Sorti le 10 avril dernier en même temps que You are so cute aux éditions Akata, Nos premiers pas est un one-shot signé Akari Hatta, que l’on a découverte grâce à sa duologie Et plus si affinités ?.
Nos premiers pas rassemble différentes histoires prépubliées dans le magazine Dessert, qui comprend entre autres Ton visage au clair de Lune, À tes côtés ou très récemment C’est de l’amour, crois-moi !. Autant dire que pour l’amatrice du Dessert que je suis, mon âme est comblée.
L’exploration de différents types de situations
Nos premiers pas plaira certainement aux amateurices de deux tropes spécifiques. Les deux premières histoires évoquent le trope des opposés qui s’attirent, via deux couples :
- Iori et Kurosawa : l’une n’est pas brillante à l’école, assez exubérante et l’autre plutôt élève modèle, intelligent et BG.
- Nitta et Ebina : l’une est timide, fille sage tandis que l’autre est jovial et franc. Leur relation est au départ secrète.
La troisième histoire est un peu différente. On a deux personnages qui suivent les mêmes cours privés, et se connaissent à peine finalement. C’est ensemble qu’il vont découvrir le sentiment amoureux. Shioda est une lycéenne qui pense principalement à la nourriture. L’amour n’est pas vraiment dans ses préoccupations. Mais en sortant avec Ogura, sa perspective change.
Enfin, la quatrième s’intéresse au trope des amis d’enfance qui deviennent amants (childhood friends to lovers). Rina et Kai se connaissent depuis tout petits et leur relation va prendre un autre tournant dès lors qu’ils s’avouent leurs sentiments réciproques.
Premières amours et expérience du sentiment amoureux
L’adolescence est une période charnière où l’on se construit. On prépare l’adulte qu’on sera plus tard. Entre les hormones qui nous travaillent et le choix de nos études ou futur métier (quoique, il faut y réfléchir plus tôt apparemment…), l’amour vient parfois s’ajouter à cette équation déjà bien compliquée.
Dans ce recueil d’histoires courtes, nous nous intéressons à des relations qui se concrétisent. Ici pas de rejet après une déclaration. En revanche, tout l’intérêt de ces récits réside dans l’exploration de l’après. Bah oui, maintenant que nos protagonistes sortent ensemble, c’est quoi la suite ? Akari Hatta a bien l’intention de nous montrer quels sentiments et quels désirs traversent nos amoureux.
On ressent l’envie de chacun·e d’entre elleux de plus de contact physique. De fait, il se dégage beaucoup de sensualité dans certaines scènes. On reste très soft mais ça a de quoi émoustiller nos protagonistes, débutants en amour. On aperçoit également de jolis gestes tendres qui donnent envie d’être à la place des personnages.
Même si j’ai déjà un peu de bouteille sentimentalement parlant, j’ai été très attendrie par ces différentes petites histoires. Quelque part ça me rappelle mon adolescence ou plus particulièrement comment j’aurais souhaité que celle-ci se déroule. Eh oui, mes crushs restaient souvent non réciproques… C’est la vie !
L’ambivalence des émotions
Les débuts d’une relation amoureuse peuvent être à la fois galvanisants et sources d’incertitudes. Trois des héroïnes de Nos premiers pas expriment parfaitement cette ambivalence dans les émotions qu’elles traversent, de manière quasi simultanée.
Ils peuvent être exaltants car ils créent une toute nouvelle dynamique entre deux personnages et par extension deux êtres. Savoir que ses sentiments sont réciproques, ou tout du moins l’envisager est forcément très plaisant. Quand Kurosawa accepte de sortir avec Iori en disant qu’il fera de son mieux pour tomber amoureux d’elle, cette dernière est sur un petit nuage. Il en va de même pour Nitta qui est très heureuse de sortir avec Ebina.
De même, l’amour peut également donner des ailes. Bien entendu, il n’est pas question d’enjoliver ce sentiment ni de voir la vie seulement selon le prisme romantique. Pour certaines personnes, l’amour devient une sorte de moteur. Nitta s’inscrit totalement dans ce schéma. Elle, qui est plutôt timide et n’ose pas dévoiler le fond de sa pensée, finit par prendre son courage à deux mains pour exprimer ses envies. Ça n’a pas été facile, mais elle y est parvenue. Ce qui offre aussi à nos tourtereaux l’occasion de discussions intéressantes sur la façon dont ils envisagent leur couple.
En parallèle, c’est aussi une période où le doute peut s’immiscer dans l’esprit de nos jeunes amoureux. Est-ce que je n’en fais pas un peu trop ? Est-ce qu’il m’aime ? Ou comment faire en sorte pour qu’il soit amoureux de moi ? Et après, qu’est-ce qu’on fait ?
Le point de vue étant majoritairement féminin, nous avons principalement accès aux pensées de nos héroïnes. On voit par exemple Iori passer par tout un ensemble d’émotions : elle pleure de joie mais aussi de désespoir. Elle rit, elle rougit. Ses actions paraissent parfois totalement désespérées, tout en étant compréhensibles. J’entends par là que je me reconnais un peu dans son personnage, qui cherche à savoir comment faire en sorte que son petit ami l’aime.
Ça pourrait paraître ridicule aux yeux de certain·es mais le sentiment amoureux peut nous pousser dans une certaine fougue, en voulant tenter le tout pour le tout. Ça marche parfois, ça ne fonctionne pas d’autres, mais ça fait bouger les lignes. Lorsque Rina déclare à son ami d’enfance que si elle se marie, elle aimerait bien que ce soit avec lui, elle sait que ce qu’elle va dire va forcément changer la nature de leur relation.
Nos premiers pas reste assez feel good, ce qui n’empêche pas Akari Hatta de montrer que certains comportements ne sont peut être pas les meilleurs. Iori est accro à son petit ami et se met presque en danger d’une certaine façon. Mais elle s’en rend compte. Ça explique aussi pourquoi cette première histoire est ma favorite des quatre. Elle explore l’héroïne à travers différentes facettes.