Article interblog : Ces personnages de shôjo qui nous inspirent et sont nos modèles

Personnages de shôjo qui nous inspirent et sont nos modèles

La Semaine du Shôjo se termine déjà… Il est l’heure de clôturer cet événement toujours plus enrichissant chaque année avec un nouvel article et pas des moindres ! Aujourd’hui, cap sur ces personnages de shôjo qui nous inspirent et peuvent nous servir de modèles.

Pour rappel, en parallèle de la Semaine du Shôjo, nous organisons un événement interblog dans lequel nous invitons plusieurs blogueuses, blogueurs et vidéastes à répondre à une question à travers un article ou une vidéo.

Cette année, le sujet était le suivant : « Quel(s) personnage(s) de shôjo nous inspire(nt) le plus ? Quel(s) personnage(s) de shôjo serai(en)t notre(nos) modèle(s) ? ». Deux questions, donc deux façons – complémentaires – de voir les choses. Mais il n’était pas nécessaire d’aborder ces deux aspects, l’un ou l’autre suffisait.

Sur Club Shôjo, comme nous avons la chance d’être plusieurs rédactrices, nous avons choisi de réfléchir sur cet article à deux et de répondre aux deux questions, par conséquent. Pourquoi se limiter après tout ? Avant de retrouver la partie de Nico sur ces personnages qu’elle considère comme ses modèles, je te propose de découvrir les deux protagonistes qui m’inspirent.

Les inspirations de Kitsu

Je dois bien avouer que certains personnages me tombent dessus sans crier gare : je tombe alors sous leur charme, ils font résonner quelque chose au fond de moi qui est indicible. Et me voilà alors très vite en train de défiler bon nombre de fanarts (je suis une grande adepte de Pinterest je le confesse) pour trouver celui qui deviendra mon nouveau fond d’écran. Comme un porte-bonheur à la portée de mes doigts lorsque je déverrouille mon téléphone.

Étant entre deux moments charnières de ma vie – plus vraiment une adulescente mais pas totalement non plus une « vraie » adulte non plus -, je ne suis pas encore entrée dans le monde des josei, que j’associe, à tort je le confesse, à des lectures plus matures que les shôjo dont je suis friande. Malgré mes 27 ans, je me sens encore proche d’une Futaba de 16 ans dans Blue Spring Ride qu’une Kaoru de &-And de 26 ans (pourtant !) par exemple, alors de là à parler de modèle…

Pourtant, je pense que l’inspiration peut devenir progressivement un modèle. Dans le cadre des personnages que l’on peut trouver inspirants, on trouve souvent une facette de leur personnalité particulièrement admirable, à tel point qu’on aimerait se l’approprier nous-mêmes. Où est la frontière entre l’inspiration et le modèle, finalement ? En ce qui concerne la question qui nous amène aujourd’hui à savoir « Quel personnage de shôjo/josei/BL m’inspire ? », il me fut assez difficile de répondre spontanément. Car c’est un personnage provenant de shônen qui pop instinctivement dans mon esprit, mais tu imagines bien que je ne peux l’aborder ici. Alors j’ai réfléchi.

Qu’est-ce qu’une inspiration ?

Les définitions sont plurielles dans le dictionnaire et concernent aussi bien l’art, la religion que la psychologie. Une a tout de même attiré mon attention lorsque je parcourais – avec avidité tu te doutes – la page du CNRTL. L’inspiration serait « une impulsion, un mouvement intérieur qui pousse à agir ». Mmh, me voilà bien avancée. Dans l’imaginaire collectif, lorsqu’on pense « inspiration », on pense « modèle ». Les deux termes se retrouvent souvent associés sans que l’on sache l’expliciter : cela veut-il dire qu’une personne qu’on admire est automatiquement érigée en sorte de guide spirituel ? Son parcours nous est-il tel qu’on souhaite le suivre forcément ?

Non, non, non, non. J’apprécie certains personnages sans pour autant les considérer comme des modèles à suivre, et sans être en adéquation avec toutes leurs actions ! Loin de là même. Pour moi, cela veut surtout dire qu’ils dégagent une aura particulière, qu’ils ont des qualités indéniables qui me donnent envie de réfléchir et surtout d’évoluer. Les personnages d’inspiration ne sont pas parfaits, non, mais ils veulent le plus souvent changer, grandir et devenir des meilleures versions d’eux-mêmes.

Ça peut paraître cliché, mais qui n’a pas eu envie de devenir une personne meilleure après avoir visionné Fruits Basket par exemple ? Ou tout autre animé (bien évidemment) ! Tout un chacun·e, avec sa propre sensibilité, est touché·e différemment devant un manga, un film, une série, un livre. Nous pourrions dire, à ce titre, qu’une histoire est finalement elle-même constituée de mille et une histoires différentes en fonction de qui la lit, la voit et surtout la vit. Alors aujourd’hui, je te propose ce petit focus sur deux personnages qui m’ont inspirée tout particulièrement, et qui se sont fait une place spéciale dans mon cœur.

Daiki Mamura (Daytime Shooting Star)

Rares sont les personnages qui m’ont autant touché que Daiki. Je dois bien avouer qu’il est bien le seul personnage avec qui j’ai accroché dans le manga de Mika Yamamori. J’aime Daiki parce qu’il est entier, honnête et surtout très tolérant envers les autres. Même lorsque Suzume lui met un gros râteau, il continue à être naturel sans prise de tête. J’admire sa capacité à ne pas se laisser envahir par ses émotions et mettre de la distance avec ce qui peut le blesser : chose que je n’ai jamais su faire.

Il reste lui-même du début à la fin : il ne change jamais de comportement, n’essaie pas de marchander pour obtenir ce qu’il souhaite. Il accepte que les sentiments de Suzume ne lui soient pas destinés et sait rester digne dans sa souffrance. Cette dernière est présente pendant une grande partie du manga – il n’a d’yeux que pour Suzume alors que cette dernière n’en a que pour le prof – mais elle ne le rend pas méchant ou perfide. Je trouve Daiki d’une douceur infinie et c’est ce que j’ai apprécié chez lui. Il me donne envie d’accepter le courant tumultueux de la vie avec courage, sagesse et en étant moi-même, sans changer.

Naho Takamiya (Orange)

Orange est un shôjo qui m’a marquée, et il est vrai que j’ai peut-être un peu trop tendance à le mettre en avant. Il m’a chamboulée pour des tas de raisons, dont la plus évidente : le synopsis en lui-même qui est une véritable ode à la vie et à l’amour que l’on porte à notre entourage. Dans cette histoire, le personnage de Naho m’a inspirée et m’a fait réfléchir. Pourtant, je partage peu d’atomes crochus avec Naho : je suis aussi extravertie qu’elle est timide, je parle aussi fort qu’elle chuchote et j’aime que les choses aillent vite et bien.

Malgré tout, je l’admire pour sa force. Pour sauver Kakeru, elle est prête à aller au-delà de ses limites, à changer radicalement. Quelle bravoure ! Elle m’inspire par cette capacité à se faire violence même si c’est bien difficile, tout le monde le sait. Elle puise au fond d’elle-même pour celui qu’elle aime, pour éviter à la Naho de 26 ans de vivre avec des regrets. Devant Orange, je me suis interrogée plusieurs fois : « Comment est-ce de vivre avec une lettre truffée de moments à revivre différemment ? Comment est-ce de devoir évoluer aussi rapidement alors qu’on n’est pas prête ? » Je trouve Naho admirable rien que pour cela. Elle défie le destin. Naho me donne envie de faire mon maximum chaque jour, d’être la plus entière possible pour pouvoir vivre sans remords ni regrets.

Les modèles de Nico

Depuis près de dix ans que je lis des shôjo (BL et josei inclus), je me suis attachée à divers personnages. Certains et certaines m’ont fait davantage vibrer que d’autres. Et entre temps, j’ai grandi, peut-être un peu mûri, mais surtout, je n’ai plus les mêmes préoccupations qu’avant. Normal, me diras-tu !

Si à la vingtaine, je cherchais nostalgiquement à me rappeler l’ambiance du lycée, douce période où mes seules préoccupations étaient de plaire à quelqu’un pour sortir avec, tout en trouvant une orientation. J’avais espéré naïvement que vouloir c’était pouvoir, qu’il aurait suffi que je me motive à fond pour un objectif pour l’atteindre. Ah la vanité ! Toute cette période des possibles, je voulais y revenir, ne serait-ce que dans la fiction… Et les shôjo m’y ont beaucoup aidé. Mais je n’avais pas de modèle ou encore moins de personnages qui m’inspirent suffisamment. Tout au plus, j’en admirais certain·e·s (coucou Sumire !).

Maintenant c’est différent. J’ai 33 ans. Un peu comme Kitsu, bien que pour des raisons différentes, je suis à une période charnière de ma vie. Je suis jeune mais je me pose des questions. J’ai des projets mais je doute. Acheter une maison ou un appartement, fonder une famille, changer de travail, etc. Le temps file et ne me laisse pas de répit.

Alors, lorsque je m’intéresse à des personnages qui pourraient entrer dans la catégorie des modèles, j’ai cherché des femmes ou jeunes filles qui possèdent quelques qualités que je voudrais acquérir. Parce que j’aime continuer à apprendre des choses, à m’améliorer sur certains domaines pour obtenir une meilleure version de moi-même.

J’ai donc choisi deux héroïnes, d’âge assez différent car la sagesse n’attend pas le nombre des années, que je peux considérer comme mes modèles. Elles possèdent toutes les deux quelque chose qui me donne envie de suivre leurs pas.

Qu’est-ce qu’un modèle ?

En premier, avant de te présenter ces deux modèles, je voulais revenir sur la définition dont je me suis servie.

Lorsque je pense à « modèle » , j’imagine quelque chose ou quelqu’un qui sert de référence. C’est notamment le cas dans l’art. Je vois aussi l’aspect d’idéal à atteindre, soit parce que cette personne possède des qualités inspirantes, soit parce qu’elle insuffle, par son comportement, une attitude vertueuse.

Dans ces deux visions, il est question d’imitation et de reproduction, comme en atteste la première définition du CNRTL : « chose ou personne qui, grâce à ses caractéristiques, à ses qualités, peut servir de référence à l’imitation ou à la reproduction ».

C’est donc sur ce principe que j’ai tenté de trouver deux protagonistes qui pourraient correspondre à ce que j’aspire devenir.

Kaoru (& – And)

Héroïne du manga de Mari Okazaki, Kaoru est une jeune femme de 26 ans qui a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. Secrétaire médicale en intérim, elle décide en parallèle d’ouvrir son salon de manucure. C’est un projet qu’elle a déjà mis en œuvre, puisque jusqu’à présent elle travaillait à domicile. Là, elle passe à l’étape supérieure en voulant louer un local pour s’y établir.

Devenir ma propre patronne, c’est un rêve que je nourris depuis plusieurs années sans oser me lancer. Je n’ai pas d’idée spécifique : je sais juste que je souhaite être indépendante, pouvoir agir selon mes principes et mes valeurs. Bien sûr, je mesure la difficulté de cette tâche, entre le temps que ça demande pour créer son business et l’investissement matériel et psychologique que ça requiert une fois le lancement fait. On navigue en eaux troubles sans garantie de revenus… L’emploi salarié paraît de son côté un peu plus rassurant.

Kaoru d'And (Mari Okazaki)

Mais Kaoru, elle, elle l’a fait. Elle a osé, elle a bravé les difficultés pour tenter son projet. Quitte à ce que ça ne marche pas ! C’est sûrement un peu naïf de sa part, surtout quand elle se rend compte que pour pouvoir rentrer dans ses frais il va falloir un peu mieux planifier ses actions : trouver des clientes, certes, encore faut-il réussir à les conserver (les rabais ça va un temps mais ça n’est pas viable).

De même, elle ne peut pas se permettre de ne pas s’impliquer. Son entourage le lui fait comprendre, en questionnant ses choix, mais aussi en l’interrogeant sur ses motivations. Tous ces doutes obligent l’héroïne à se confronter à ses propres envies. D’ailleurs, ça l’aide à rester déterminée. Coûte que coûte, bien que ce ne soit pas facile, elle veut poursuivre cette activité de salon de manucure. Pourquoi ? Pour permettre aux femmes actives de pouvoir prendre soin d’elles.

Non seulement je lui tire mon chapeau mais j’ai fortement envie de lui ressembler, du moins sur cet aspect-là. Trouver la façon de mettre en place mon projet de carrière et surtout trouver les ressources pour l’accomplir ! Car toutes les deux, nous nous ressemblons. On fait un job, pas spécialement par passion, on est un peu paumées. Je me sens donc assez proche de cette héroïne d’une part. De l’autre, elle me donne la motivation de passer à l’action, de tenter quelque chose !

Alna (Called game)

Cette jeune princesse n’est peut-être pas le modèle d’héroïne auquel on pourrait penser tant nos âges sont différents. Pourtant, à sa manière, elle m’inspire et me donne la volonté de me surpasser.

Sa position n’est pas facile : loin de l’ordre de succession, elle n’a pas vocation à diriger son pays. Or, elle va devoir jouer un rôle primordial et d’ordre diplomatique pour ce dernier, en devenant la reine du pays de E, un royaume insulaire très puissant. Pris en étau entre plusieurs puissances, le royaume de B (d’où vient Alna) n’a d’autre choix que d’accepter.

Malgré sa situation – elle est envoyée avec une seule dame de compagnie – Alna garde la tête haute et se révèle un modèle de courage. Surtout qu’arrivée à destination, elle s’aperçoit qu’elle n’était qu’une prétendante parmi d’autres. Une prétendante qui doit lutter pour sa vie, si elle veut épouser le roi. Enfin, si celle qui se fait passer pour elle, « veut » devenir reine. La volonté n’existe pas vraiment maintenant qu’elles se sont engagées dans cette battle royale féroce. La survie est la seule issue possible…

Détail de la couverture du tome 1 de Called game

La demoiselle fait montre d’une volonté à toute épreuve, de stratégie mais aussi d’un grand courage. Qui, à sa place, n’aurait pas pris la poudre d’escampette ? Évidemment, elle est animée par le devoir envers sa famille, du fait de son rang. Mais jamais elle n’a flanché. Elle n’avait pas envie de se rendre dans ce pays pourtant.

Alna va au-devant des difficultés, même si elle se trompe et qu’elle manque de perdre la vie à quelques occasions. Cette attitude téméraire et un peu tête brûlée m’inspire à vouloir être plus spontanée dans mes actions. À ne pas trop attendre avant d’agir.

Qu’ils nous inspirent ou nous servent de modèles de vertu, les personnages de shôjo ne cessent de nous surprendre. Ils nous invitent à réfléchir sur notre quotidien, tout en nous questionnant sur notre avenir. Peu importe leur âge, nous pouvons toujours trouver auprès d’eux un peu de réconfort, car après tout, sous leur vernis de perfection, se cachent des être humains comme tout le monde.

Les articles des autres participant·e·s

À la recherche d’autres personnages inspirants et qui pourraient te servir de modèles ? Nous t’invitons à parcourir les articles et vidéos des différent·e·s participant·e·s de cette nouvelle édition de l’événement interblog. Un grand merci à tout le monde, camarades blogueuses, blogueurs et vidéastes pour ces superbes productions !

Kitsu

Mon mantra : shôjo et chocolat 🍫

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