Maki Enjôji revient en France aujourd’hui avec un tout nouveau titre : Check me up ! C’est une auteure que je suis depuis que Kazé (et Asuka avant) publie ses josei. J’ai donc l’habitude de son style ainsi que de ses comédies romantiques, qui bien que similaires d’une œuvre à l’autre, sont toujours divertissantes. Ce nouvel opus n’échappe pas à la règle ; ce premier tome étant une lecture très sympathique sans prise de tête.
L’annonce de la sortie de ce manga ne t’a sûrement pas échappé. En effet, l’éditeur a lancé une grande campagne de promotion sur les réseaux sociaux, demandant à des lecteurs de tous horizons (infirmiers, non amateurs de shôjo et lecteurs de shôjo) de filmer leurs avis. Nous avons été contactées par Kazé : tu verras certainement l’une de nos rédactrices. 😉 Bien avant cette prise de contact, Check me up ! m’intéressait fortement depuis des mois. C’est aussi pour cette raison que j’ai choisi de t’en parler et te présenter mon ressenti. Je voulais voir ce que ça valait.
Cette introduction faite, passons maintenant à la chronique du premier volume !
Encore adolescente, la jeune Nanase Sakura se retrouve totalement en panique en voyant une vieille dame évanouie dans la rue. Heureusement, le futur docteur Kaïri Tendô vient à son aide.
Tombée sous le charme de ce jeune homme, elle met tout en œuvre pour le rejoindre dans son hôpital. Elle devient alors infirmière, et se présente à lui en espérant qu’il la reconnaîtra. Malheureusement, la jeune femme déchante rapidement. Le prince de ses rêves semble être un véritable démon… Comment fera-t-elle pour concilier son amour déçu avec sa carrière naissante ?
Maki Enjoji est de retour, cette fois-ci, avec une série tournant autour de l’univers médical. On se trouve toujours dans un contexte adulte, avec une histoire évoluant autour de la vie professionnelle de nos personnages. En soi, ça ne me pose aucun problème, bien au contraire. Ça me change des romances lycéennes ! D’autant plus que les séries médicales ont souvent une atmosphère particulière. C’est d’ailleurs, l’une des premières que je lis, puisque cette thématique ne me semble pas si fréquente.
Le principal reproche que je pourrais émettre c’est que l’histoire de base n’est pas très originale. Une jeune femme qui s’amourache d’un beau gosse « trouvé » dans la rue et tente de le rejoindre sur son lieu de travail, ça sonne le déjà-vu. Dans un sens, ça me fait penser à Itazura na kiss où vers la fin Kotoko, travaillant comme infirmière, rejoint Irie, devenu médecin. Quand on connaît le caractère bougon du héros, le rapprochement en devient plus évident.
Je sens déjà certaines péripéties arriver, les malentendus se créer et les réconciliations suivre. De toute façon, Check me up ! ne prétend pas être autre chose qu’une comédie romantique légère, qu’on apprécie de lire pour se détendre. L’humour présent n’est pour l’instant pas trop lourd, l’autrice parvenant à bien doser les instants émouvants avec ceux plus comiques.
Ce premier tome se découpe en plusieurs petites histoires, avec un patient différent mis en avant. Chaque cas donne l’occasion pour cette infirmière d’appréhender son nouveau poste. Elle est sans cesse confrontée à des situations qu’elle n’avait pas prévues et qui peuvent la mettre mal à l’aise. C’est alors qu’elle prend conscience que ce métier va être beaucoup plus dur à supporter qu’elle ne l’a pensé.
En soi, ce fonctionnement n’est pas novateur puisqu’il est commun à beaucoup de séries médicales. L’exemple le plus récent que j’ai en tête étant Good doctor (autant la version originale coréenne que son adaptation américaine). C’est un passage obligé lorsque l’on introduit un personnage novice telle Nanase qui commence en tant qu’infirmière. Même si elle connaît son métier, elle ne l’a jamais pratiqué auparavant. Qui plus est, cela permet au lecteur ou à la lectrice de mieux s’identifier au personnage principal. Qui dit meilleure identification, dit meilleure implication dans le récit.
En outre, le trait ultra maîtrisé de la mangaka participe à donner un côté réaliste à cette série. À mes yeux, il s’agit du point fort principal de cette série. Les dessins sont expressifs, les proportions bien respectées et réalistes. Les visages ne sont pas trop anguleux. La seule exception réside dans les yeux peut-être un peu trop gros de notre héroïne. En revanche, du côté de son pendant masculin, tout me semble cohérent. Il n’est ni trop sec ni trop géant. On sent que Maki Enjoji est rôdée dans cet exercice.
Quant aux décors, ils se limitent au strict minimum pour situer le contexte, mais l’essentiel des cases joue sur les gros plans des visages des personnages, pour davantage se concentrer sur leurs expressions faciales.
S’agissant à présent des personnages, je vais parler plus en détails de notre duo de héros et héroïne. Commençons par Kaïri Tendô. Ce jeune homme est un talentueux médecin, très beau par-dessus le marché mais au caractère quasi imbuvable – en particulier avec ses collègues. Décrit de cette façon, il a tout l’air du stéréotype du brun ténébreux : piquant à l’extérieur qui cache une facette sombre et torturée. Que nenni !
Certes, il est violent dans ses paroles et parfois ses gestes. Cependant, avec ses patients il semble être une toute autre personne. Attentionné, doux tout en restant franc, c’est tout l’inverse du portrait que je viens de te dévoiler. À ce titre, il m’intrigue. Il aurait pu ressembler à son acolyte Hokuto dans Happy marriage ?! mais il n’en est rien. Comme le récit se concentre sur les pensées de Nanase, on ne sait pas encore bien ce que le jeune homme pense. On ignore quels sont ses sentiments, à part les réactions très vives qu’il témoigne. Quoi qu’il en soit, j’ai bon espoir qu’il ne soit pas aussi caricatural que l’auteure veut bien nous le faire croire.
Néanmoins, ce qui me gêne un peu plus c’est que l’on se retrouve encore dans une situation de relation entre personnage dominant et un dominé. Du fait de son statut et de son ancienneté, Kaïri jouit d’un ascendant manifeste sur l’héroïne. Il en est parfaitement conscient. En abuse-t-il ? Je l’ignore pour l’instant.
Quant à Nanase, c’est une jeune femme pétillante et qui ne m’a pas l’air trop potiche. Elle sait ce qu’elle veut et se donne les moyens d’y parvenir. Certes, la raison pour laquelle elle veut devenir infirmière est intéressée, mais il faut en vouloir pour parvenir à être diplômée dans ce domaine ! De même, la façon dont elle avoue ses sentiments au beau médecin force l’admiration. C’en est à tel point qu’elle est devenue Miss Courage auprès de ses collègues.
Ajouté à cela, nous avons une petite galerie de personnages secondaires, principalement des infirmières ainsi qu’une proche de Kaïri. Leur personnalité n’est pas abordée outre mesure. Toutefois le peu qui nous est montré se révèle sympathique. Il y a une certaine forme de solidarité qui s’est créée autour de notre héroïne, les rendant tous attachants. En tout cas, ça me donne bien envie de voir comment évoluera cette histoire.