10th – À couper le souffle tome 1

Quelle fut ma joie lorsque j’ai appris que les éditions Kana sortaient un nouvel ouvrage intitulé 10th – À couper le souffle avec comme axe principal : un amour non genré. Une question m’a intrigué alors : que nous propose l’autrice, Yûko Inari, dans ce manga qui se veut différent des autres ?

Avant de commencer cette chronique une petite précision s’impose : 10th – À couper le souffle n’est pas édité comme un shôjo au Japon. Prépublié dans le magazine non genré Gangan Online, les éditeurs ont eu le choix de la classification et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé collection shôjo des éditions Kana. Voilà la raison pour laquelle j’ai souhaité te proposer mon avis en toute liberté aujourd’hui ! Oh oui !

10th – À couper le souffle c’est l’histoire de Takeuchi, « Také », jeune collégien en classe de 3e qui souffre d’asthme sévère. C’est lors d’une énième crise en cours qu’il fait la rencontre de Yôhei Matsuki, camarade de classe à qui il n’a jamais adressé la parole. Ce dernier semble réellement inquiet et décide donc de le porter jusqu’à l’infirmerie pour qu’il puisse se calmer. C’est donc dans ces circonstances un peu particulières que Takeuchi voit rentrer dans sa vie celui qu’il appellera « Macchan ». Il en tombe amoureux.

Première rencontre avec Macchan.

Mais cela ne s’arrête pas là, puisqu’en effet, l’amie d’enfance de Takeuchi, Haruko Umezawa surnommée « Umeko », rencontre elle aussi ce fameux Macchan et succombe à son tour à la douceur du jeune homme. Commence ainsi la narration de 10th – À couper le souffle, l’histoire banale de trois adolescents et d’un triangle amoureux que l’on voit évoluer sous nos yeux.

Rivalité amoureuse entre deux amis d’enfance.

Des tranches de vie

Le temps passe et les amis rentrent au lycée, en classe de seconde. Le manga 10th – À couper le souffle propose un scénario différent de part sa structuration. Ici, ce n’est pas une histoire classique et linéaire que nous lisons mais des petits épisodes de quelques pages, véritables tranches de vie des lycéens. Ainsi, les pages se succèdent et ne se ressemblent pas.

Si cela peut te rebuter dans un premier temps, pas de panique : la narration a bel et bien un fil conducteur. On ne se perd pas dans notre lecture ! Cela permet aussi de mettre en valeur certains éléments distincts et d’aborder un mini chapitre sur une thématique précise.

Introspection du côté de Umeko.

Point fort de l’œuvre : la double narration. En effet, les deux personnages principaux sont les amis d’enfance Umeko et Také qui nous livrent tous les deux leurs pensées. Même si Také prend beaucoup de place, certaines scènes sont entièrement dédiées à Umeko qui donne une autre vision de la situation.

Je trouve, en effet, cette particularité très intéressante et bien amenée : on peut ainsi s’immerger dans deux visions différentes des événements et on s’attache d’autant plus à ces deux adolescents car on les côtoie intimement. J’ai beaucoup aimé cet aspect de 10th – À couper le souffle.

Shôta Takeuchi

Cette narration coupée s’explique par la présence du personnage de Shôta Takeuchi. Malade depuis toujours, il souffre d’un asthme sévère qui lui fait connaître de longues semaines d’hospitalisation et des absences répétées. En épousant le point de vue de Také, il est donc cohérent de lire une histoire entrecoupée de petits moments de vie importants pour lui et sa construction.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Také même s’il est un peu grognon. Néanmoins, ce côté-là de sa personnalité s’explique par la réalité de sa vie : n’ayant pas été souvent à l’école, il a longtemps été mis de côté sans le vouloir. Il était celui qui venait de temps en temps en cours et qui repartait car bien trop malade. Tout au long de ce premier tome se posent les bases de Také qui prend conscience de la bienveillance et du soutien de ses amis.

Také est un être humain comme les autres : avec des failles.

Také est amené à évoluer dans le prochain volume et il me tarde de voir ce que cela va donner. On a affaire à un protagoniste blessé, meurtri. Telle une boule d’angoisse qui broie tout sur son passage, le jeune homme ne sait pas gérer sa vie sociale : comment faire pour rattraper le retard qu’il accumule à chaque absence ? Le point de vue interne de l’œuvre est un atout et permet de faire corps avec son protagoniste.

Amour et bienveillance

10th – À couper le souffle est un condensé de bienveillance. À un aucun moment les personnages ne sont stigmatisants et/ou stigmatisés. Také est amoureux de Macchan ? Eh bien d’accord, c’est comme ça et ce n’est pas remis en question par un tiers. C’est normal et que grand bien lui fasse !

Le cadre sécurisant écrit par l’autrice lui permet donc de développer d’autres thématiques : les tracas du quotidien, le soutien qu’on l’apporte à un ami, l’absence à gérer, et bien d’autres encore. J’aime beaucoup ce que Yûko Inari nous propose dans ce premier volume.

De bas en haut : Aoi Samejima, Tsubaki Ichijô et Kuranosuke Yûki. 

Par ailleurs, outre le trio principal, 10th – À couper le souffle développe d’autres personnages et propose une palette de personnalités différentes. Ces dernières viennent enrichir le récit et donner du sens aux tranches de vie expérimentées par Také. Il fait ainsi la rencontre de Kuranosuke Yûki et Aoi Samejima, ses camarades de classe qui sont au courant de son existence bien avant qu’il soit au fait de la leur. Nouveauté pour le jeune homme qui ne vit que des brides de scolarité. On fait également la rencontre de Tsubaki Ichijô par le biais de Macchan.

Umeko et Macchan tiennent énormément à Také et cela se voit.

D’ailleurs, je ne peux que souligner une nouvelle fois l’ambiance douce qui se dégage : tout le monde est aux petits soins avec Také et l’accompagne au mieux dans les aléas de sa maladie. 10th – À couper le souffle raconte donc également une véritable histoire d’amitié, une histoire d’amour amicale, où le mot d’ordre est de prendre soin de son ami malade.

C’est beau et, pour ma part, je ne trouve pas que cela tombe dans le pathos. Les inquiétudes de Macchan et Umeko sont sincères et fondées : tels les anges gardiens de Také, ils veillent sur lui et le poussent à s’exprimer davantage sur ce qu’il peut ressentir. J’ai hâte d’en découvrir plus dans les prochains volumes et de voir comment ce petit trio va évoluer.

Pour conclure, 10th – À couper le souffle est un manga très chouette, qui a le mérite de casser la narration classique que l’on attendait en ouvrant sa première page. Les personnages sont étoffés et bien travaillés, ils ont une vraie matière dès ce premier volume. Par ailleurs, ce dernier est plutôt dense en terme de contenu mais cela n’est pas incohérent puisque l’on sait que la série se termine en 3 tomes. J’ai, justement, beaucoup apprécié tous les éléments qu’il met en avant. Il se passe des choses concrètes et l’on peut voir l’évolution des protagonistes grâce à cette histoire divisée en petits épisodes.

10th – À couper le souffle tome 1
En bref
0th – À couper le souffle est un manga très chouette, qui a le mérite de casser la narration classique que l’on attendait en ouvrant sa première page. Les personnages sont étoffés et bien travaillés, ils ont une vraie matière dès ce premier volume. Par ailleurs, ce dernier est plutôt dense en terme de contenu mais cela n’est pas incohérent puisque l’on sait que la série se termine en 3 tomes. J’ai, justement, beaucoup apprécié tous les éléments qu’il met en avant. Il se passe des choses concrètes et l’on peut voir l’évolution des protagonistes grâce à cette histoire divisée en petits épisodes.
Scénario
10
Personnages
10
Dessins
8
Ta note0 Note
0
Point(s) positif(s)
Un premier volume qualitatif.
Les personnages ont une vraie matière et les personnalités ressortent plutôt bien.
La narration double entre Shôta et Haruko ainsi que l'utilisation d'une point de vue interne et intimiste.
La bienveillance qui se dégage de l'œuvre.
La narration coupée en plusieurs épisodes.
Les protagonistes sont humains et livrent l'inavouable.
Point(s) négatif(s)
La narration peut avoir un aspect un peu fouillis au début de la lecture, mais on retrouve très vite le fil !
9.6
Note globale

Kitsu

Mon mantra : shôjo et chocolat 🍫

Articles recommandés

Laisser un commentaire