Après Doukyusei et Soutsugyusei, on avait laissé le professeur Hara célibataire, le cœur brisé par Saijo. Donc cette suite a été faite principalement pour le mettre avec quelqu’un… Cela sent-il le forcé ? Je te dis ça de suite ! (A noter que je n’ai pas encore lu O.B)
On retrouve Hara Manabu, le professeur de musique du très distingué Grand Lycée de l’Est pour Crétins de la préfecture, laissé derrière après Soutsugyusei. Celui-ci arrive dans une période assez chargée où, en plus de sa peine de cœur, il devient en charge de tâches ingrates pour préparer la fin d’année et le début de la suite. C’est dans cette période qu’il fait la rencontre de Sorano, lui aussi en plein chagrin d’amour. Alors qu’ils se sont embrassés dans un bar gay, Hara Manabu se rend compte que Sorano est en réalité lycéen ! Pire : c’est son futur élève !
A force, tu me connais : j’aime les histoires d’amour entre professeur et élève. J’en ai vu beaucoup où ce rapport n’avait aucune importance, quelques-unes où ils finissaient par le réaliser à partir d’un certain chapitre et de rares qui le prenaient en compte dès le départ. Ici, c’est fait à la perfection ! Déjà, le passage à la réalité de leurs statuts respectifs se fait de façon très réalité. Ensuite, il y a un parallèle avec un autre couple plus tard dans le manga : un professeur qui a dû changer d’école à cause de son amour pour un de ses élèves…
Le couple est très mignon ! On comprend facilement l’intérêt de Sorano envers Hara. Les deux se rapprochent très lentement, mais de façon crédible. Ils ont de bonnes interactions, etc…
Hara et Sorano ont, chacun de leur côté, des évolutions vraiment très intéressantes. Plutôt que de te décrire tout, je vais te donner des exemples marquants qui te permettront de bien t’imaginer ce que je veux dire.
Hara, au début, vraiment très amoureux de Saijo, passe une bonne partie du manga à penser aux évènements de Doukyousei et Sotsugyusei. Cependant, il a plutôt envie de l’oublier, conscient des sentiments de Saijo. Malgré ce désir, il se retrouve à avoir une sortie avec lui. Là, si, dans Sotsugyosei, il avait tenté une approche dans la même situation, cette fois-ci, il ne fait absolument rien d’incorrect. Il le laisse même repartir sans remords vers son petit-ami. Ce passage est vraiment fascinant, car démontrant par là à quel point Hara n’est plus le même.
Quant à Sorano, il est intéressant de voir comment Asumiko Nakamura nous l’a présenté : D’abord mystérieux puis révélant son nom tout à la fin du chapitre 1. Ce n’est qu’ensuite qu’on en sait beaucoup plus sur lui. Notamment sur son passé et le fait qu’il ne soit tombé amoureux que d’hétéros. Justement, par la suite, l’une des parties les plus marquantes de son évolution concerne l’un d’eux : un jeune homme n’ayant pas conscience de l’amour que lui portait Sorano. Ce dernier devra alors le revoir pour avancer.
Sora et Hara aborde, beaucoup plus que Sotsugyusei et Doukyusei, le problème de l’homophobie au Japon. Notamment dans un des deux chapitres bonus de l’œuvre. Dans ce chapitre, un des gays du bar où Hara et Sorano se sont rencontrés, Komatsu, raconte à ce dernier sa rencontre avec le premier. On y apprend que Komatsu était allé à Nichôme, le quartier gay, afin d’y trouver l’amour. Mais il nous est également révélé qu’il a des camarades de classe qui se moquent de lui à cause de son orientation sexuelle : ils prétendent même qu’il pue !