Yona, la princesse qui prit en main son destin

Couverture chronique anime Yona princesse de l'aube

L’adaptation en anime de Yona, princesse de l’aube est LA série qui m’a réconciliée avec ce format ! Et pour cause, avec une histoire aussi riche en aventures qu’en émotions, je ne pouvais que me laisser happer par la frénésie Yona.

Yona, princesse de l’aube est un anime de 24 épisodes disponible en France chez Crunchyroll depuis 2014. Je ne l’ai cependant regardé que deux ans plus tard, étant assez fâchée envers le format. Trop de fanservice, pas assez de shôjo… bref, j’avais préféré me tourner vers les drama. Disposant d’un abonnement sur cette plateforme et souhaitant voir un anime shôjo, j’ai sauté le pas un peu par hasard. Je ne regrette absolument pas !

Yona et son équipe
Yona et son équipe de beaux gosses

Héritière du royaume de Kôka, Yona est une princesse choyée, vivant dans le confort. Elle a tout pour être heureuse. Son seul « problème » est sa chevelure écarlate, qu’elle trouve trop voyante…

La veille de ses 16 ans, le prince Soo-Won, son cousin dont elle est amoureuse depuis l’enfance, lui rend visite. Elle aimerait bien que son père lui permette d’épouser ce dernier. Cependant, le roi Il ne l’entend pas de cet avis.

Quelques jours plus tard, après les festivités de son anniversaire, elle ne trouve pas le sommeil. Elle décide alors de se rendre dans les appartements de son père pour le convaincre. Malheureusement, la jeune fille est témoin du coup d’État orchestré par Soo-Won… Malgré sa torpeur, elle parvient à fuir et c’est, aidée de Hak, son garde personnel, que tous les deux quittent le palais en direction du village de Fûga.

Une adaptation fidèle au manga… mais incomplète

Lorsque l’on adapte une série toujours en cours de publication, les scénaristes n’ont pas beaucoup d’options. Soit ils optent pour une version fidèle, en ne reproduisant que le contenu de quelques volumes et en laissant une fin ouverte (pour une suite notamment). Soit ils couvrent plus de tomes mais s’autorisent quelques libertés, quitte à inventer des arcs et à créer un dénouement de toutes pièces.

Fort heureusement pour nous, c’est la première méthode qui a été retenue. En cela, je trouve l’anime très fidèle à l’œuvre originale. Les événements sont relatés dans le même ordre que le manga. Même la scène d’ouverture subsiste à l’identique – ce qui s’avère rarement le cas. En effet, tout comme la version papier, l’anime commence par relater la situation actuelle dans laquelle se trouve notre héroïne pour ensuite réaliser un flash-back pour que le spectateur comprenne mieux.

Or, les 24 épisodes de l’anime se concentrent sur cette période passée. Sauf à deux exceptions près, nous ne revenons jamais dans le présent. Très franchement à quoi ça sert ? J’imagine que c’est pour préparer le terrain à une saison 2 – qui se fait désormais attendre *snif* – tout en se donnant une marge si celle-ci venait à ne jamais voir le jour.

Ce sentiment d’inachevé ressenti en terminant le dernier épisode est peut-être le défaut principal de cette adaptation, sans être rédhibitoire à mon appréciation de celle-ci. Pourtant, c’est parce que ça s’est terminé de cette façon que j’ai eu envie de lire le manga, pour en savoir plus sur le destin hors du commun de cette jeune fille.

Palais de Hiryuu
Le palais de Hiryuu dans le royaume de Kôka

Un récit d’aventure passionnant

Yona, princesse de l’aube est un anime qui possède les caractéristiques du récit d’aventure. En effet, sa narration observe le schéma classique suivant : situation initiale, élément perturbateur, péripéties, etc. Ce n’est pas du tout novateur. Toutefois elle se révèle très efficace.

Pour donner un but à toutes ces mésaventures, comme souvent, le personnage principal est chargé d’une quête. Concernant Yona, celle-ci revêt un caractère vital car sans son accomplissement l’existence même de la princesse est menacée.

Les péripéties nombreuses qui jalonnent le parcours de nos protagonistes donnent lieu à de savoureux combats, le tout dans des paysages somptueusement animés. C’est pour nous, tout comme pour notre héroïne, la formidable occasion de parcourir le royaume de Kôka et de découvrir ses habitants. Bien entendu la réalité est loin d’être idyllique, ce qu’elle apprendra à ses dépends.

Le rythme est savamment dosé entre scènes d’action et moments plus calmes. Les scénaristes ont bien pris leur temps pour présenter le monde fictif dans lequel évoluent nos personnages, ainsi que les défis qui les attendent. En tout cas, j’ai l’impression de voyager et ce sentiment d’évasion me plaît.

Le tout est saupoudré de fantastique grâce à l’intervention de créatures divines possédant des pouvoirs extraordinaires. Cet élément de scénario reste au second plan, ce qui me satisfait.

Cette adaptation est tout à fait digne des shôjo d’aventure que l’on pouvait trouver dans les années 1990, à l’instar de Fushigi yûgi. J’ai vraiment retrouvé le même esprit et une passion similaire pour le sort des personnages. Ça m’avait manqué ! Les deux protagonistes voient leur quotidien bouleversé (l’une est plongée dans un livre, l’autre devient fugitive) et doivent réunir des gardiens auprès d’elles pour les aider à sauver leur royaume et leur vie.

Le tout est sublimé par une excellente bande son, retranscrivant bien l’univers de la série. On se croirait presque dans ce royaume fictif ! J’apprécie tout particulièrement le premier opening ainsi que les deux génériques de fin. Par contre, le deuxième opening m’a franchement déçue. Ce n’est qu’une refonte visuelle grossière du premier avec une chanson agressive pour mes oreilles. Cette musique électronique dénote complètement avec le caractère plus traditionnel de l’histoire…

Une héroïne courageuse et attachante

Au tout début, on nous présente Yona comme une jeune fille capricieuse, faible et qui ne sait pas faire grand chose par elle-même. Habituée au confort et protégée par tout le monde, ce n’est pas très étonnant.

yona au palais
Yona, une princesse choyée vivant dans le confort

Néanmoins, au fur et à mesure que l’histoire avance, nous découvrons d’autres facettes de sa personnalité. Même si elle se laisse abattre par la situation au tout début (qui ne serait pas dans cet état ?), elle reprend courage et décide de se battre pour vivre. Effectivement, elle réalise qu’elle en a assez de jouer les assistées qu’il faut toujours sauver. Plutôt que de demeurer passive, elle choisit d’être maîtresse de son destinElle nous apparaît beaucoup plus téméraire qu’on aurait pu le supposer, n’hésitant pas à braver le danger.

Outre ces qualités révélées suite aux coups durs qu’elle a traversées, la princesse déchue est une demoiselle ayant le cœur sur la main et qui ne se préoccupe pas des préjugés ni des apparences. Présenté ainsi, on dirait presque le cliché de l’héroïne généreuse, toujours gentille, etc. Mais, c’est sans compter ses faiblesses, qu’elle reconnaît et sur lesquelles elle travaille. En cela, ce personnage est assez équilibré pour rester vraisemblable et attachant. C’est simple, j’adore Yona !

Des liens forts qui se tissent entre les personnages

Forcément, une telle histoire réunit également une galerie de personnages variés tous plus beaux les uns que les autres. D’un côté, nous avons Hak et Soo-Won, les amis d’enfance de l’héroïne et de l’autre, les quatre dragons.

Hak est un jeune général embauché par le père de Yona pour assurer sa protection. Il est bourru, taquin et a le sang chaud. Je trouve ses interactions avec la princesse à la fois touchantes et drôles. Tous les deux sont très proches et ont confiance l’un en l’autre.

Quant à Soo-Won, il s’agit d’un véritable mystère. Sa personnalité constitue une énigme et je me pose des questions sur ses actions. A-t-il totalement changé ? L’anime prend donc le soin de ne pas trop en dévoiler le concernant. Pour plus de réponses, il faut se tourner vers le manga.

trio Soo-Won, Hak et Yona
Petite scène drôle entre les trois amis d’enfance : Soo-Won, Hak et Yona

Pour ce qui est des quatre dragons, chacun possède sa personnalité propre. On pourrait croire que c’est stéréotypé, bien au contraire. Le récit nous amène à comprendre les raisons de ces caractères grâce à des retours en arrière intelligemment ajoutés. Le plus intéressant se trouve dans leur rapport avec la notion de « servage ». Certains vont considérer le fait de servir quelqu’un comme parfaitement naturel, tandis que d’autres trouveront que c’est une atteinte à leur liberté.

Cela m’amène à évoquer un autre aspect : le libre arbitre. Le lien qui unit les dragons à Yona est au départ fictif. Chacun est irrémédiablement attiré vers le « maître » qu’il doit protéger à tout prix. Se poser la question peut sembler étrange vu la période dans laquelle le récit se déroule, mais elle vaut la peine d’être abordée. La jeune fille répète souvent qu’elle ne veut pas contraindre les dragons à la rejoindre… C’est cette incohérence intéressante que je voulais relever.

Au final, à force de se côtoyer le petit groupe formé par Yona et ses compagnons d’aventure semble plus que soudé. La beauté de celle-ci y est certainement pour quelque chose 😛

Plus sérieusement, la cohésion est ce que je recherche dans un récit comme celui-ci. Observer comment les rapports s’organisent, la façon dont chacun interagit avec l’autre, j’adore !

Un savant mélange d’émotions

Yona, princesse de l’aube, c’est aussi une histoire remplie d’émotions. On pleure un peu, on rit souvent et on s’attendrit à chaque fois.

Pour fédérer le spectateur (surtout moi), il faut un peu de pathos et de tragédie. Il n’y en a pas trop dans l’anime mais les scènes poignantes m’ont émue aux larmes. Certes, j’ai un passif de madeleine larmoyante, mais je t’assure que ça fait au moins serrer le cœur.

Yona et Yeon
Yona et Yeon – ces petites scènes avec personnages SD me font toujours rire

La comédie aide à alléger un récit plutôt sombre, fait de dangers. Elle est particulièrement présente dans l’utilisation de chibi et autres personnages super déformés, ainsi que dans de petites annotations drôles. J’ai pas mal souri devant certaines situations assez absurdes. Ça fait du bien !

En tout cas, je me suis rarement ennuyée en regardant les 24 épisodes que constitue cette unique saison.

Couverture chronique anime Yona princesse de l'aube
Yona, la princesse qui prit en main son destin
En bref
Malgré son goût d'inachevé, l'adaptation de Yona, princesse de l'aube est une belle réussite. L'univers fictif dans lequel évoluent les personnages ainsi que leurs aventures pour accomplir la quête de l'héroïne en font un récit captivant.
Scénario
8
Personnages
8.5
Chara-design
9
OST
7.5
Animation
9
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Point(s) positif(s)
Un récit d'aventure passionnant
Des personnages attachants et pas tant stéréotypés que ça
Des personnages attachants et pas tant stéréotypés que ça
Une animation réussie
De l'humour mais aussi des moments plus poignants
Point(s) négatif(s)
Un deuxième opening décevant
À quand la saison 2 ? Je suis restée sur ma faim
8.4
Note globale

Audrey

Véritable cœur d'artichaut, je suis friande de romances poignantes. Plus une série me fait pleurer, plus je l'aime !

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