Suivant la grande vague de reprises de séries, Panini Manga nous propose de retrouver Aozora yell dans une toute nouvelle édition, avec de très belles couvertures bleutées. Les deux premiers tomes sortant simultanément, j’en ferai la critique dans l’article qui suit.
Tsubasa est une jeune fille très timide et qui manque de confiance en elle. Pourtant, elle décide contre l’avis de tous de fréquenter le prestigieux lycée Shirato afin d’intégrer le club des instruments à vents. Cet établissement scolaire est réputé pour son excellente équipe de baseball ainsi que sa fanfare.
C’est alors qu’elle rencontre Daisuke, un membre de l’équipe de baseball. Ce jeune lycéen, très solaire, n’a de cesse de l’encourager en lui montrant que son rêve est à sa portée. Pleine de motivation, elle franchit la porte du club pour s’y inscrire. Mais en tant que débutante, bien des obstacles l’attendent, entre le test d’entrée qui lui vaut bien des misères et la maîtrise d’un nouvel instrument, loin d’être de tout repos…
Aozora yell propose dans ses deux premiers tomes un récit positif sans pour autant atténuer les difficultés auxquelles peuvent être confrontés ces adolescents en pleine construction. Ce shôjo nous fait du bien autant qu’il émeut.
On ne peut qu’avoir la pêche en voyant le sourire et l’optimisme dont Daisuke fait preuve. Ce garçon est un rayon de soleil à lui seul. Ses rayons d’encouragement atteignent l’ensemble de ses proches. D’apparence, il semble toujours de bonne humeur, très optimiste et confiant. Telle l’autre facette d’une pièce, nous découvrons qu’il vit également ses moments de doutes. Dès les premières pages, je l’ai adoré ! On a besoin de plus de protagonistes comme lui.
C’est là où l’entourage joue une grande importance. Pour Tsubasa, à qui on a rabâché sans cesse que son rêve était hors de sa portée, rencontrer quelqu’un comme lui a un effet positif.
La citation ci-dessous me touche énormément. Elle montre bien ce que je décris plus haut, à savoir qu’il suffit qu’une personne croie en nous pour pouvoir trouver la force d’aller de l’avant.
Je ne faisais que regarder le bout de mes chaussures… Mais tu as cru en moi et j’ai pu redresser la tête ! Le ciel était bleu azur.
Cette jeune lycéenne est introvertie, mais elle nous prouve son courage chaque jour notamment grâce à sa détermination. Débutante à la trompette, elle va se mettre au défi d’apprendre à en jouer. Cependant, sa motivation se heurte souvent à son manque cruel de confiance en elle et aux commentaires d’autres personnes. De notre côté du manga, on aura tôt fait de se dire qu’elle peut surmonter ça et que les critiques des autres ne sont pas importants. Or, nous avons faux ! Bien sûr que ça compte, surtout à cet âge !
Dans ces moments précis, elle me touche beaucoup. La voir aussi désemparée, presque résignée m’a énormément peinée, alors que je venais juste de commencer le premier tome ! Peut-être cela vient-il de mon côté empathique. Ou je suis sans doute plus réceptive à son vécu, étant de nature introvertie comme elle. Je l’ignore. Quoiqu’il en soit, l’auteure a su toucher ma corde sensible.
En outre, la narration aide vraiment à nous sentir proche de Tsubasa. Elle nous présente l’histoire, d’un point de vue omniscient – en révélant certaines informations qui auront lieu plus tard par moments. Par contre, Kazune Kawahara évite l’écueil du « Bonjour, moi c’est Truc Muche, 16 ans. J’ai un rêve : faire partie de la fanfare du lycée ». Ouf ! Au contraire, les bulles de monologue servent à nous dévoiler ses pensées ainsi que ses inquiétudes.
De même, le découpage en chapitres reste très discret. Aucune double page avec entête de chapitre ne nous coupe dans notre lecture, ce qui permet d’enchaîner l’histoire naturellement. Je ne sais pas s’il s’agit d’une spécificité du volume relié, n’ayant pas lu la première édition. En définitive, ce choix s’avère judicieux. J’ai bien observé quelques dessins en exergue sur la page de droite avant chaque nouveau chapitre. Et ça s’arrête là !
Aozora yell, c’est aussi un formidable récit s’intéressant aux thématiques de la musique et du sport, plus particulièrement le baseball, grâce aux clubs auxquels appartiennent nos héros.
Il s’agit du cœur de ces deux premiers tomes. Ce shôjo traite certes de vie scolaire, mais plus à travers les clubs que les cours. Même si je suis familière de ce temps extrascolaire dans les mangas, l’auteure ne manque pas l’occasion de nous détailler davantage leur fonctionnement. De la hiérarchie, aux subventions par le lycée, tout y passe.
Pour l’instant, on s’intéresse principalement au club d’instruments à vent, à travers l’héroïne et ses débuts de trompettiste. Si le baseball reste plus en retrait, cela n’empêche pas de le voir traité en parallèle. J’espère que les tomes suivants nous apporteront cette opportunité d’en découvrir davantage sur le club de Daisuke.
Pour l’instant la romance passe en second plan, demeurant en toile de fond. Il y a cependant fort à parier qu’elle deviendra plus importante.
Entre Daisuke et Tsubasa le courant passe immédiatement. Ils apprennent progressivement à se connaître, en tant qu’amis. Leur relation grandit naturellement sans se forcer. Je sens que cette complicité va faire naître des sentiments plus forts que de l’amitié.
En cela, la tournure des choses paraît fort prévisible – ainsi que les quelques péripéties qui pourront toucher l’entourage proche de l’héroïne. Pour ma part, ça ne me dérange absolument pas ! Je suis même très curieuse de voir comment leur histoire va se développer.
Par ailleurs, cette série met en scène une galerie de personnages profondément attachants, sublimés par des dessins expressifs. En effet, ce shôjo donne peut-être une part belle à son duo principal, mais n’en oublie pas de présenter de nombreux autres protagonistes. C’est sa grande force. L’auteure prend le temps de nous les exposer, par le biais de leurs actions, paroles ainsi que leur gestuelle.
Nous avons Himari, la copine de l’héroïne, qu’elle connaît depuis le collège. Elles ne se fréquentaient pas avant, mais le passage au lycée les a rapprochées. Pour l’instant, je l’apprécie bien. Elle est franche mais sait soutenir ses amis quand il le faut.
De son côté, Kido est l’ami de Daisuke. Il ne me semble pas que son prénom ait été dévoilé, donc je l’appellerai par son patronyme. Tous les deux se sont connus grâce au club de baseball. Kido est un lycéen plutôt pessimiste. Il ne manque pas de voir le verre à moitié vide, surtout dans ses répliques. En conséquence, je le trouve assez drôle !
Les protagonistes sont nombreux, et je suis sûre que Kazune Kawahara ne manquera pas de les développer davantage par la suite, la série étant longue (19 tomes au total). Il reste tout de même un dernier personnage que j’aimerais évoquer : Aki.
Un peu rustre au départ, c’est un brillant trompettiste de 1ère année. Il n’a pas la langue dans sa poche, appréciant particulièrement la franchise. Je l’ai trouvé assez rustre, mais il commence à gagner mon cœur. Tsubasa croit au départ qu’il s’agit d’une fille – c’est bien la seule ! À un moment, j’ai un peu tiqué et ai eu peur d’une erreur de traduction, tellement pour moi il n’avait pas l’apparence d’une jeune lycéenne *rires*. Je suis habituée au style de la mangaka, et il a beaucoup de ressemblance avec Yô, le héros de Koko debut.
Ils donnent peut-être de prime abord l’impression d’appartenir à un certain stéréotype : l’héroïne timide, le héros gentil, la bonne copine populaire, le pote pessimiste, le taciturne franc, etc. Toutefois, la mangaka nous les dévoile sous un jour réaliste. Je me suis prise d’affection pour chacun d’entre eux. Les nuances que l’auteure leur apporte les rend plus vraisemblables. J’ai envie de les soutenir, tous autant qu’ils sont !