A sign of affection tome 2

La suite tant attendue du shôjo A sign of affection est parue début juillet aux éditions Akata pour notre plus grand bonheur ! Après avoir écrit une chronique sur un premier tome très qualificatif, je me suis fébrilement attaquée au deuxième avec l’espoir qu’il soit aussi bon et aussi touchant. Aaah, me replonger dans l’univers de Yuki et sa relation avec Itsuomi a été un vrai délice, et je livre ici mes impressions à chaud.

Pour rappel, Yuki est une jeune fille sourde qui étudie à l’université. Un jour, elle rencontre par hasard Itsuomi, un voyageur invétéré, qui lui sauve la mise dans le train. Ce dernier, apprenant que la jeune fille est sourde, montre un intérêt immédiat envers elle et la langue des signes qu’elle pratique. L’élément central de l’histoire réside en effet dans cette rencontre fortuite et pourtant si touchante entre deux jeunes adultes qui apprennent à se connaître sans passer par la communication orale. Véritable réflexion sur ce qu’est la communication, des mots et des sons dont nous avons l’habitude sans jamais les remettre en question, A sign of affection dévoile à travers sa narration ficelée une façon différente de percevoir le monde.  

Rentrer dans ton monde

Nous avions laissé nos deux protagonistes dans une laverie, Yuki les joues en feu et Itsuomi le regard pénétrant. La jeune fille expérimente de nouvelles choses sous l’impulsion d’Itsuomi qui lui fait découvrir un nouveau monde, autant à travers les souvenirs de voyage qu’il lui donne que par les petits moments du quotidien dont elle n’a pas l’habitude. Pour elle, il est complètement nouveau de retrouver quelqu’un, un garçon en plus, le soir tard à l’approche de son couvre-feu. 

Couvre-feu pour Yuki.

Ce deuxième tome développe l’exploration d’un nouveau monde pour les deux protagonistes. D’un côté, Itsuomi fait découvrir à Yuki de la nourriture qu’elle ne connait pas comme les chocolats belges, mais encore des monnaies qu’elle n’a jamais utilisées… Ces preuves tangibles de ses voyages permettent toujours plus d’ancrer un monde vaste, immensément riche dans la perspective de Yuki, qui s’émerveille devant cette réalité qu’elle n’avait jamais osé imaginer.

Découvrir le monde.

De l’autre côté, Itsuomi s’immerge de plus en plus dans l’univers de Yuki. Il parvient même à signer plus régulièrement avec elle, faisant preuve d’une grande envie d’apprendre. Rien d’étonnant lorsque l’on apprend que le rêve qu’il s’est forgé le pousse à découvrir davantage le monde qui l’entoure pour en tirer toutes les connaissances possibles. La question se pose d’ailleurs à un moment lorsque son cousin, Kyoka, s’interroge sur ses réelles motivations à s’approcher de Yuki : s’intéresse-t-il vraiment à elle ou seulement à la possibilité d’apprendre une nouvelle langue ?

Leur relation avance et s’approfondit, faisant battre toujours plus le cœur de Yuki qui ne peut s’empêcher de rechercher la compagnie d’Itsuomi, sans pour autant voir que d’autres personnes recherchent peut-être la sienne. Moi qui voulais voir un peu plus le personnage d’Ôshi en action, j’étais comblée ! Une scène relativement courte permet de creuser un peu à la surface de cet ami d’enfance revêche qui n’hésite pas à se montrer parfois condescendant avec Yuki. Encore une fois, la magie de la communication infra-verbale fait des merveilles et nous porte dans une narration silencieuse : passer ses doigts dans les cheveux d’une personne ne permet-il pas d’exprimer bien plus que des sentiments ineffables ?

Ne voit-elle donc pas ?

Entendre ton rire

Ce nouveau tome dépeint également l’expérience de Yuki avec sa propre voix. Les conversations entre Yuki et Itsuomi sont naturelles et ne sont en rien forcées, du moins c’est ce que je ressens lors de ma lecture. On assiste à des moments touchants et cohérents sans que cela soit « trop » ou malvenu.

Ainsi, Itsuomi pose des questions à Yuki quant à sa famille : communique-t-elle avec eux par la langue des signes ? La jeune fille lui répond que non et lui révèle qu’elle émet quelques sons avec eux, et seulement eux, pour se faire comprendre. Et pour savoir pourquoi elle ne passe pas le cap avec d’autres personnes, il te faut tout simplement lire ce manga.

Ce que j’apprécie également, c’est l’explication des autrices du duo Morishita suu quant à certains codes typographiques utilisés dans le manga. Ces derniers nous plongent davantage dans le quotidien de Yuki : par exemple lorsque les lettres sont écrites à l’envers cela signifie que Yuki ne les a pas compris ; ou encore les bulles grisées indiquent qu’elle lit sur les lèvres pour glaner quelques mots clés. La force de la série réside dans la diversité de moyens de communication que l’on retrouve avec l’écriture de sms, la lecture sur les lèvres, les signes, les gestes, etc.

Pour ma part, je trouve que la relation entre nos deux protagonistes montre vraiment qu’elle a évolué lorsque Yuki rit. Et que Itsuomi entend son rire. Première communication sonore de la part de la jeune fille, nouveau tournant dans la narration. 

Premier rire.

Et pour le coup, il me tarde d’entendre de nouveau son rire.

« Tout »

Ce que j’ai aimé dans ce nouveau tome est également le lien de confiance, presque visible, qui se tisse au fur et à mesure entre Yuki et Itsuomi. La jeune fille se livre davantage tandis que notre voyageur préféré lui exprime son attachement. Des sous-intrigues commencent à se développer notamment avec le personnage d’Ema, jeune femme très jolie qui fait irruption dans la maison d’Itsuomi et qui exprime clairement son intérêt pour lui.

Par ailleurs, j’aimerais en apprendre davantage sur elle. Elle semble vraiment accrochée à Itsuomi, et souhaite concrétiser quelque chose avec lui. On pourrait se dire d’emblée qu’elle est le personnage féminin un chouïa peste qui mettra des bâtons dans les roues de Yuki juste pour le plaisir de le faire. Pourtant, au vu des réflexions de Kyoka (le gérant et cousin d’Itsuomi), je ne pense pas qu’elle soit totalement responsable de cette situation et je me demande si Itsuomi ne lui a pas donné de faux espoirs à certains moments.

Ema m’apparaît perdue et malheureuse, et j’espère que la suite nous invitera à la découvrir plus profondément. Par ailleurs, le comportement qu’elle adopte devant Itsuomi, lorsqu’elle voit que Yuki sort de chez lui, me fait penser à une dynamique adolescente : celle de dire devant sa rivale qu’on a passé un moment privilégié avec le garçon doublement convoité. Et c’est cette faille, ce manque de confiance que je pressens dans le personnage d’Ema qui me donne envie de creuser. À voir donc.

Ema.

J’ai déjà évoqué mon petit coup de cœur pour Ôshi, coup de cœur qui s’est confirmé avec ce deuxième tome. J’aimerais avoir une petite révélation de possibles sentiments de la part du jeune homme qui, malgré sa rudesse et sa propension à traiter Yuki d’idiote, semble réellement porter la jeune fille en estime.

A sign of affection confirme sa volonté d’inclusion à travers le quotidien de Yuki et ses doutes. Sa relation avec Itsuomi qui la traite comme son égale apporte une certaine douceur lors de la lecture et nous interpelle sur ce qu’est communiquer : avons-nous véritablement besoin de parler pour partager nos sentiments ? La force de cette communication infra-verbale que nous connaissons tous, que l’on soit entendants ou mal-entendants, dépasse souvent le sens des mots et leur utilisation. Un regard, un silence, un sourire a le pouvoir d’exprimer mille choses en une fraction de seconde.

C’est ce qu’est A sign of affection : une ode à la magie du silence. Et désormais, il faut patienter pour la sortie du tome 3, lente attente doucereuse pleine de questionnements en tête quant à la suite des événements portés par l’œuvre.

Et toi qu’as-tu pensé de ce nouveau tome ?

A sign of affection tome 2
En bref
C’est ce qu’est A sign of affection : une ode à la magie du silence. Et désormais, il faut patienter pour la sortie du tome 3, lente attente doucereuse pleine de questionnements en tête quant à la suite des événements portés par l’œuvre.
Scénario
9.5
Personnages
10
Dessins
10
Ta note0 Note
0
Point(s) positif(s)
La relation Yuki-Itsuomi et le lien de confiance qui se tisse entre eux.
Les histoires secondaires qui commencent à prendre forme.
Les dessins superbes et expressifs.
Yuki.
La narration cohérente de leur histoire.
Point(s) négatif(s)
9.8
Note globale

Kitsu

Mon mantra : shôjo et chocolat 🍫

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