Le bilan 2020 de Mikki Forever

Back to 2020, pour le meilleur ! Chaque chroniqueuse du Club shôjo te propose son article « rétro ». Aujourd’hui : le bilan mikkiste.

Coronavirus. Hélas, c’est le mot-clé de 2020. On voudrait presque rembobiner en 2019, pour bondir quand la crise passera. Mais 2020 est aussi une année qui compte. Comme beaucoup, comme toi, peut-être, j’ai été impactée par cette crise. Heureusement, le moral a tenu. J’espère que toi aussi, ça va. Que, si le genou a pu fléchir, il s’est relevé. On fait le bilan, et on court en 2021.

Bilan 2020 version des chiffres et des lettres

2020, ou la nouvelle vague josei

Tokyo Tarareba Girls (intégrale achetée en VO chez Book off hoho), Switch me on, First job, new life… J’accumule un pactole de 16 titres achetés chez mon cher libraire. J’ose dire « pactole », oui. La vache maigre, tu connais. Mon neurone romantique vibre avec le shôjo Love be loved, Leave, be left. Un seul shônen : My Hero Academia et ses filles potiches. Je provoque. C’est que les gars de My Hero ont un tel charisme… Chez les filles, tout a fui dans la poitrine. Tristesse. Côté seinen, je découvre le titre choc En proie au silence, et poursuis l’aventure Kaoru Mori avec Bride Stories.

2020 engagé 

Une terre promise, de Barack Obama, La pensée blanche de Lilian Thuram, Délivrances, de Toni Morrison. Le mouvement Black Lives Matter n’est pas prêt de s’arrêter. #Metoo est, plus que jamais, d’actualité. Prions que 2021 soit l’année de la réconciliation et de la réflexion. Réflexion et gros coup de boost avec Guilhem Gallart, alias Pone, de la Fonky Family, et son livre témoignage Charcot et nous. Atteint de la SLA depuis 2015 (« Sclérose Latérale Amyotrophique », ou maladie de Charcot) l’artiste nous conte son quotidien. Des billets courts, drôles, cash, émouvants, tirés, notamment, de son site la SLA pour les nuls. Plein de projets – Pone a sorti un nouvel album – l’artiste nous apprend à embrasser la vie. Même si c’est « une goutte au fond du verre ». Merci à mon camarade pour ce précieux cadeau.

2020 version pop culture

Je dévore l’autobiographie de Yôichi Takahashi. L’auteur du légendaire Captain Tsubasa revient sur son parcours avec passion et humilité. Un très bel ouvrage, qui redonne l’envie de croire en ses rêves. Passion aussi chez Frederico Anzalone, auteur de Jojo’s Bizarre Adventure – Le diamant inclassable du manga, et Oscar Lemaire, (L’Histoire de Zelda). J’aime beaucoup les « livres sur ». J’ai manqué celui de Pauline Croquet, consacré à Rumiko Takahashi ! Ce sera peut-être l’achat de 2021. J’espère aussi voir plus de femmes mangaka mises à l’honneur : Riyoko Ikeda, Moto Hagio, Kaoru Mori, Ai Yazawa, Akiko Higashimura… Avis aux éditrices et éditeurs n_n.

Et les animes ? Je savoure l’inclassable Garçon d’à côté, sur Netflix. Hélas, le manga n’est plus commercialisé. Je noie ma peine devant les Tokyo tarareba girls sur Viki, avant de redécouvrir le manga VF. Parfait pour terminer l’année en beauté !

Les shôjo qui m’ont marquée en 2020

Il est classé seinen, mais, impossible de passer à côté. (2021 marquera peut-être la fin des classification par genre ? Believe !) En proie au silence, signé Akane Torikai, arrache des cris de colère et des larmes d’horreur. Avec son art, l’autrice se bat contre un monde encore trop façonné par et pour les hommes. Le viol, l’indifférence, l’hypocrisie, la cruauté ordinaire : Akane Torikai croque la société telle qu’elle est. L’œuvre date de 2014 – hélas, elle est encore criante d’actualité. En France, 2020, année du confinement, est aussi celle d’une hausse des violences faites aux femmes. Triste bilan, et motivation supplémentaire, pour continuer la lutte. #Metoo.

Autre manga, même cri d’alarme. Avec Moi aussi, Reiko Momochi dénonce la violence subie par les femmes au travail. Le récit, bouleversant, est tiré de sa propre expérience personnelle. Akane Torikai et Reiko Momochi bousculent les consciences. Elles font partie de cette nouvelle vague, et utilisent leur art pour interpeller toutes les consciences. J’aurais bien aimé que de telles œuvres soient sélectionnées au Festival d’Angoulême. On a besoin de plus de mangas engagés, comme En proie au silence et Moi aussi.

Mon top découvertes en 2020

Ces temps-ci, je m’enjaille devant un paysage urbain, un bout de caillou, du bitume de 2012. Je n’ai lu aucun titre fantasy, SF, pas même une miette de polar. Le quotidien, c’est la hype.

Tokyo tarareba girls

Même si parfois, j’ai envie de les engueuler bien plus fort que leurs camarades Tara et Reba, j’ai surtout envie de dire : ça fait du bien de lire un manga sympa. Akiko Higashimura, portée par la vague Sex and the city (le josei date de 2014) a créé une histoire terriblement actuelle. Si j’ai zappé la série américaine, j’ai bien apprécié Rinko et ses pinco’. Avec un gros big up pour Tetsuro Hayasaka. Fighting !

Switch me on

Le titre feel good de l’année. Depuis longtemps, je cherche une histoire où l’héroïne et le héros sont sur un même pied d’égalité. Koyori et Hijiri, couple de Switch me on, forment un duo équilibré, en toute simplicité. Et ça fait plaisir à voir.

La décennie de Mikki – 2011-2020

En intégrant la très chouette team du Club shôjo, je m’ouvre à la culture shôjesque. Non que je la boudais au début, au contraire. Au delà des classifications, ce sont les histoires, qui m’interpellent (ou non). Au début, j’avale les shôjo par flots discontinus, de la romance lycéenne à la Kare First Love aux traumatismes adolescents de L’infirmerie après les cours. Le comportement des héroïnes à la KFL me sidère. Las, il semble populaire, tant il se répand dans les mangas. Aujourd’hui, impossible de m’ambiancer sur de la mièvre romance lycéenne. Et les récits de jeunes adultes à la Happy marriage m’arrachent des cris d’effroi.

Heureusement, de nouvelles autrices émergent et reprennent le flambeau des pionnières. Akane Torikai (En proie au silence), Akiko Higashimura (Princess Jellyfish, Tokyo Tarareba Girls), Natsumi Aida (Ugly Princess), Reiko Momochi (Moi aussi), Yoshiki Nakamura (Skip Beat!), Kaoru Mori (Emma)… la nouvelle vague du manga est en marche.

…Et ma bibliothèque se vide ! Après l’euphorie des jeunes années, à accumuler les collections, je m’enflamme aujourd’hui devant ma mangathèque minimaliste. Avant, j’achetais une collection jusqu’à la fin, même si elle ne me plaisait plus (Tu sens la meuf loyale ?). Aujourd’hui, je n’achète que des titres correspondant à mon mood actuel : tranche de vie, comédie, critique sociale, avec des héroïnes qui parlent cash et qui m’interpellent.

En 2021, on surfe sur la nouvelle vague. Point de regard larmoyant en arrière, mais des yeux vifs qui embrasent l’avenir. Fire !

Miknass

Chroniqueuse manga, anime, Japon, à la sauce okonomikki. Vive les senbei è_é !!

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2 commentaire

  1. Chouette bilan Mikki ! J’ai adoré te lire ♥

    On a pas mal de titres en commun : Love, be loved, Leave, be left, First job, new life! ou encore Tokyo tarareba girls. Je n’ai pas lu le dernier mais ça devrait se faire incessamment sous peu !

    Vive les tranches de vie réalistes avec des femmes qui osent dire les choses !

    1. Oh, c’est trop sympa Nico n_n ! Merci à toi ^o^
      Je suis sûre que tu vas aimer les Tarareba Girls n_n !!!!
      YES, c’est vraiment génial que de plus en plus de titres avec des femmes qui osent prendre la parole sortent 😀 !!

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