Je me suis laissée tenter par la reprise du shôjo de Kanan Minami, Awa Koi, paru chez Panini manga, curieuse de découvrir cette série dont le style graphique des premières de couverture ne m’a pas laissé indifférente. Bienvenue dans une petite bulle de savon !
Yuka Makino est une jeune fille de 16 ans qui n’a qu’une seule obsession : se trouver un petit-ami. Hélas ! La lycéenne est scolarisée dans un établissement aux classes non-mixtes. De fait, aucun garçon à l’horizon dans son entourage proche. Ni une ni deux, nous apprenons d’emblée que Yuka a mis toutes les chances de son côté dans cette quête typiquement adolescente en se rapprochant du groupe de filles populaires de son lycée, dans l’espoir de pouvoir profiter de leur aura. C’est sur cette situation que s’ouvre la première page d’Awa Koi.
Une héroïne caricaturale
L’une des premières choses qui m’a sauté aux yeux dans ces deux premiers tomes est le côté stéréotypé de notre héroïne et j’avoue que, pour moi, c’est un sacré mauvais point. Yuka est prête à tout pour trouver un petit-ami, elle ne vit que pour cette finalité, et se sert des autres pour atteindre son objectif. Et finalement un jour, son rêve se concrétise puisque ses amies lui proposent d’aller à un rencard commun lors d’un festival d’été.
Premier rencard tant attendu pour Yuka.
Elle rencontre ainsi le ténébreux Kentarô Nanase avec qui elle partage son rendez-vous. La superficielle Yuka qui sourit à tout va pour s’intégrer dans un groupe avec lequel elle ne partage pas les mêmes loisirs laisse entr’apercevoir un côté attachant : elle ose porter un yukata qui, bien qu’ancien, a une forte valeur sentimentale pour elle et elle parle sans honte de sa passion pour les poissons rouges. Ce qui pourrait sembler totalement inconcevable de la part de cette jeune fille qui veut séduire et apparaître parfaite aux yeux d’un garçon.
J’aime les poissons et alors ?
Un garçon bien mystérieux
Grâce à cette rencontre et à cette affirmation de sa personnalité, Yuka s’épanouit davantage par la suite. Elle rejoint le bureau des élèves et prend davantage confiance en elle. C’est dans ce contexte qu’elle retrouve le fameux Nanase avec qui elle a passé de bons moments au festival.
Rien ne va plus pour le petit cœur de Yuka qui, de fait, a complètement craqué pour le jeune homme. Est-ce réciproque ? Comment réagir devant lui ? Avec elle, nous plongeons complètement dans les tribulations d’une adolescente amourachée assaillie de doutes.
Le personnage de Kentarô est, sans le cacher, celui qui sort cette histoire d’un schéma bien trop classique. Énigmatique, on ne sait pas sur quel pied danser avec lui. Il peut être à la fois adorable et froid, chaleureux et distant mais semble ployer sous le poids d’un lourd secret à mesure que les cases défilent.
L’insaisissable Kentarô Nanase.
C’est dès le tome 1 qu’on apprend la condition de Kentarô. En effet, ce dernier souffre d’amnésie partielle qui peut apparaître sans crier gare : cela lui arrive de ne pas se souvenir des événements récents, des gens qu’il a rencontrés et qu’il voit au quotidien.
Alors que sa relation avec la jeune fille avance bien, on plonge alors dans une nouvelle situation : le jeune homme ne se souvient de rien, ni des moments passés au festival d’été ni de Yuka elle-même. Point d’orgue d’Awa Koi : la perte de mémoire subite du lycéen redynamise un récit qui souffre d’un petit manque d’originalité dans sa globalité pour l’instant.
Douche froide et incompréhension.
L’étincelle de l’espoir
Kentarô rehausse donc la narration et apporte une touche de suspens bienvenue à l’issue du deuxième tome. Pour être honnête, la fin du premier ne m’avait pas convaincue et j’appréhendais énormément de me plonger dans la suite. Pourtant, une bonne surprise m’attendait et l’histoire d’Awa Koi a su piquer ma curiosité et mon intérêt en proposant un ou deux rebondissements intéressants du côté de Kentarô.
Ah.
Présenté comme à l’antipode du personnage romantique et du garçon charmeur, Kentarô titille mon attention dans son attitude et son comportement envers Yuka et les autres en général. Il semblerait presque désabusé malgré son jeune âge.
Yuka, quant à elle, reste dans cet archétype de l’adolescente amoureuse, en émoi devant les premiers balbutiements d’amour qu’elle ressent envers le jeune homme. Pourtant, le chemin semble être long pour la jeune fille au vu des remarques de son coup de cœur.
Un final qui se dessine tout en suspens dans ce deuxième volume d’Awa Koi.
Concrètement, mon avis est partagé sur ces deux premiers tomes d’Awa Koi. D’un côté, le premier volume est relativement assez fade avec un personnage féminin peu marquant puisque trop superficiel et classique à mon goût ; et d’un autre côté, le deuxième volume se veut plus dynamique et plus original grâce au personnage de Kentarô et ses mystères. Après avoir découvert le tome 3, je suis dans l’attente du quatrième numéro pour pouvoir questionner et, pourquoi pas, changer d’avis. Affaire à suivre donc !