Boy’s love IDP a édité un nouvel OmegaVerse, le premier manga de Keri Kusabi. A mon tour de pleurer est un oneshot sorti en 2016 au Japon et le 12 mars 2018 en France.
Parce qu’il contient beaucoup de sexe, A mon tour de pleurer est normalement le genre de manga que je n’aime pas. Pourtant, il m’a vraiment plu !
Un OmegaVerse est un univers où les deux genres habituels (femme et homme) sont divisés en catégories : les Alphas, les Bêtas et les Omegas. Tous peuvent tomber enceintes mais les Omegas sont généralement considérés comme les plus aptes à s’occuper des enfants.
Takaba est un Alpha qui déteste les Omegas. Malheureusement pour lui, il se retrouve avec l’un d’eux, Karasuma, comme supérieur. Pire, celui-ci couche avec n’importe qui en échange de contrats et promotion ! Les choses deviennent alors plus dures pour Takaba, qui doit régulièrement supporter sa présence et ses tentatives de coucher avec lui. Mais il semblerait qu’il y a quelque chose de plus profond expliquant son comportement… Quelque chose qui intrigue Takaba.
La plus grande surprise lors de ma lecture aura été Karasuma, pourtant loin d’être le genre de personnages qui me plait dans une œuvre. En effet, je n’arrive pas à avoir d’empathie pour les personnages passant le plus clair de leur temps à coucher. La seule exception jusqu’ici était une prostituée dans le roman Messieurs les enfants. Pourtant, je me suis surprise à être intriguée par lui, allant même jusqu’à ressentir de la peine à son sujet. Son passé est d’ailleurs très intéressant et explique plutôt bien son comportement sans tomber dans le cliché habituel. Plus que Takaba, c’est lui qui met vraiment en lumière le thème de la discrimination, très courante dans les OmegaVerse avec, cette fois-ci la discrimination au travail. Et Keri Kusabi n’y va pas de main morte ! Même Takaba, pourtant personnage central, a des préjugés sur les Omegas au début, et inversement avec Karasuma qui en a également sur les Alphas.
L’histoire d’amour commence donc sur de mauvaises bases, entre deux hommes ayant chacun vécu un traumatisme dans le passé ayant fait naître des préjugés envers la catégorie de l’autre. Bien qu’il ne soit pas rare dans une fiction qu’une relation amoureuse comme mal, ici l’auteure évite le problème que ça peut engendrer : qu’il soit difficile de comprendre ce qui les a fais passer de la haine à l’amour. Ici grâce aux nombreux moments qu’ils passent ensemble, mais aussi aux marques d’attention, le développement est fait de façon assez crédible pour ne pas qu’il soit ressenti comme trop soudain.
Et je vais finir en parlant de la place du sexe dans ce manga. Il y en a beaucoup, mais il n’est jamais gratuit ! Les scènes de sexe ont toutes un but, un intérêt scénaristique qui exigeait de mettre du sexe : rien que la scène d’introduction avec l’orgie est là pour montrer la différence entre les deux personnages principaux de ce côté-là. Il y a même un peu d’inédit puisque Karasuma affirme détester le goût du sperme… Alors que d’habitude les personnages adorent tous !
De plus, le sexe n’est pas systématique puisqu’on les voit aussi avoir des réunions ordinaires ou simplement travailler normalement. C’est plus réaliste, et ça fait plaisir !