Nouveauté de janvier dernier, Les quatre frères Yuzuki est une tranche de vie familiale disponible aux éditions Nobi Nobi !. S’intéressant au quotidien d’une fratrie de 4 garçons, j’ai pris énormément de plaisir à découvrir l’anime ainsi que le premier tome de cette adorable série qui saura toucher petit·e·s et grand·e·s.
Créé par Shizuki Fujisawa, Les quatre frères Yuzuki est un shôjo toujours en cours de prépublication dans le Betsucomi (La Courtisane d’Edo, Banana Fish, Called Game, Le Clan des Poe, entre autres). Il compte actuellement 16 tomes ; autant dire que la série nous promet un développement intéressant de ses personnages.
Nous suivons le quotidien bouleversé de quatre frères : Hayato l’aîné de 23 ans, Mikoto le deuxième plus âgé, Minato le cadet et Gakuto le benjamin. En effet, leurs parents sont décédés deux ans auparavant.
Même si leur absence se fait sentir par moments, ils font de leur mieux pour prendre soin les uns des autres. Cela n’évite pas quelques disputes et incompréhensions, mais leur attachement mutuel est plus fort que tout. Et ils peuvent également compter sur les Kirishima, leurs voisins.
Bienvenue chez les Yuzuki !
Malgré le drame qu’ils ont vécu, les Yuzuki constituent une fratrie bien énergique.
Pour cela, on peut compter sur l’infatigable Minato, narrateur principal de ce récit. Avec son air facétieux et sa mèche en épi, je le trouve absolument mignon. C’est d’ailleurs typiquement le genre de personnage que j’apprécie : la mine toujours renfrognée mais qui cache un cœur tendre. La patience n’est pas vraiment son fort : il faut que ça bouge !
Son caractère est aux antipodes de celui de Mikoto, avec qui il n’a que onze mois d’écart, et qu’il ne veut pas – de ce fait – considérer comme son grand-frère. Après tout, lui aussi est en première année de collège…
De son côté, Mikoto représente la force tranquille, l’élément presque imperturbable de la fratrie. Ses expressions paraissent assez peu variées et on dirait qu’il affiche toujours cette mine impassible. Or plus on le côtoie, plus on apprend à distinguer ses différentes facettes, surtout en présence de Minato.
Quant à Gakuto, c’est le petit dernier. Sa bouille est tellement craquante. Mais ne va pas le lui répéter, il risquerait de te demander d’arrêter de le prendre pour un bébé. Eh oui, c’est que maintenant il va à l’école primaire. La maternelle c’est fini ! Je me moque doucement, mais c’est peut-être celui qui m’attendrit le plus dans sa volonté de brûler les étapes et de devenir grand le plus vite possible.
Enfin, nous avons Hayato, le plus âgé. Professeur dans le même établissement que nos quasi-jumeaux, il fait en sorte que tout ce petit monde se sente bien à la maison. Très mature pour son âge également, il se veut le nouveau pilier de la famille, sur lequel chacun peut compter.
Retrouver ses repères
Lorsque nous entamons le premier tome, les quatre frères sont déjà orphelins. Ils ont entamé leur deuil. Bien sûr, au vu de leur jeune âge et de leur attachement à leurs parents, la douleur subsiste et ne s’effacera jamais. Simplement, comme Minato l’exprime avec sagesse, rien ne les ramènera. Alors, ils essayent, tant bien que mal, de trouver une nouvelle organisation.
En tant que seul adulte, Hayato prend son rôle de tuteur très à cœur, quitte à assumer l’entière charge de ses frères. C’est en effet une promesse qu’il s’est faite au moment du décès de leurs parents, afin que toute la fratrie puisse demeurer ensemble. Il n’a pas voulu accabler ses jeunes frères pour qu’ils vivent au mieux leur enfance et a eu du mal à demander de l’aide. Mais du haut de ses 21 ans (à l’époque du drame), ce n’est pas possible. Évidemment, il fait du mieux qu’il le peut mais ne remplacera jamais ses parents.
S’il a appris à s’appuyer sur M. Kirishima au cours de ces deux dernières années, il délègue progressivement quelques tâches à Mikoto mais pas encore à Minato. Pourtant ce dernier est demandeur ! Avec Gakuto, ils ont bien grandi ces deux dernières années et aspirent à être davantage considérés comme des grands.
Un récit intergénérationnel
Par le biais de l’alternance des points de vue, Les quatre frères Yuzuki est une tranche de vie qui réussit à nous parler quel que soit notre âge. Chacun·e pourra se reconnaître dans un personnage en particulier. Ou même sans avoir vécu leur situation, il est assez facile de compatir à leur sort et aux enjeux auxquels ils sont confrontés.
À travers les yeux de chaque frère, nous découvrons comment le décès de leurs parents les a affectés à leur niveau. La peine de Hayato est bien sûr identique à celle de Gakuto ou encore Minato et Mikoto. En revanche, les implications ne sont pas les mêmes. Le petit dernier est certainement celui qui me touche le plus. Il n’a que très peu connu ses parents, qui vont progressivement devenir des silhouettes lointaines.
De même, la rivalité et la jalousie ressentie par Mikoto et Minato sonnent tellement vraies à mes yeux. Qui n’a jamais eu envie d’être seul·e à accaparer l’attention de ses parents ? Qui n’a jamais détesté son frère ou sa sœur parce qu’iels ont fait une bêtise et que la faute nous retombe dessus ?
Au final, ce premier tome des Quatre frères Yuzuki offre une très belle introduction à cette série qui promet de savoureux moments, entre querelles fraternelles et scènes plus touchantes. Je me suis prise d’affection pour chacun des membres de cette famille et il me tarde de voir comment tout ce beau monde évoluera.