Les Boy’s loves sont des romances entre deux (ou trois, ça existe aussi) personnages masculins. Ils comporteront donc forcément le genre romance, nombre d’entre eux étant également érotiques. Cependant, comme les shôjo cela ne veut pas forcément dire que ce ne sera que de la romance ou de l’érotisme. Fluff for the flightless en est un nouvel exemple avec un univers de fantasy contenant de la discrimination, comme on pourrait en trouver dans la vie réelle.
Les dieux vivent dans la montagne Céleste avec leurs serviteurs. Shin est l’un d’entre eux, en attente d’une divinité à servir. Ce dernier a vécu toute sa vie sous les moqueries en raison de ses petites ailes contrairement à celles, immenses, de ses pairs. Sa formation terminée, il est finalement assigné à un dieu. Arrivé près de lui, il découvre qu’il s’agit d’une étrange boule de poils blanche silencieuse mais qui lui semble étrangement familière.
La première chose à noter est à quel point ce monde de fantasy est vraiment bien développé ! Dès le départ, on nous donne un nombre important d’explications à ce propos, que ce soit dans les dialogues ou dans la narration. Celles-ci concernent surtout le fonctionnement de la montagne, mais on a également d’autres informations intéressantes. D’ailleurs, on rencontre au total trois déités.
On apprend que la montagne est composée de pics dont chaque sommet est habité par une divinité. Il y a 32 monts, le 32ème étant le plus loin du sommet de la montagne. Le dieu principal, celui qui est le plus important, est au numéro 1, donc le pic le plus haut. Ce dernier est nommé Sa seigneurie ou équivalent durant tout le manga, on l’appellera donc de cette manière dans cette critique. Et non, il ne semble pas avoir de nom.
Les serviteurs ont la tâche de prendre soin de leur divinité, en la brossant par exemple, pour lui permettre de rester pur. Autrement, elle pourrait perdre ses pouvoirs, voire disparaitre ou devenir corrompue. Les serviteurs ont donc un travail très important qu’ils doivent exécuter parfaitement.
Dans cette fonction, on retrouve notre personnage central, Shin. Shin est un serviteur ayant de très petites ailes. Celles-ci lui valent depuis toujours des discriminations, étant différentes de celles, immenses, de ses congénères. La narration souligne ce fait dès la première page en évoquant à quel point les discriminations sont inévitables lorsqu’un membre d’une communauté est différent. C’est la première chose qu’on apprend et qu’on voit sur Shin.
Puis, l’instant suivant, une autre scène nous montre son caractère colérique le menant à réagir au quart de tour. Il arrivera tout de même à se tempérer devant son premier dieu, ne souhaitant pas gâcher sa chance de prouver ses capacités.
À cette occasion, il nous prouve sa débrouillardise malgré son handicap l’empêchant de voler. En effet, le dieu dont il est en charge, nommé Baku par Shin, est non seulement gigantesque mais a des poils sur tout le corps, surtout à des endroits qu’on ne peut pas atteindre sans pouvoir s’élever dans le ciel ! Mais Shin, ayant l’habitude de faire face à ce genre de problème, revient le lendemain avec une corde qu’il s’attache autour de la taille et qu’il pend à un arbre pour faire levier et lui permettre d’atteindre le dos de Baku. Ingénieux !
En parlant de Baku il est temps de l’aborder. Baku est au départ un dieu bien mystérieux et effrayant les autres personnages.
En tant que lectrice, par contre, on a d’abord le même attachement que Shin pour Baku. Le couple qu’ils forment est d’ailleurs vraiment adorable et tous les deux tiennent beaucoup l’un à l’autre. Ainsi quand certains serviteurs se mettent à dire du mal de la déité, l’accusant à demi-mot d’être impliqué dans des disparitions récentes, on est agacé en même temps que Shin.
En lui-même, il nous apparait d’abord comme une énorme boule de poils douce, rassurante et nostalgique. Puis il a sa première transformation dans sa forme humaine qui voit également ses premiers mots dans le manga, des mots montrant à quel point il aime Shin. À partir de ce moment on apprend de plus en plus de choses sur Baku qui, ajouté au début où on s’attache à lui, permet de vraiment ressentir de la peine pour lui devant sa situation.