les trames pour accentuer l’émotion. Partons en quête, pour ce merveilleux rendez-vous ! Émotions garanties !
Sur la route de la joie
Pour bien débuter notre expédition, rien de tel qu’un peu de gaieté pour se motiver et se mettre de bonne humeur. Souvent, les personnages arborent leur plus beau sourire lorsqu’ils sont heureux ou quand ils font une entrée en douceur dans l’histoire. L’auteur essaie un maximum de les rendre attirants et attachants dès leur arrivée. Cependant, ce n’est pas tout ! Il utilise également beaucoup de trames pour les faire apparaître encore plus étincelants et merveilleux à nos yeux.
Lors de ces scènes, tu peux voir beaucoup de bulles/ronds ou des hexagones blancs, tout autour du héros, voire même les deux ensemble. On a l’impression qu’elles jaillissent du personnage et forment comme une aura positive. Elles sont là pour le mettre en avant, l’illuminer, tel un rayon de soleil et nous offrir un peu de douceur. On n’a qu’à le regarder pour se sentir apaiser. Certains mangaka rajoutent même parfois des fleurs ou des étoiles pour accentuer encore plus ce passage.
Cascade de larmes
Tout au long du récit, nos héros font face à de nombreux obstacles, plus ou moins bouleversants. Lors de ces moments, on n’a qu’à voir notre personnage préféré pleurer pour s’y mettre aussi. Seulement, quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que les mangaka rajoutent des trames pour intensifier cet instant touchant.
Ils utilisent des petits ronds blancs entourés par une densité de petits points gris, avec même parfois un trait blanc vertical. Cela met encore plus en valeur le côté ‘précieux’ et la ‘beauté’ des larmes. Rien qu’en regardant ces trames, on a l’impression de voir l’héroïne pleurer. C’est magique !
Surprise, une embuscade
La plupart du temps, la surprise est évoquée grâce à des onomatopées, des points d’exclamation ou d’interrogation, entourés par un fort trait noir. Souvent quand c’est un grand effet de surprise, l’auteur va même jusqu’à mettre le fond de la case concernée en noir pour contraster avec le visage blanc et limpide du personnage afin de donner encore plus d’impact à la scène. Comme on peut voir avec l’image ci-dessous extraite du shôjo Chocotan. Imagine du jour au lendemain ton chien (ou ton animal de compagnie) se met à te parler, tu ne serais pas choqué(e) aussi ?
Le choc peut être tellement énorme que l’auteur met parfois dans une case un fond blanc puis ensuite dans la suivante, du noir. Cela montre l’état par lequel passe le personnage devant ce contrecoup du destin.
D’autres se servent de trames avec des traits verticaux noirs et gris, assez fins et peu espacés, ou des petits points noirs sur les visages, donnant un effet gris pour appuyer l’effet de surprise.
Quelle angoisse
Mince quelqu’un d’effrayant croise la route de notre héros ! Face à une circonstance inattendue, il peut afficher différentes facettes et être comme bloqué par la panique. Lorsqu’un personnage a peur, l’auteur assombrit l’image en mettant des trames avec des traits verticaux, foncés et épais en haut. Ils démarrent au dessus de leur tête et s’atténuent en descendant.
Quand le personnage est dans une situation très délicate et panique totalement, ces traits peuvent même être dans tous les sens sur la case. Nous pouvons constater ça dans le shôjo Chocotan lorsque Nao retrouve sa chienne évanouit par terre.
Autre procédé, ils peuvent ne mettre que des trames sombres tout autour du personnage. C’est plus simple mais l’effet est là. Cela montre assez rapidement leur angoisse face à un terrible évènement.
Éruption de colère
Pour exprimer la colère, les mangaka se servent de trames foncées voire noires pour le fond et mettent comme un ‘halo’ blanc autour de la silhouette du personnage. Ce dernier est très utile puisqu’il permet de mieux ressortir le côté énervé et sombre du personnage.
Le second élément qui montre l’énervement de la personne, c’est l’utilisation de trame ‘éclair’, sur fond noir. On sent bien que l’atmosphère est électrique. Lors de cet instant, vaut mieux ne pas être dans les parages.
Ou cela peut être également sous forme de mauvaises ondes, qui s’échappent du personnage.
Dans Love Baka, Shushushu Sakurai a été jusqu’à mettre comme des tâches noires d’encre lorsque Suzu Sakura s’énerve après son assistant. Ces tâches peuvent faire penser à du sang, comme si la demoiselle lui avait mis un violent coup, soulignant ainsi sa colère face aux propos de son assistant. Non mais jeune homme, on ne se moque pas des shôjo !
Des étoiles plein les yeux // (OU) L’admiration envers l’être aimé
Les protagonistes shôjo rêvent et admirent beaucoup l’être aimé. C’est tellement agréable, voire drôle par moment de les observer dans leur univers respectif, ou plutôt leurs délires. Lors de ces passages, l’auteur rajoute des effets avec des étoiles brillantes. Elles scintillent tellement, qu’elles pourraient nous éblouir de leur beauté. Le mangaka peut même aller jusqu’à intégrer cet élément dans leurs yeux. Cet ajout montre encore plus leur passion ardente et leur envie de réussite.
Tantôt discrètes, tantôt surchargées, ces trames sont très utiles dans l’univers du shôjo pour nous faire véhiculer différentes émotions. C’est la « poudre magique » que répandent les mangaka pour nous faire rire ou pleurer. Pour compléter cet article, nous t’invitons à lire le sujet de la Semaine du shôjo de 2015 de la catégorie Anatomie d’un shôjo, les expressions faciales.