J’attendais ce deuxième volume avec une grande impatience ! Retour sur 10th – À couper le souffle de l’autrice Yûko Inari qui avait pour fil rouge de raconter une histoire d’amour non genrée entre trois adolescents : Také, Umeko et Macchan.
Také est malade, atteint d’un asthme sévère depuis sa plus tendre enfance. Comme nous avions pu le lire et le comprendre dans la première partie de cette œuvre, le jeune homme est au centre de toutes les attentions : que cela soit ses deux amis très proches, Yôhei Matsuki et Haruko Umezawa, ou bien ceux qu’il se fait au cours de son année de première, Kuranosuke Yûki et Aoi Samejima. Le temps est devenu plus clément pour le jeune homme depuis quelques mois et il peut désormais suivre les cours plus régulièrement, trouvant petit à petit sa place dans l’écosystème de la classe.
Cours aussi vite que tu peux !
Ainsi Také a décidé de changer. C’est sur cette résolution que nous avions laissé le jeune homme qui souhaite donner le meilleur de lui-même pour se montrer digne de ses amis, mais surtout de Macchan qu’il aime secrètement. Dans ce deuxième volume, on retrouve son quotidien même si celui-ci a bien évolué depuis quelques semaines : il n’est plus aussi malade qu’avant et profite davantage des cours au lycée. Pour lui, c’est un renouveau.
Changement pour Také.
Ce changement notable l’est également pour son groupe d’amis qui se réjouit de pouvoir profiter toujours plus de sa présence. Les sourires sont chaleureux, les événements prennent une nouvelle tournure et la fête du sport se profile pour nos lycéens qui ne savent plus où donner de la tête. Désormais, Umeko et Macchan sont attristés lorsque Také ne peut pas venir à cause d’un rhume, contrairement à avant où ils se réjouissaient qu’il puisse venir le temps d’une journée.
Pousser Také dans ses retranchements est leur nouvel objectif : pourquoi ne participerait-il pas à la course de relais lors de la fête du sport ? Courir est, pour lui, un rêve depuis longtemps hors d’atteinte : en effet, ses crises d’asthme l’en ont empêché pendant de nombreuses années. Telle une revanche à prendre sur la vie, Také est prêt et veut se donner les chances d’y parvenir.
Umeko
Ce tome de 10th nous offre un focus sur le personnage de Haruko Umezawa dite Umeko. Amie d’enfance et voisine de notre Také, elle est également sous le charme de Macchan depuis le début de notre histoire. Désignée par Také comme « un peu bête », elle se fait souvent charrier par ce dernier qui n’est pas souvent tendre avec elle.
La jeune fille semble fragile, voire un tantinet faible devant cet ami imposant et presque capricieux. Pourtant, Umeko est bien plus que cela. Yûko Inari nous le démontre à travers une narration ficelée à la perfection : inquiète pour Také qui doit justement courir lors de la fête du sport, Umeko nous montre un nouveau visage. Elle nous apparaît plus douce, plus intéressante, plus torturée aussi.
Umeko est inquiète, peut-être bien plus que de raison ?
L’autrice nous montre une percée dans l’histoire d’amitié d’Umeko et Také et nous livre des moments vécus par les deux enfants à l’époque où Také était très régulièrement malade. On peut surtout découvrir à quel point Umeko ne se sentait pas à l’aise avec ce voisin renfrogné qui ne souriait jamais… Elle apportait ses devoirs lors de ses journées d’absence et restait à distance le plus possible de cet autre qui lui affichait clairement son animosité.
Est-elle amie avec Také pour les bonnes raisons ? A-t-elle pris un rôle de garde-malade qui lui colle à la peau ? Ce tome de 10th livre quelques éléments de réponse. Ainsi, la psychologie d’Umeko est mise en avant, ses pensées nous sont révélées et on comprend mieux les doutes qui l’assaillent lorsqu’elle apprend que Také veut courir. Traumatisme enfoui, encouragements dissimulés, rien n’est anodin dans la relation qui lie Umeko et Také. Le personnage d’Umeko prend de la consistance et m’a fait ressentir des émotions aussi vraies que doucereuses.
Les liens qui se défont
De quelle manière peut-on qualifier les liens qui nous unissent à ceux que l’on aime ? Pourrait-on quantifier le degré d’amour ou d’attachement ressenti envers cet autre qui nous apporte tant ? Yûko Inari réussit un pari fou : celui de nous faire passer un moment doux-amer en compagnie d’adolescents qui vivent sans se poser de mots sur leur relation. Cet amour non genré promis à l’ouverture de la série qu’est 10th évolue, pour notre plus grand plaisir.
Ces liens qui nous définissent.
Je ne peux trop en dire pour ne pas te gâcher le plaisir de découvrir 10th. De mon côté, c’est encore une fois un carton plein pour cette histoire écrite avec une justesse touchante. D’autant plus que la narration de ce second volume est moins entrecoupée d’ellipses qui pouvaient perturber la lecture du premier tome, ce qui a pour avantage de dynamiser l’histoire et les interactions entre les personnages. Les pages s’enchaînent sans qu’on ait envie qu’elles s’arrêtent. Et pourtant la fin arrive à un moment, porteuse d’un changement capital pour le cœur de nos lycéens…
Un second tome bien meilleur que le premier pour ma part. Il fallait le faire mais Yûko Inari y arrive avec brio nous transportant dans cette histoire pleine de sentiments et d’émotions pures. Les relations sont évoquées avec douceur, les personnages évoluent en même temps qu’ils se questionnent et prennent ainsi part à cette belle aventure humaine que dépeint 10th – À couper le souffle.