Beaucoup de Boy’s love ont une fin totalement heureuse où les deux personnages principaux terminent ensemble et n’ont aucun problème avec leur entourage ou la société si ce n’est l’attente qu’ils se marient. Pour la première fois pour moi, je ne peux pas dire si la fin de Smells like green spirit est totalement heureuse. Toutefois, le manga m’a quand même convaincue.
Mishima est tyrannisé par ses camarades de classe pour son homosexualité présumée, et surtout pour sa ressemblance avec une fille. Cette tyrannie est menée par Kirino, un garçon froid et mystérieux. Il se trouve cependant que Mishima est non seulement réellement homosexuel, mais aime également se travestir. Un jour, il découvre Kirino essayer le rouge à lèvres qu’il avait perdu plus tôt. Ils deviennent alors amis, pouvant se parler à cœur ouvert. Mais cette amitié va chambouler énormément de choses.
Le premier détail intéressant à noter est que, assez surprenamment, Mishima et Kirino ne finissent pas ensemble. En fait à aucun moment l’un est attiré romantiquement ou physiquement par l’autre. Plutôt sympa ! Et de cette manière on montre que ce n’est pas parce que deux personnes seraient susceptibles de tomber amoureux l’une de l’autre que ce sera effectivement le cas. Et ce, que ce soit un homme et une femme hétérosexuel-le-s ou deux hommes ou deux femmes homosexuel-le-s. De plus, leur amitié m’a fait sourire à plusieurs reprises tellement cela ressemble vraiment à comment on vivrait une amitié dans la vie réelle : à parler des garçons, se prêter des trucs, partager nos expériences, se confesser sur son passé, etc. Pour cette raison, on croit à leur amitié et on aimerait qu’elle dure toujours. D’ailleurs grâce à elle les camarades de Mishima arrêtent de le martyriser. Sauf l’un d’eux, Yumeno, secrètement amoureux de lui et qui mettra plus de temps à être plus sympa avec lui.
Malheureusement tout aurait pu aller bien sans le contexte de l’histoire. Car les personnages vivent au Japon, dans un petit village loin de tout où les rumeurs vont bon train et où l’homosexualité est encore moins acceptée que dans les grandes villes comme Tokyo. On peut remarquer dès le départ que la (génialissime) mère de Mishima a des rumeurs qui courent sur elle, étant une mère célibataire et ancienne délinquante. Rumeurs qu’elle affronte avec fierté, ne se préoccupant pas de ce que peuvent penser les habitants du village. Attitude à l’opposé de la mère de Kirino, pour qui il est important d’être bien vu par la société. Et cela inclut que son fils se marie et fasse des enfants. Entre les deux on a les parents de Yumeno, le seul des trois personnages centraux dont on voit aussi le père.
Avec ces trois familles on peut voir la vision de la société sur cette orientation sexuelle. Mais cela influera aussi sur comment tournera le manga, ce que je ne vais pas te révéler pour que tu puisses en profiter lors de ta lecture. Sache cependant qu’on y voit trois réactions différentes à l’homosexualité, représentant bien la vision de la société sur cette orientation.
Pour appuyer l’aspect « vision de la société », le premier tome contient un personnage extrêmement intéressant : un professeur homosexuel pervers. Il s’agit d’un homme qui sert d’antagoniste dans le premier tome, souhaitant que Mishima soit sien au point de manquer de le violer, empêché par Kirino et Yumeno qui étaient partis à sa rescousse. Nous lecteurs et lectrices allons par la suite découvrir ce qui l’a poussé à être comme ça. Raison qui m’a fait vraiment ressentir de la peine pour lui.
D’ailleurs la fin du manga ne m’a pas satisfaite du tout. Moi qui était habituée aux fins 100% heureuses j’ai eu un mal énorme à accepter celle-ci. Je ne t’en dirai rien de plus que cela mais il est important de le savoir avant de commencer à lire.