Chihiro Hiro, autrice connue pour Ces nuances entre nous et Plus jeune que moi, est de retour aux éditions Akata avec Toutes les raisons de s’aimer, un shôjo en 12 tomes prépublié dans le magazine Margaret. Doté de dessins très plaisants, ce premier tome est tel un bonbon qu’on aimerait bien savourer pour toujours.
Pensant bien faire, Urara cède sa place à un homme âgé dans le train. Loin de la remercier, celui-ci lui hurle dessus car il pense qu’elle agit ainsi pour se donner bonne conscience. C’est alors qu’un jeune homme intervient et parvient à désamorcer la situation. La lycéenne le remercie, puis leurs chemins se séparent. Tandis qu’elle pense ne jamais le revoir, elle découvre qu’il s’appelle Aiji, fréquente le même lycée et est ami avec l’un de ses camarades de classe : Jun.
Voyant là un signe, elle cherche à en apprendre davantage sur lui car il lui plaît beaucoup. Mais c’est sans compter sur Jun qui est bien décidé empêcher la demoiselle de se rapprocher de lui…
Urara : une héroïne adorable
Urara est une jeune lycéenne timide qui a le cœur sur la main. En effet, elle aime rendre service à son prochain. Seulement ses intentions ne sont pas toujours bien perçues, en témoigne l’incident du train. On lui prête des intérêts cachés, alors que de son côté, tout ce qu’elle souhaite, c’est se rendre utile.
Forcément, dans nos sociétés où l’individualisme est de plus en plus présent, comment ne pas douter de la sincérité d’une bonne action ? Pourtant, Urara n’a pas une once d’hypocrisie en elle. Pire, pour quelqu’un qui aimerait davantage exprimer sa voix, c’est presque le comble d’être considérée de cette façon.
Le problème c’est qu’une attitude aussi généreuse que la sienne la pousse à s’oublier et à parfois nier ses propres sentiments, s’ils entravent ceux des autres. Bien consciente de ce défaut, elle compte travailler dessus afin de davantage s’affirmer. J’espère de tout cœur qu’elle y parviendra !
Dans tous les cas, Urara n’est pas dénuée d’expressions. Bien que certaines situations l’émeuvent, je la trouve très chaleureuse et solaire. Il s’émane d’elle une douceur et une fraîcheur qui donnent du baume au cœur.
Aiji et Jun : deux amis aux antipodes l’un de l’autre
Aiji et Jun, qui fréquentent le même lycée qu’Urara, sont amis depuis leur plus tendre enfance. Pourtant, leur personnalité est diamétralement opposée. Si Aiji est le Soleil, Jun représente plutôt la Lune. Et contrairement à leur couleur de cheveux respective, le premier correspond davantage à l’archétype du blond ; tandis que le second a tout du brun.
Ainsi, Aiji est un jeune homme avenant qui affiche la plupart du temps son plus beau sourire. Avec sa figure de gendre idéal, il est extrêmement populaire. Comment lui en vouloir après tout ? Il apparaît serviable, gentil et patient, en plus d’être visuellement plaisant. Serait-il ennuyeux ? Bien sûr que non ! Ce premier tome nous donne à voir une partie de sa personnalité, il nous reste à découvrir la facette immergée…
De son côté, Jun est beaucoup plus taciturne et assez franc. Il n’hésite pas à recadrer Urara lors d’un échange, quitte à se montrer désagréable. C’est donc tout le contraire de son ami, envers qui il apparaît très protecteur. Il n’apprécie notamment pas que d’autres filles lui tournent autour pour de mauvaises raisons. Ça n’arrange pas les affaires de notre héroïne, mais de notre côté, on peut voir à quel point il tient à Aiji.
Malgré tout, à mesure qu’Urara le côtoie et que nous le découvrons, nous apercevons d’autres aspects le concernant.
L’amour : une affaire de destin ?
La rencontre entre Urara et Aiji ressemble fort à une coïncidence qui n’en est pas une. Mais bon à un moment donné, il faut bien trouver une occasion de connecter deux personnages. Dans le cas ci-présent et par rapport à ce que j’ai lu par le passé, ce n’est pas tant forcé. Après tout, ils vont au même lycée… D’ailleurs, sans le savoir, l’héroïne est camarade de Jun, qui est ami avec Aiji. Le lien existait déjà mais il fallait un petit coup de pouce !
Qui plus est, la question du destin est souvent évoquée. À travers les conversations de notre héroïne et ses amies, nous voyons à quel point la quête de l’être aimé est importante pour ces dernières. Elle alimente une grande partie de leurs conversations. Et elle se matérialise la plupart du temps en la recherche de signes pour s’assurer qu’il s’agit bien de la bonne personne, que celle-ci est faite pour nous. Je le dis avec la plus grande des tendresses car ce genre de situations me parle.
En outre, si l’issue de la romance semble plutôt tracée, ça ne me dérange absolument pas. Le plus important n’est pas nécessairement qui elle va choisir (ou si elle choisira quelqu’un) mais comment notre héroïne va s’affirmer dans ses sentiments et quel chemin elle compte emprunter. Pour résumer, je m’intéresse davantage à son développement qu’à l’issue – même si j’ai mon chouchou. D’autant qu’en 12 tomes, il y a le temps de se passer moult péripéties et aventures. Les personnalités d’Urara, Aiji et Jun vont nécessairement évoluer.
Au final, j’ai adoré lire ce premier tome de Toutes les raisons de s’aimer. L’autrice nous présente un trio de personnages fort attachants et qu’on a envie de découvrir davantage. Vivement la suite car ce volume me laisse un peu sur ma faim, tant je trépigne d’impatience !