Burn the House Down tome 1

Couverture de la chronique du tome 1 de Burn the House Down

Première série de l’autrice à sortir en France, Burn the House Down est un récit de vengeance passionnant, qui a su me tenir en haleine au cours de ce premier tome. Ce josei possède tous les ingrédients du thriller palpitant à nous glacer le sang.

Prépublié dans le magazine Kiss (Kimi wa Pet, Tokyo Tarareba Girls, Perfect World entre autres), l’histoire comprend au total 8 tomes ; ce qui de mon point de vue crée un rythme suffisant pour bien installer l’histoire sans non plus que l’intrigue s’étire trop. Il faut d’ailleurs savoir qu’un drama diffusé sur Netflix est sorti le 13 juillet dernier, sous le titre Famille en flammes. J’ai vraiment hâte de le regarder !

La jeune Anzu voit sa vie bouleversée lorsqu’un incendie ravage sa maison durant son enfance. Lorsque nous la retrouvons quelques années plus tard, c’est sous un faux nom qu’elle se présente à sa nouvelle patronne, Mme Mitarai, une mère au foyer qui pose régulièrement pour des magazines dédiés à cette cible. La jeune femme doit alors s’occuper du ménage de cette grande maison tout en suivant des règles très précises. Seulement, Anzu, devenue Shizuka Yamauchi, semble avoir d’autres desseins que celui d’aider Mme Mitarai à conserver son intérieur ordonné…

Couverture française du premier tome de Burn the House Down
Couverture française du premier tome de Burn the House Down

Un récit de vengeance haletant

Afin de mettre l’accent sur le suspense, la mangaka a choisi de ne pas construire son récit de façon entièrement chronologique. En effet, ce premier tome ne commence pas avec une présentation de l’univers et ses acteur·ices où viendrait par la suite s’insérer l’événement déclencheur de la vengeance. Non, dans Burn the House Down, celui-ci – à savoir l’incendie qui touche la maison de notre héroïne et ses parents – constitue l’ouverture de cette histoire. Je dirais même qu’il s’agit de son point de référence. Il constitue le terreau de cette vengeance, comme pour mieux pointer le traumatisme subi par Anzu et sa mère.

Dit ainsi, c’est tout à fait logique et j’enfonce volontairement une porte ouverte. Il y a un avant et un après cet incendie. Cependant, nous ne le comprendrons qu’au fur et à mesure de notre avancée dans la narration. Note ici que je ne parle pas du père à dessein. Je ne l’évoquerai pas à l’occasion de cette chronique puisque son rôle reste pour le moment anecdotique. Peut-être au prochain tome !

Moyashi Fujisawa ne nous laisse pas le temps d’en saisir davantage puisqu’elle nous fait très vite revenir dans le présent. Je dois dire que j’aime beaucoup ce genre de construction de la narration. Faisant partie de la team no spoilers – du moins au début – ce premier opus me ravit ! Tout ce tome est d’ailleurs basé sur de multiples allers-retours entre passé et présent, à différentes époques.

Anzu, devenue Shizuka se prépare

On ne découvre pas seulement les événements qui se sont produits peu avant l’incident ; l’autrice remonte plus loin dans le passé. Cela permet d’en savoir un peu plus sur les personnages et la complexité de leurs liens tout en attisant notre curiosité. Et sur moi, ça fonctionne ! Je reste volontairement vague pour ne pas gâcher ton expérience.

Le mystère qui court apporte une dimension supplémentaire à la vengeance. Non pas que ce seul élément aurait rendu l’histoire moins intéressante, toutefois, grâce à la combinaison de ces deux aspects, Burn the House Down n’en devient que plus saisissant.

L’originalité n’est pas forcément à rechercher dans les révélations : à force de lire différentes histoires, j’ai pris l’habitude de les anticiper. D’ailleurs, j’aime fouiller les moindres bribes d’indices pour tenter de deviner le fin mot de l’histoire. En fait, l’intérêt réside plutôt dans la subtilité du développement de cette narration. Les événements s’enchaînent avec beaucoup de fluidité tout en créant un petit effet de surprise bienvenu, notamment la fin du premier chapitre – puissant.

Makiko Mitarai, une femme duale

Au-delà de l’héroïne qui aspire à se venger, Burn the House Down se concentre également sur le personnage de Makiko Mitarai. Cette femme m’attire aussi peu de sympathie que je trouve son chara-design assez spécial. En effet, son visage est bizarre : il donne l’impression d’être déformé au niveau du menton, selon les angles.

Néanmoins, l’autrice sait nous la rendre intrigante… Mme Mitarai se présente aux yeux de toutes et tous comme une femme au foyer accomplie, qui sait parfaitement tenir sa maison autant qu’elle prend soin d’elle. Elle donne également l’impression d’être quelqu’un d’affable.

Le visage affable de Makiko Mitarai, en public
Le visage affable de Makiko Mitarai, en public

Star des magazines dédiées aux mères au foyer, cette dame veut paraître parfaite, à la manière d’une influenceuse. Elle adore recevoir des compliments de la part d’autres femmes, tout en affichant sa fausse modestie. Or, comme tu peux t’en douter, ceci n’est que pure apparence. La vérité : loin d’être aussi sympathique, Makiko Mitarai confie ses tâches ménagères à une personne extérieure. Bien entendu, je ne juge aucunement son fonctionnement, plutôt représentatif de l’envers du décors de tous ces comptes TikTok ou Instagram qui nous présentent des pièces parfaitement rangées et visuellement plaisantes.

Double case montrant Makiko Mitarai en train d'inspecter le travail de Shizuka
Sa facette moins sympathique, en privé

Mais elle sait très bien que ce gagne-pain n’est qu’éphémère : une nouvelle égérie en chasse très vite une autre. Alors pour rester au top, elle s’en donne les moyens, quitte à rogner sur la sincérité et l’authenticité. C’est toute cette dualité qui la rend captivante à mes yeux – en dehors des têtes effrayantes qu’elle tire parfois ! On pense la connaître et l’avoir cernée, mais la mangaka nous prouve que l’on n’a pas fini de la sonder. En bref, j’adore la détester !

La curiosité est un vilain défaut…

Que serait un bon thriller sans un·e protagoniste qui fourre son nez là où iel ne devrait pas forcément ? Lorsque Anzu décide de travailler pour Mme Mitarai, elle sait pertinemment pourquoi elle le fait : se venger et découvrir la vérité sur l’incendie qui a ravagé sa maison, et sa famille par la même occasion.

Alors quand son employeuse lui exprime très clairement qu’elle ne doit s’occuper de nettoyer que la partie située au rez-de-chaussée de sa maison et qu’elle ne doit en aucun cas monter à l’étage, la jeune femme le voit comme une invitation à s’y rendre. Sa curiosité est irrémédiablement attisée ; la nôtre aussi. En même temps, une telle règle est faite pour être enfreinte, sinon l’histoire ne peut pas se développer. Comme on s’en doute : l’étage supérieur de la maison cache forcément de sombres secrets. Peut-être pourraient-ils aider Anzu dans sa quête.

Ouverture du chapitre 2 montrant Anzu
Anzu, déterminer à accomplir son plan – ouverture du chapitre 2

Mais comme le dit le célèbre adage « la curiosité est un vilain défaut ». À trop fureter dans cette maison en l’absence de sa propriétaire, elle risque de se brûler. C’est d’autant plus dangereux pour elle qu’elle utilise un faux nom. Son comportement suspect risque de nuire à sa couverture : elle arrive plutôt bien à masquer son identité. En revanche, les gestes et réactions peuvent tout à fait la trahir. Or, si elle veut accomplir son plan, elle ne doit en aucun cas être découverte.

Quoiqu’il en soit, Anzu nous apparaît telle une jeune femme concentrée et déterminée à accomplir sa vengeance : elle ne vit désormais que pour ça. Est-elle cependant prête à accueillir la vérité ? Comment réagira-t-elle ?

Ainsi ce premier tome m’a véritablement plu et me donne envie de découvrir la suite, car comme l’héroïne je suis très curieuse ! Moyashi Fujisawa a réussi à instaurer un climat inquiétant et de suspense dans cette histoire de vengeance.

Couverture de la chronique du tome 1 de Burn the House Down
Burn the House Down tome 1
En bref
Alliant vengeance et suspense, ce premier tome de Burn the House Down, josei signé Moyashi Fujisawa, s'annonce des plus captivants !
Je remercie Akata pour l'envoi de ce tome en service presse.
Crédits images : Mitaraike, enjo suru vol.1 © 2017 Moyashi Fujisawa
Scénario
9
Personnages
8.5
Dessins
7.5
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Point(s) positif(s)
Les allers-retours dans le passé, à différentes époques
Une construction du récit qui laisse la part belle au suspense
L'alliance entre le thriller et la vengeance
Anzu, une héroïne déterminée
Makiko Mitarai, une femme aussi intrigante qu'antipathique
Point(s) négatif(s)
Le chara-design de Makiko Mitarai : je ne sais pas dire si c'est fait exprès ou non
8.3
Note globale

Audrey

Véritable cœur d'artichaut, je suis friande de romances poignantes. Plus une série me fait pleurer, plus je l'aime !

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