Retour dans l’auberge Ayase dans ce second et dernier volume de Maux mêlés du duo Tagura et Izawa. Éditée par Akata, cette suite attendue se situe entre révélations attendues, nouvelles clés de compréhension et légère déception…

Nous avions laissé Ren et Tsukasa sur la plage, après un départ précipité du lycée. Alors que Ren avait eu un coup de faiblesse quelques minutes plus tôt, le voilà en train de parler de ses problèmes à une Tsukasa qui n’en mène pas large, bien qu’à l’écoute.

Avant d’entamer ma lecture j’étais malgré tout assez soucieuse : que va-t-il donc se passer par la suite ? Aurions-nous les réponses à nos questions ? Les personnages vont-ils gagner en profondeur ? Car, en effet, à la suite de ma lecture du premier tome, il m’était resté un arrière-goût relativement amer.

Maux mêlés est une série qui avait vocation d’aborder le quotidien mouvementé de certains adolescents. Après s’être plus focalisées sur le personnage de Tsukasa dans le premier volet, les deux autrices ont mis davantage l’accent sur les personnages masculins, à savoir Ryohei Miwa et Ren Matsuoka. Les deux adolescents n’ont pas spécialement donné de raisons à leur arrivée dans l’auberge et bon nombre de mystères les entourent toujours.

Un traumatisme nommé Ren

Lors de la fameuse discussion sur la plage avec Tsukasa, Ren livre ses failles les plus profondes : s’il est parti de la maison familiale, c’est à cause des tensions exacerbées qui existent entre sa mère et la maîtresse de son père. Ces deux dernières se livrent une guerre permanente pour obtenir son amour et ses faveurs, probablement pour que ce dernier puisse interférer en leur faveur auprès de son père par la suite. Il s’agit d’un véritable conflit d’égo où Ren est le centre de l’attention : difficile pour lui de supporter cette réalité quotidienne. Par ailleurs, le tome deux de Maux mêlés nous permet d’explorer un chouïa ce pan au cours de la narration.

Ren et sa belle-mère.                                                                                   Ren et sa mère.

L’arrivée inopinée de la maîtresse de son père à l’auberge est un déclencheur pour le jeune Ren qui souhaitait déjà avancer dans ses choix personnels. Objectifs pour lui : se débarrasser de ses chaînes, régler les différends qui déchirent sa famille, mais surtout apprendre désormais à se battre pour lui-même.

On aperçoit également la mère de Ren plus loin dans le manga. En apprenant que le divorce est entériné, le jeune homme décide de repartir chez lui pendant les vacances d’hiver. C’est en discutant, très rapidement, avec son père qu’il apprend que sa mère est à l’hôpital et qu’elle souhaite le voir. Pour ma part, j’ai trouvé que c’est ici qu’on touchait du doigt quelque chose de très intéressant.

Pourtant, cette thématique de la culpabilisation et de la volonté de faire sien quelqu’un n’est, malheureusement, pas autant approfondie que je l’aurais souhaité. En effet, les autrices passent vite sur cet élément et me laissent sur ma faim. Quelle déception alors qu’on entraperçoit la psychologie fragile – voire la folie – d’une mère l’espace d’un instant…

Miwa : du flou, du flou, encore du flou

Je tire le même constat du côté de Miwa. L’adolescent jovial passe son temps clamer son amour pour Tsukasa sans pour autant s’exprimer avec sérieux. Que se passe-t-il donc dans sa tête ? Est-il seulement sincère ? Cet échantillon d’interrogations trotte dans la tête de la lycéenne qui ne sait plus sur quel pied danser avec lui.

Prenant alors son courage à deux mains, elle se dirige donc vers celui qu’elle admirait au collège pour avoir le fin mot de l’histoire. C’est ici que nous est présenté un nouveau Miwa avec une facette que nous ne lui avons jamais vue, un Miwa qui laisse tomber le masque de façade.

On touche du doigt l’intériorité de Miwa.

Finalement l’arc « Miwa », si je peux m’exprimer ainsi, se termine aussi vite qu’il a commencé. C’est vraiment ce qui est le plus frustrant dans Maux mêlés : un élément intéressant apparaît mais disparaît de suite dans la foulée. Personnellement, je trouve que le personnage de Miwa est bien trop bâclé, la narration imaginée par Meguru Izawa ne lui faisant pas honneur : on ne le comprend pas véritablement, on ne connaît pas la raison de son emménagement, ni le fin mot de l’histoire…

À contrario, j’ai beaucoup aimé une certaine scène où Miwa explicite sa relation particulière à l’amour (au sentiment amoureux tout du moins)… Ici, je ne veux pas te spoiler mais il s’agit, encore une fois, d’un aspect qui aurait mérité plus de profondeur et plus d’attention.

Le triangle imposé

Le deuxième tome de Maux mêlés confirme également la naissance – l’existence plutôt puisqu’il était relativement attendu – d’un triangle amoureux. Bien que je le voyais arriver à grand pas, je n’ai pas pu m’empêcher de grimacer. Peut-être me trouves-tu un peu trop dure avec cette œuvre mais il est vrai que, pour ma part, cet aspect est tombé un peu comme un cheveu sur la soupe

C’est aussi dû à mon regret de ne pas avoir vu plus de développement dans la psychologie des personnages, dans leurs histoires, leurs comportements… Ainsi, Tsukasa doit faire un choix entre deux garçons qu’elle aime beaucoup et qui vivent sous son toit.

Un triangle amoureux maladroit et bien trop hâtif.

J’ai trouvé cela dommage que Tsukasa soit dans une position de devoir choisir l’un des deux. Comme si elle n’avait pas le choix, c’est acté : il lui faut une histoire d’amour. Il aurait été plus sympathique qu’elle ne décide pas, et qu’elle ne choisisse personne – ou mieux qu’il s’agisse d’une belle histoire d’amitié… Cette romance est assez bancale à mon goût, et n’est pas assez développée pour que je puisse m’attacher rien qu’à cette idée. Encore une fois, c’est dommageable, d’autant plus qu’il y avait vraiment matière à approfondir cette thématique dans Maux mêlés.

Pour conclure, pas mal de déception de mon côté pour cette série en deux tomes qui s’annonçait prometteuse. Je regrette le manque de développement autant du côté des personnages que des notions abordées qui avaient, pourtant, un très beau potentiel. Le propos de la série était de raconter le quotidien d’adolescents et la gestion de leurs traumatismes, et je trouve que, pour ma part, les autrices sont passées à côté de ce qui aurait été intéressant de mettre en exergue dans Maux mêlés… 

Maux mêlés tome 2
En bref
Pas mal de déception de mon côté pour cette série en deux tomes qui s’annonçait prometteuse. Je regrette le manque de développement autant du côté des personnages que des notions abordées qui avaient, pourtant, un très beau potentiel. Le propos de la série était de raconter le quotidien d’adolescents et la gestion de leurs traumatismes, et je trouve que, pour ma part, les autrices sont passées à côté de ce qui aurait été intéressant de mettre en exergue dans Maux mêlés…
Scénario
5
Personnages
6
Dessins
7.5
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Point(s) positif(s)
Certains éléments très intéressants : la notion d'asexualité ou d'aromantique, la culpabilisation par la mère et la belle-mère de Ren.
Point(s) négatif(s)
La narration bien trop rapide : les autrices survolent les thématiques sans les approfondir. Dommage.
L'aspect triangle amoureux qui tombe comme un cheveu sur la soupe.
5.9
Note globale

Kitsu

Mon mantra : shôjo et chocolat 🍫

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