Comme promis, je reviens avec une nouvelle chronique sur Scar and Romance… Après un tome 1 prometteur, mais qui m’a laissé un sentiment mitigé, le tome 2 parviendra-t-il à me convaincre ?
Nouveau manga de Rin Mikimoto, Scar and Romance a intégré le catalogue Pika depuis cet été. Le deuxième tome est sorti récemment, et j’ai sorti mes pistoles, penses-tu ! Présenté comme une « romance pas comme les autres », et un « shôjo qui casse les codes », le manga m’avait laissée sur ma faim. Tous les goûts sans dans la nature, me diras-tu. Tout de même, je voulais comprendre pourquoi ce nouveau shôjo provoquait un tel engouement. En quoi cassait-il les codes ?
Une touche de rose
Avant de me pencher sur ce tome 2, je reviens sur mes propos concernant la couverture du tome 1. Je la trouvais trop rose pour moi. Mais je me demande si ce désamour du rose venait de mes anciens préjugés autour de cette couleur. C’est en suivant le Glénat manga festival sur Gene Bride que je me suis souvenue qu’adolescente, j’étais en guerre contre le rose. Je le trouvais « trop fille », et donc, forcément « bof ». Comme si un champ présenté comme féminin était forcément moins intéressant. Le sexisme intériorisé n’est pas loin… ! Depuis, j’ai évolué. Je n’aime toujours pas le rose, mais sans le connecter à quelque chose d’autre. D’ailleurs, je le porte par touches, sur des vêtements ou des bijoux (les 2-3 bijoux de ma collection, ahah). J’oubliais ma couverture, dans un rose ancien de toute beauté ! Bref, aparté terminé !
Le jeune garçon en fleurs
Cap sur le tome 2 de Scar and Romance ! On peut dire que Rin Mikimoto fait avancer l’intrigue très vite. Juge plutôt : Sumire s’invite dans l’appartement de Leo, et ce n’est pas n’importe quel appartement. Monsieur habite dans les hautes sphères… Une autre rencontre, dans une soirée mondaine, confirmera à Sumire que l’élu de son cœur n’est pas n’importe qui…
Es-tu surpris.e ? Moi, pas vraiment. Est-ce encore une histoire de mec riche et de fille ordinaire ? Mais pourquoi pas, après tout ? Heureusement que les caractères des deux protagonistes relèvent le niveau. Sumire montre une détermination et une audace plutôt bienvenues. Pour elle, c’est clair : son homme, c’est Leo ! L’homme en question est désarçonné par l’assurance de la jeune fille. Leo est très loin du stéréotype du « gros dur ». Il est plutôt du genre « jeune garçon en fleur ».
C’est ce qu’on appelle « la preuve par l’image »
Audrey, ma chère collègue du Club Shôjo, m’a fait très justement remarquer que le personnage de Leo était taillé pour « plaire aux femmes ». Et je suis tombée dans le panneau !! Effectivement, Leo a tout le potentiel pour plaire aux femmes adultes, et c’est tout le problème du manga. Car Sumire est mineure.
Une histoire de majorité
Au Japon, la majorité est passée à 18 ans en avril 2022, contre 20 ans avant la réforme. Le manga de Rin Mikimoto est sorti en 2021. Cela change-t-il quelque chose ? Non, car même en transposant la réalité dans le manga, Leo est toujours majeur. Sumire, qui est en Première, est toujours mineure (on suppose qu’elle a 17 ans). Pour moi, c’est un problème. Bien sûr, la différence d’âge n’est pas grande. Leo a « plus de 20 ans » mais je doute qu’il ait plus de 25 ans.
On pourrait se dire que Sumire n’est qu’à un an de la majorité, et qu’il n’y a aucun problème à ce qu’elle sorte avec un majeur… Je trouve tout de même qu’il est important de rappeler la loi. Si elle avait 18 ans, il n’y aurait pas eu de souci. Mais Sumire est mineure. Je pensais qu’elle allait au moins soulever le problème, mais elle est déjà emportée dans son amour. J’ai cru que Leo allait parler de la différence d’âge, mais il ne semble pas percuter non plus qu’il s’approche un peu trop près d’une mineure…
ça a le mérite d’être clair…
Pourquoi n’avoir pas dit que Sumire avait (au moins) 18 ans ? Elle aurait pu être redoublante, par exemple. Ce n’est pas courant, dans les mangas. Cela aurait donné un développement très intéressant. On aurait eu deux adultes confrontés à la mentalité de lycéens plus jeunes qu’eux. J’en profite pour rappeler que la maturité ne vient pas forcément avec l’âge ! Je n’aurais pas apprécié une confrontation du type « Sumire et Leo, les gens matures », contre le reste du lycée, rempli de jeunes gamin.e.s.
Je reste encore dubitative ! Scar and Romance a des points positifs, mais aussi d’autres points qui me font grincer des dents. Dommage… Je pense néanmoins que la série plaira aux fans de romance.