Alors que le deuxième tome est sorti au début du mois de juin, je te propose de revenir sur le début de You are so cute d’Akari Hatta (Nos premiers pas, Et plus si affinités ?). Dire que j’espérais sa venue chez nous est un doux euphémisme. C’est drôle, dynamique et j’adore Nana, cette héroïne qui s’emballe très vite pour pas grand chose. Elle est tellement mignonne !
Je ne présente plus le magazine Dessert, très en vogue ces dernières années, et qui accueille de nombreuses romances populaires telles que Ton visage au clair de Lune, A sign of affection, @Ellie, You’re my soulmate, et j’en passe. C’est un peu mon magazine fétiche où je pioche de nombreux shôjo que j’affectionne particulièrement.

Nana est en première année au lycée. Préférant les romances fictives, elle ne s’imagine pas vivre une histoire d’amour ni intéresser quelqu’un.
Un jour, elle se fait rejeter par Tomoharu, le beau gosse taciturne aux allures de voyous. Sauf que ce n’est pas elle qui cherchait à se déclarer. Trouvant son camarade trop brutal, elle ne se gêne pas pour le lui dire. Cet échange ne le laisse pas indifférent. Dès lors, l’adolescent n’a de cesse de chercher le contact avec notre héroïne. Serait-ce le début d’une romance bien réelle ?
Du quiproquos à l’installation de la relation
Il existe plusieurs façons de provoquer une rencontre entre deux personnages qui ne naviguent pas nécessairement dans les mêmes sphères. Ou tout du moins leur faire prendre conscience de l’existence de l’autre pour susciter l’intérêt. Dans You are so cute, Akari Hatta a choisi la méthode la plus comique (pour nous) et la plus triste (pour un personnage) à la fois : se prendre un râteau pour une déclaration qu’on n’a pas faite.
Franchement, je ne sais pas comment je l’aurais pris. Même si au départ, un peu blessée qu’on l’ait confondue avec une autre, Nana réussit néanmoins à lui montrer que ses paroles peuvent vexer et que dans une discussion, il est important de penser à l’autre. Je la rejoins totalement sur ce point. Éconduire quelqu’un avec honnêteté, c’est le meilleur comportement à adopter pour éviter les faux espoirs. Il y a tout de même des façons de faire… Donc je suis bien contente que notre héroïne le lui fasse comprendre !

À partir de là, tout s’enchaîne et notre duo interagit de plus en plus. Tomoharu, certainement peu habitué à ce qu’on ait autant de répartie face à lui, est piqué d’une affection quasi coupdefoudresque pour Nana. Alors, si tu préfères les slow burn ou les romances qui mettent un peu plus de temps à s’installer, You are so cute n’est peut-être pas le shôjo qui te correspond. En revanche, si tu aimes les récits dynamiques avec une mise en couple rapide, cette série est faite pour toi.
Tout l’attrait ici va être de découvrir comment nos deux lycéens vont se rapprocher. Ils se connaissent assez peu mais suffisamment pour savoir que l’un et l’autre sont des personnes dignes d’intérêt. Tomoharu est un peu intimidant au premier abord mais Nana est très touchée par ses approches et la façon dont il a modifié son comportement pour éconduire la personne qu’il devait rejeter à la base.
Le garçon a eu le temps d’observer un peu sa dulcinée pour mieux la connaître. Mais ils ont encore énormément de choses à apprendre l’un à propos de l’autre. Il y a fort à parier que divers obstacles les attendent, leur permettant de cimenter leur relation et pour Nana de voir à quel point elle tient à Tomoharu.
J’avoue avoir un faible pour les romances où c’est le garçon qui tombe sous le charme de la fille en premier, surtout s’il est aux petits soins pour elle, comme notre héros. En tant que femme (et ancienne ado) hétéro, c’est forcément très flatteur. Surtout ça fait du bien de ne pas avoir un énième goujat qui ne sait s’exprimer que par la violence.
Une héroïne qui s’emballe
You are so cute construit son intrigue autour d’un duo fille-garçon fort, aux personnalités bien différentes.
D’un côté, nous avons Nana, une héroïne sympathique et adorable qui s’emballe au moindre compliment, surtout s’il vient d’un garçon. Comme elle se trouve trop niaise, elle essaie de ne pas trop montrer ses expressions exagérées et tente de détourner la conversation. Alors qu’intérieurement, elle bout de mignonnerie.
Elle s’enthousiasme tellement qu’elle a créé un instrument de mesure : l’emballomètre. Je le dis assez souvent dans mes lectures mais je me retrouve quelque part en elle. Éternelle romantique comme elle, j’avais tendance à m’emporter pour rien. Par exemple, le regard de mon crush qui croise le mien, un échange furtif (du genre « t’as une copie double ? »). Bref, j’étais gênante. Donc, Nana et moi on se comprend parfaitement.

D’ailleurs, Akari Hatta n’hésite pas à déformer son visage le plus possible et elle y prend goût, comme elle nous le déclare sur le rabat du tome. Son visage gonfle comme un ballon prêt à éclater, elle rougit de manière démesurée : on dirait une tomate. C’est super drôle et adorable à la fois !
Une jeune adolescente pétillante comme Nana pourrait respirer la confiance et l’assurance. Ce n’est actuellement pas le cas. Se trouvant banale, elle pense que les histoires d’amour réelles ne sont pas pour elle. Ça lui arrive de se dégonfler lorsqu’elle veut discuter avec Tomoharu. Pire, elle s’auto-flagelle à de nombreuses reprises. Je la trouve très touchante !
Alors quand ce garçon lui montre son intérêt, elle met un peu de temps avant de réagir et n’y croit pas vraiment. Elle voudrait bien ne pas trop s’emballer – même si les signes positifs indiquent qu’elle a raison. Je la comprends totalement.
Tout ça lui paraît assez artificiel au départ. Elle pense sûrement que ce n’est pas sérieux et qu’il se lassera. Après tout, d’un point de vue externe, comment s’assurer que quelqu’un nous aime juste parce qu’on a piqué son intérêt ? On peut se demander, tout comme notre héroïne, qu’est-ce qui fait qu’on tombe amoureux·se d’une autre personne ?
Un héros vite accro
De son côté, Tomoharu est un lycéen solitaire qui pourrait presque correspondre au personnage taciturne à mauvaise réputation. C’est un peu l’image que les autres ont de lui, lorsqu’on l’observe d’un point de vue extérieur. Il affiche un regard renfrogné, tout le monde le prend pour un voyou (sûrement à cause de sa coiffure) et il ne mâche pas ses mots quand il parle.
Mais lorsqu’on le voit interagir avec l’héroïne, les traits de son visage sont tout de suite adoucis. Il esquisse de tendres sourires. Même, il lui arrive de rougir (assez subtilement, j’en conviens).

Il se montre très compréhensif envers Nana et la complimente tout le temps. Il apprécie chez elle son authenticité et la trouve très mignonne, ce qu’il ne manque pas de lui dire. On comprend assez facilement qu’il est accro à elle.
Il insiste sans non plus exagérer : son approche n’est pas lourde. Nana lui plait, et il veut qu’elle le comprenne. Ce n’est pas chose aisée tant la jeune fille ne pense pas mériter l’intérêt d’un garçon. Il essaie de tester différentes techniques et styles pour voir ce qui pourrait faire plaisir à Nana, sachant qu’elle adore les histoires d’amour dans les shôjo. Il prend même un geste « romantique » comme référence pour observer sa réaction.
Enfin, un dernier point qui joue en sa faveur : il cuisine très bien. Je le vois déjà préparer de bons petits plats pour Nana. Trop mignon !
Ce premier tome de You are so cute nous offre une jolie tranche de rigolade avec son héroïne qui s’emballe pour pas grand chose. Il me tarde de découvrir comment la relation entre Nana et Tomoharu va se développer. Gars, continue à lui mijoter de bons petits plats !


