Alors que le troisième tome est sorti quelques semaines auparavant chez Soleil, j’avais envie de revenir sur le premier volume de cette série toute mignonne et à l’ambiance chaleureuse. Installe-toi confortablement avec un bon thé au citron bien chaud, et c’est parti pour la chronique !
Nagisa Seto est une jeune lycéenne pétillante, qui photographie le moindre recoin de sa ville, Onomichi, pour documenter ses changements à son ami d’enfance Ryô. En effet, parti à Tokyo depuis 4 ans, il lui avait promis de revenir la chercher et elle de lui permettre de se sentir moins seul en lui envoyant ses photos.
Alors qu’elle sort avec ses deux amies, la jeune fille tombe nez à nez avec un jeune acteur qui défraie la chronique : Yamato Kamijô. Cela dit, cette rencontre inopinée ne laisse pas un très bon souvenir ni à Nagisa, ni à ce dernier, qui souhaite rester discret… Au cœur d’une polémique, il a été contraint de se mettre au vert, le temps que celle-ci se dissipe.
Par la force des circonstances et des hasards bienvenus, tous les deux seront d’ailleurs amenés à se côtoyer plus qu’ils ne l’ont envisagé…
Pour commencer, Stray cat & sky lemon se déroule dans la charmante ville d’Onomichi (préfecture de Hiroshima). La chaleur qui se dégage de cet environnement “bercé par le parfum des embruns et le bruit des vagues” se transmet jusque dans les planches que nous offre l’autrice.
Mika Satonaka prend en effet bien soin de faire évoluer ses personnages dans un contexte donné : on découvre le lieu de vie de ces derniers de façon assez précise (son port, sa vue surplombant la mer de Seto, ses ruelles escarpées, etc.) si bien que j’ai été transportée dans cet univers enchanteur. D’ailleurs, elle ne manque pas de nous vanter les qualités d’Onomichi, en évoquant le côté reposant de cette ville, à travers une anecdote en fin de chapitre. Franchement, ça me donne envie de la visiter – dès que ce sera possible.
Cela a vraiment participé à rendre ma lecture très agréable, un peu comme si de mon côté, je pouvais ressentir cette atmosphère. En cela, les dessins de la mangaka réussissent très bien leur but : me permettre de me plonger dans le récit. On dirait un petit bonbon acidulé, qui revigore autant qu’il met du baume au cœur. C’est ce côté feel good que j’apprécie énormément !
Toutefois, Stray cat & sky lemon se présente comme une romance lycéenne classique, dans laquelle je sais approximativement comment l’histoire va se dérouler. Elle réunit plusieurs traits spécifiques assez reconnaissables comme la rencontre fortuite entre Nagisa et Yamato, ou encore d’autres coïncidences aidant nos deux personnages à mieux se connaître… C’est assez cousu de fil blanc me diras-tu. Je ne te donne pas tort.
Pour ma part, ça ne me dérange pas. J’ai tendance à penser que ce n’est pas parce qu’une histoire est basique au premier abord qu’elle ne peut pas être bien amenée ni bien développée. Il s’agit d’une conception qui m’est tout à fait personnelle et je peux comprendre que cela ne convienne pas forcément à tout le monde. En tout cas, de mon côté, je retiens surtout le potentiel évolutif des protagonistes, en particulier le héros, tant dans leur dynamique que leur caractère. Comme on navigue sur un sentier bien balisé, le plus intéressant réside donc dans le développement des péripéties. La situation finale n’a que peu d’importance. C’est donc dans le déroulement de son récit que j’attends quelque chose de cette sympathique série. J’espère que l’autrice saura me surprendre et/ou m’appâter !
Ce premier tome ouvre ainsi sur une histoire assez mignonne en tous points et très agréable à lire. Le tout s’enchaîne assez simplement, mais de façon logique – si bien que l’on n’est pas perdu. Et parfois, une lecture tranquille sans prise de tête au niveau de la temporalité, ça fait du bien aussi !
Nous suivons l’héroïne dans son quotidien plutôt banal, quoique resté prisonnier de la promesse qu’elle et Ryô s’étaient faite. Celui-ci se retrouve bouleversé par l’arrivée de Yamato. D’une certaine manière, je la comprends : elle l’aime et chérit leurs souvenirs ainsi que les moments passés ensemble. Or, cette nouvelle rencontre semble relancer une dynamique qu’elle avait perdue.
Je ne dis pas que c’est bien ou mal, mais ce genre de changement peut apporter beaucoup. Parfois, on a besoin d’un regard extérieur pour considérer les choses différemment. C’est peut-être là le rôle premier de Yamato, au-delà de toute considération amoureuse qui pourrait intervenir…
Toute cette réflexion me donne l’occasion de parler plus en détails des personnages, en particulier les 3 protagonistes de cette œuvre.
Débutons avec Nagisa, notre héroïne. Solaire, gentille et pétillante, c’est une jeune fille qui ne se laisse pour autant pas marcher sur les pieds. Elle sait montrer son désaccord lorsque c’est nécessaire. Face à Yamato et ses provocations, elle ne se démonte pas. Elle lui livre sa pensée la plus sincère, au risque parfois de le blesser. Je me suis donc assez rapidement attachée à elle, car d’une certaine façon j’aurais aimé être de la même trempe à son âge : directe et sans chichis. Elle a pourtant du mal à aller de l’avant, comme je l’ai exprimé quelques lignes plus tôt.
Ensuite, nous avons Yamato, ce jeune acteur arrivé soudainement en ville après avoir été au cœur d’une polémique. De prime abord, il paraît désagréable et assez imbu de sa personne. On dirait un petit démon capricieux ! Forcément, avec un tel tempérament, cela ne peut que créer des étincelles. Puis progressivement, en même temps que Nagisa, on lui découvre un autre visage, plus doux et sympathique que l’image qu’il veut bien nous dévoiler. La jeune fille lui trouve des airs de chat errant pour son côté sauvage et insaisissable, à la fois “super fier” et “totalement libre” comme elle aime à le dire.
D’ailleurs, plus on en sait à son sujet – par le biais de ses actions – plus il me touche. J’ai hâte de voir comment cette mise au vert va influer sur lui, et comment sa rencontre avec Nagisa agira sur son développement.
En dernier, je me dois d’évoquer le grand absent, celui dont l’héroïne parle tout le temps mais qu’on ne voit jamais : Ryô. Son ombre plane tout au long du premier tome. Nous n’en savons pas grand chose à son sujet, si ce n’est qu’il est parti pour Tokyo quatre ans avant le début de l’histoire. À première vue, la promesse qu’il a faite à Nagisa (celle de revenir la chercher) sonne comme très romantique mais elle me fait davantage penser à un sortilège ou une malédiction. J’attends quand même que ce personnage refasse son apparition (c’est obligé !) pour me faire un avis plus définitif. Pour le moment, il n’est pas dans mes faveurs… *rires*