Article interblog : Les shôjo abordant la condition féminine que nous préférons

La Semaine du Shôjo bat son plein ! C’est l’heure pour le Club Shôjo de te proposer une série de plusieurs titres abordant la condition féminine et qui font partie de nos préférés.

En parallèle de la Semaine du Shôjo, le Club organise un événement interblog qui s’est étendu désormais à d’autres créateur·ices de contenu. Chaque année, nous invitons des blogueur·ses et vidéastes à réfléchir sur un thème commun.

Pour cette édition, il s’agissait de répondre à la question suivante : « Le·s shôjo abordant la condition féminine que vous préférez ». Tout un programme n’est-ce pas ?

Déjà, qu’est-ce que la condition féminine ? De notre côté, nous l’avons entendue comme tout ce qui concerne la place des femmes dans la société. Le sujet est donc très vaste puisque cela peut prendre en compte autant la sphère privée que professionnelle. Qui plus est, on peut également l’étendre aux visions sexistes et misogynes qui peuvent transparaître dans le comportement d’autrui ainsi que la pression sociale qu’on fait subir aux femmes.

C’est la raison pour laquelle, après avoir exprimé nos choix, plusieurs thématiques semblaient se dégager. Cet article se découpe de fait en 4 grands thèmes — non exclusifs bien évidemment.

Retrouve ainsi la sélection commune de l’équipe qui contient la participation de Julia, Kitsu, Miknass et moi-même. Je te laisse deviner qui a choisi quoi. 😏

La figure maternelle

Qu’elle soit vue à travers un prisme horrifique ou plus réaliste, la figure maternelle est très présente dans l’univers shôjo et en particulier dans les œuvres plus anciennes. Mais pas seulement.

La Femme-serpent (Kazuo Umezz)

Frontispice de la Fillette tachetée, pour l’édition de Sato Pro, circa 1966.

De quoi ça parle ?

Cette trilogie, constituée de J’ai peur de maman, la Fillette tachetée et la Fillette-serpent, met en scène la Femme-serpent, un yōkai originaire des montages de Nagano, qui va terroriser diverses fillettes. Tout commence lorsque la Femme-serpent usurpe l’identité de la mère de la pauvre petite Yumiko…

Pourquoi ce titre ?

Dans les années 1950-60 la relation mère-fille est l’un des thèmes principaux du shōjo manga. Ici Kazuo Umezz pervertit le thème pour en montrer toute sa dimension horrifique. Alors que dans la culture japonaise la relation mère-fille idéale est fusionnelle (cf. ce thread Twitter de mmythos), il y a un risque très réel pour la fille de se faire assimiler par sa mère, que la fille devienne une simple extension de la mère. Il n’est d’ailleurs pas innocent que la Femme-serpent reprenne des caractéristiques typiques du vampire, notamment son aspect contagieux…

Ce thème de la relation mère-fille est en réalité central dans l’œuvre shōjo de l’auteur, je t’invite aussi à lire Baptism, qui explore d’avantage le sujet.

All my darling daughters (Fumi Yoshinaga)

Manga All my darling daughters
Couverture française du oneshot All My Darling Daughters

De quoi ça parle ?

Furieuse de voir que sa mère décide de se remarier avec un homme plus jeune de 20 ans, Yukiko décide de quitter le foyer familial pour vivre chez son petit ami.

Pourquoi ce titre ?

All My Darling Daughters n’est plus vraiment disponible mais on peut quand même trouver quelques exemplaires en occasion. Il s’agit d’un recueil d’histoires courtes permettant de voir les personnages sous un angle différent. Yukiko nous apparaît parfois dans son rôle de fille mais aussi celui de mère, d’amie et bien sûr de femme. La relation qu’elle entretient avec sa mère est très complexe, entre amour et détestation. Elle ne comprend pas son choix de se marier avec un homme plus jeune, surtout vu son passif (hôte dans un bar). Elle s’inquiète pour sa mère, et est dégoûtée qu’elle puisse refaire sa vie avec un tel gigolo.

Fumi Yoshigana excelle dans cette représentation de l’ambivalence que l’on peut ressentir pour celle qui nous a vu naître, et qui constitue notre point de repère dans certains cas. Entre l’envie de toujours rester la fille de sa mère et celle de s’émanciper, pour devenir sa propre personne. Et que faire lorsque l’on se rend compte que celle qui était un phare dans notre vie voit sa lumière s’éteindre progressivement ?

Quête d’identité et sexisme dans le shôjo lycéen

Le shôjo lycéen est également un formidable vivier d’histoires abordant la condition féminine, à travers notamment les représentations que chacun·e se fait. Le sexisme vécu par ces héroïnes n’attend pas qu’elles deviennent adultes… Il se manifeste dès leurs plus jeunes années.

Blue Spring Ride (Io Sakisaka)

Couverture du tome 10 de l’édition française Blue Spring Ride, 3 juillet 2015

De quoi ça parle ?

Ce shôjo fort de 13 tomes raconte l’histoire de Futaba Yoshioka, une jeune lycéenne de 16 ans qui va retrouver son premier amour, Kô Tanaka, au lycée qu’elle fréquente. Pourtant, Kô semble complètement différent de celui dont elle se souvient, le garçon ayant même changé de nom de famille…

Pourquoi ce titre ?

Pour les turpitudes de l’adolescente. Futaba est la représentation même de l’adolescente qui veut se faire accepter par les autres : puisqu’elle était populaire auprès des garçons de son collège qui la trouvaient mignonne, elle avait fini sa scolarité complètement seule, ses amies lui ayant tourné le dos. C’est pour éviter cette situation de nouveau qu’elle change complètement de personnalité, passant d’une jeune fille apprêtée et aimant les choses mignonnes à une jeune fille bourrue à l’appétit vorace. Dans le manga, le personnage de Futaba va changer plusieurs fois de traits de caractère pour s’adapter à quelqu’un d’autre (toujours un garçon), allant même jusqu’à perdre du poids pour redevenir celle qu’elle était avant son entrée au lycée. Puisque telle ou telle personnalité ne convient pas à l’instant T à ses interlocuteurs, Futaba se métamorphose de peur de se voir rejeter et de perdre le petit univers qu’elle se construit au fur et à mesure. La quête de l’identité est une thématique relativement prégnante de l’œuvre puisque c’est au bout d’un long moment que la jeune fille commence à comprendre qu’elle doit seulement vivre pour elle et non pour les autres. Ce phénomène que l’on retrouve beaucoup à l’adolescence, et encore à l’âge adulte, reflète la difficulté que l’on peut avoir à se positionner en tant que soi auprès des autres à un moment particulier de nos vies où l’on se cherche.

Nos Précieuses Confidences (Robico)

Nos précieuses confidences tome 1
Nos précieuses confidences tome 1

De quoi ça parle ?

Amoureuse d’Azuma depuis quelques temps Nozomi décide enfin de lui adresser la parole, sur un banc dans la station d’une gare. S’en suivent divers échanges sur des questions de société mais aussi de leurs représentations filles/garçons.

Pourquoi ce titre ?

Cette tranche de vie créée par Robico aborde par le biais de ses deux personnages principaux la question des clichés que chacun·e peut avoir sur l’autre genre. Les interrogations qu’ils abordent bien que parfois très préconçues (Pourquoi les mangas pour filles se ressemblent tous ?) permettent de véritables échanges, faits dans le respect l’un de l’autre. Le temps n’a pas de prise sur eux puisqu’on les voit discuter de longs moments, que ce soit à la gare, dans la bibliothèque ou pendant la pause déjeuner. Quelques fois, ils intègrent d’autres protagonistes dans leurs conversations, faisant office de conseil en amour. C’est d’ailleurs très intéressant de voir comment un garçon et une fille peuvent développer leur point de vue — personnel et donc leur vision — de la relation amoureuse. Nous avons plutôt l’habitude de n’avoir qu’un son de cloche.

Par la même occasion, Azuma et Nozomi nous invitent à revoir nos propres visions de ces mêmes sujets. Parce qu’après tout, pourquoi les hommes aiment les combats ?

Sayonara Miniskirt (Aoi Makino)

Chronique de Sayonara miniskirt tomes 1 et 2
Illustration couleur de Sayonara Miniskirt avec Miku, Hikaru et Nina

De quoi ça parle ?

Blessée au couteau par un fan déséquilibré lors d’une séance de poignées de mains, Karen Amamiya met un terme à sa carrière d’idole. Elle change de collège, de nom et se vêtit avec l’uniforme des garçons afin de passer inaperçue ; son agresseur n’ayant pas été retrouvé.

Pourquoi ce titre ?

Karen, devenue Nina, dit adieu à la minijupe dans sa nouvelle vie. En effet, encore traumatisée par ce qui lui est arrivé, elle décide de tout mettre en œuvre pour ne laisser personne s’approcher d’elle, se montrant désagréable au passage. Malheureusement, elle se fait vite remarquer parce qu’elle ne s’habille pas avec des vêtements féminins.

Les remarques sexistes fusent. Certains garçons déclarent avec beaucoup d’entrain qu’une fille avec une jupe très courte est forcément plus belle et séduisante. Mais dans le même temps, si elle se fait agresser c’est qu’elle la bien cherché. C’est elle la vile tentatrice, la provocatrice ! Forcément, Nina, très concernée par le sujet, ne peut s’empêcher de faire état de son point de vue, dans une violence réciproque à celle des mots employés précédemment. Car oui, ils crient plus fort, monopolisant l’espace de parole, alors elle se doit d’en faire de même pour espérer être entendue.

À travers son héroïne, Aoi Makino nous fait état de la critique d’une certaine banalisation des violences faites aux femmes, entre récurrence des agressions et paroles misogynes plaçant la culpabilité du côté de la victime.

La place de la femme dans la société

À l’âge adulte, les femmes ne sont pas non plus épargnées par la pression sociale. De nombreux défis les attendent, tandis qu’elles se doivent de garder une allure modérée, sans oublier de remplir leur devoir conjugal — le tout avant un certain âge.

Tokyo Tarareba Girls (Akiko Higashimura)

Koyuki, Rinko et Kaori, les working women de Tokyo tarareba girls

De quoi ça parle ?

De galères de trentenaires. Galère au boulot, galère en solo, galère en société, galère en privé, galère avec les potes, et les amours, laisse tomber (on a bousillé la rime poétique). Alors que l’âge avance, Koyuki, Rinko et Kaori se demandent si elles pourront un jour rattraper leurs rêves de jeunesse.

Pourquoi ce titre ?

Pas par passion pour la problématique « trentenaire » en tout cas (ça fait beaucoup de « p »). Avec Tokyo tarareba girls, Akiko Higashimura nous parle de gens comme nous. On connaît sûrement une personne passée pro (encore des « p ») dans l’art de rêver au passé-futur. « Si j’avais… », « Si je faisais ça, je pourrais… ». Le présent étouffe dans les « si » : c’est justement la signification de « tarareba ». Entre les galères, Higashimura dénonce ces injonctions faites aux femmes : se marier jeune car les femmes périment vite, rester jeune car les femmes vieilles sont aigries, être frivoles sans être sottes (mais faire semblant de l’être)… Rinko et ses amies hurlent. Leurs réactions m’arrachent parfois quelques hurlements supplémentaires. Je les voudrais moins collées aux clichés. Leur désarroi est néanmoins compréhensible. Les défis sont immenses. Et les rêves ? Ils se vivent décidément mieux au présent.

Josée, le Tigre et les Poissons (Seiko Tanabe et Nao Emoto)

De quoi ça parle ?

Josée est une jeune femme qui vit dans les fonds marins. Elle les dessine et les explore dans les livres. Tsuneo est un jeune étudiant fasciné par les fonds marins. Il rêve de poursuivre ses études au large, pourquoi pas au Mexique. Il atterrira chez Josée. Leur duo est bancal. « injuste » dirait Josée. Car si Tsuneo peut rêver d’ailleurs, Josée est coincée dans son fauteuil roulant.

Pourquoi ce choix ?

Josée, le tigre et les poissons est une nouvelle de Seiko Tanabe, sortie au Japon en 1984. Le titre est adapté en film live, en film d’animation, et en manga. Un manga signé Nao Emoto touchant et sensible, franc et brut. Les rêves peinent à se frayer une place dans la réalité, surtout ceux de Josée. À force de vouloir bien bien faire, l’entourage emprisonne la jeune femme dans une vision erronée du monde. On pense parfois qu’un handicap empêche tout épanouissement. On pense qu’il faut combler le handicap par une surprotection qui vire souvent à l’infantilisation. Avoir un travail, gagner de l’argent, vivre de sa passion, sortir au coin de la rue ou au bord de la mer, être en couple, penser à deux… ces choses simples doivent pourtant être accessibles à tous, avec ou sans handicap. C’est à cette lutte, trop souvent silencieuse, que Josée se confronte chaque jour. C’est cette lutte qu’elle veut remporter, pour vivre, non pas un rêve de vie, mais sa vie, tout simplement.

Kimi Wa Pet (Yayoi Ogawa)

Sumire et sa meilleure amie dans Kimi Wa Pet
Sumire et sa meilleure amie dans Kimi Wa Pet

De quoi ça parle ?

Sumire est une jeune femme talentueuse, travaillant pour la rubrique internationale d’un grand journal. Seulement, à la suite d’une remarque sexiste de la part de son supérieur, elle se met à le frapper, ce qui lui vaut d’être mutée au département vie quotidienne… Comble de la chose, son fiancé — réparateur en imprimantes — lui annonce qu’il la quitte. Sa maîtresse est tombée enceinte et il se sent trop inférieur par rapport à notre héroïne. De là, la belle Sumire jure de ne sortir qu’avec un homme qui soit plus grand qu’elle, avec un meilleur statut social et une meilleure paie. Pour parfaire cette journée maudite, elle tombe sur un jeune homme, blessé, recroquevillé dans un carton. Elle l’héberge, le nourrit et lui propose de rester chez elle à condition qu’il devienne son animal de compagnie. Et il accepte…

Pourquoi ce titre ?

À travers Kimi Wa Pet, l’autrice nous invite à réfléchir sur la place de la femme dans la société. L’histoire nous dresse le portrait de plusieurs femmes, avec chacune sa situation. Sumire est une femme brillante, qui paraît sûre d’elle, ce qui en énerve beaucoup, hommes comme femmes. Son statut la place comme carriériste et elle donne des complexes d’infériorité à certains hommes. D’autres passages évoquent la question du mariage et de la maternité comme incompatibles avec le fait d’avoir une carrière. On le voit avec sa meilleure amie, qui s’occupe de sa petite fille alors que son mari est aux abonnés absents. Il est notamment très fréquent qu’une femme ne brigue pas de poste trop élevé ou finisse par quitter son travail pour se marier et enfanter. Et comme notre héroïne ne correspond pas à cette voie toute tracée, elle détonne.

Pire, elle ne se laisse pas non plus aller dans la vie privée, obligée de jouer le rôle d’une femme délicate. Elle ne trouve de réconfort qu’auprès de ce jeune homme qu’elle héberge et avec lequel elle peut montrer qui elle est, à savoir notamment une jeune femme pétrie de doutes et qui adore regarder le catch à la télé.

Univers alternatifs et séries historiques

Les univers alternatifs et les récits historiques sont également l’occasion d’aborder la condition féminine, à travers un prisme différent, parfois plus libre dans le cas des récits fantastiques.

Le Pavillon des Hommes (Fumi Yoshinaga)

Deux femmes élégantes dans Le Pavillon des Hommes
Détail de la couverture du tome 13 du Pavillon des Hommes

De quoi ça parle ?

Japon, Période Edo. Le pays est atteint par un mal inexpliqué, la variole du tengu, qui ne touche que les hommes jeunes. La population masculine se retrouve réduite à peau de chagrin — 1/4 de celle des femmes — et la maladie touche jusqu’aux plus hautes sphères de la société. À tel point que l’on décide de placer des femmes à la tête des fonctions dirigeantes. Le shogun devient alors une femme, qui dispose de son harem, appelé le Pavillon, qui rassemble les meilleurs spécimens du pays. Tout ce beau monde vit reclus, dans un système très hiérarchisé, avec ses codes et ses coutumes qui varient selon les époques.

Pourquoi ce titre ?

Dans cette uchronie, les rôles sont inversés puisque ce sont les hommes qui sont traités comme de petits êtres fragiles, dont il faut prendre soin. Pour certains, ils ne travaillent pas. Et souvent, ils se retrouvent exploités sexuellement, devant servir de géniteurs pour des femmes sans mari tout en s’assurant un revenu confortable. La situation de certains d’entre eux est précaire, maintenant qu’ils ne peuvent plus servir de main d’œuvre. Entrer au Pavillon du shogun constitue alors en soi une certaine réussite sociale puisque c’est l’assurance de couler des jours heureux et d’être relativement bien traités.

Le Pavillon des Hommes se déroule sur plusieurs époques. L’on voit ainsi le développement du Pavillon en tant qu’institution dédiée aux plaisir du shogun ainsi que la stabilisation du pouvoir de cette dernière, bien que selon les périodes les luttes intestines menacent.

On comprend dès lors le parallèle qui est fait vis-à-vis de nos sociétés patriarcales. Fumi Yoshinaga distille ça et là quelques situations vécues par les femmes dans notre monde et qui, cette fois, concerne des hommes.

Yona – Princesse de l’aube (Mizuho Kusanagi)

Yona de Yona princesse de l'aube
La belle Yona, encerclée d’épées

De quoi ça parle ?

Princesse à la chevelure écarlate, Yona vit choyée dans son beau palais au royaume de Kôka. Son destin bascule lorsque son père, pacifiste jusqu’au bout, est assassiné à la suite d’un coup d’État fomenté par son cousin Soo-Won. Elle se retrouve contrainte de fuir avec Hak, son fidèle garde du corps, si elle veut espérer survivre… Accusant le coup, elle se reprend et part en quête des 4 dragons de la légende du roi Hiryû afin de reprendre son trône.

Pourquoi ce titre ?

La belle Yona évolue dans un monde à dominante masculine. Les chefs d’État sont des hommes, ceux qui les assistent aussi. Il n’y a pas vraiment de place pour les femmes, à part dans les jardins palatiaux ou quelques boudoirs. Pourtant grâce à sa force de caractère, sa résilience et son leadership inné, elle va réussir petit à petit à se poser comme adversaire au prince Soo-Won. Elle est bien sûr accompagnée mais c’est sa capacité à rassembler des alliés qui est à saluer. De même, elle ne souhaite pas rester dans son confort : elle veut agir et faire bouger les choses.

L’idée n’est pas ici d’opposer les femmes fortes aux femmes qui le sont moins ; loin de là. Yona possède certes de belles qualités de dirigeante et stratège mais elle a dû surmonter bien des traumatismes pour pouvoir le faire. Elle est passée par de nombreuses étapes, dont l’apathie, avant de se remettre en marche.

La Courtisane d’Edo (Kanoko Sakurakôji)

De quoi ça parle ?

Pour percer le mystère de l’assassinat de ses parents issus de la noblesse militaire, Akane décide d’intégrer une maison close très réputée du quartier rouge de Yoshiwara : Akebonorô. La voilà désormais apprentie courtisane, formée à procurer plaisir et distraction pour différents clients. Par hasard, elle rencontre un jeune garçon à l’allure débraillée (ses cheveux sont détachés), Sôsuke, qui finira par l’aider dans son enquête, après moult péripéties et des débuts plutôt explosifs.

Pourquoi ce titre ?

Embarquement pour le fameux quartier des plaisirs de Yoshiwara, à l’époque Edo. Dans une situation inversée par rapport au Pavillon des Hommes cité plus haut — mais pas inconnue pour nous — la série s’intéresse au destin des femmes courtisanes, par le biais de son héroïne, infiltrée au sein d’une maison close.

Il est peut-être question ici de la femme objet, associée à un plaisir masculin. Toutefois, les courtisanes sont également des personnes très cultivées devant s’instruire pour pouvoir faire la conversation avec les clients, tout en sachant jouer la comédie, coudre et pratiquer d’un instrument. Là encore leur destin ne leur appartient pas. Une fois enrôlées comme courtisanes, elles ne peuvent trouver de salut que dans le mariage, si un client s’est entiché d’elles. En tout cas, c’est l’avenir qu’on promet à ces filles issues pour certaines de milieux désargentés ou de familles déchues qui souhaitent récupérer un semblant de pécule et avoir une bouche de moins à nourrir.

À travers cet article, nous avons souhaité mettre en avant différents shôjosei vus sous le prisme de la condition féminine. Que ce soit en milieu scolaire ou dans le monde du travail, la question de la place de la femme dans la société fait partie de ces thématiques très prégnantes, que les auteur·ices, empreint·e·s de leurs représentations, abordent consciemment ou non dans leurs œuvres.

Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive, tant nous aurions pu évoquer Entre les lignes, & – And, Kamakura Diary ou encore le très cruel Moi aussi. Et encore nous n’aurions même pas fait le tour de la question.

Les articles des autres participant·e·s

Si tu souhaites prolonger l’expérience et découvrir d’autres titres abordant la condition féminine, nous t’invitons à parcourir les articles et vidéos des différent·e·s participant·e·s de cette nouvelle édition de l’événement interblog.

Un grand merci à tout le monde, camarades blogueuses, blogueurs et vidéastes pour ces superbes productions !

Nico

Véritable cœur d'artichaut, je suis friande de romances poignantes. Plus une série me fait pleurer, plus je l'aime !

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6 commentaire

  1. Je me retrouve énormément dans votre article si bien illustré avec tous ces titres. Il me donne particulièrement envie de relire All my darling daughters <3
    Merci en tout cas pour l'organisation de ce bel événement !

    1. Merci beaucoup ! Pareil, j’ai envie de relire All my darling daughters ♥

      C’est toujours un plaisir et je remercier pour ta participation depuis ces 3 dernières années !

  2. C’est dommage que Sayonara Miniskirt soit en pause, j’avais adoré lire les 2 tomes édites à ce jour.
    Et en plus, ça pose clairement la problématique de la vie des idoles dont on se souvient qu’il y a 3 ans une idole avait été agressée chez elle, et avait du s’excuser de cela… ; fin bref, ça parlait aussi de la manière de s’habiller, même si Make Up with Mud aborde aussi cette thématique.

    tokyo Tarareba Girls, soulève aussi de bons points sur le travail, la vie sociale, la pression de la société ; le tout de manière assez rigolote mais parfois cassante ; on se retient souvent de faire des choses car on a peur du qu’en dira-t-on etc.

    1. C’est vrai, car de mon côté, j’aime beaucoup Sayonara Miniskirt également et j’aimerais bien connaître la suite de la série. Je n’ai pas encore lu Make Up with Mud pour l’instant, bien qu’il m’intéresse c’est pour cela qui n’a pas été évoqué mais je suis sûre qu’il aurait fait partie de cette liste ^^

      Pour Tokyo Tarareba Girls, je vois ce que tu veux dire. Akiko Higashimura n’est pas tendre avec ses héroïnes d’ailleurs.

  3. […] elles et à diverses personnes fans de shojo qui y ont participé aussi à leur proposition ici : https://club-shojo.com/article-interblog-shojo-condition-feminine-favoris/, perso dans les propositions mon plus gros chouchou c’était celui chroniqué ici qui […]

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