Dans tout bon shôjo qui se respecte, l’amour occupe une place centrale, ce qui sous-entend que le personnage principal n’est ni le héros ni l’héroïne mais le couple qu’ils forment à eux deux.
Le couple de shôjo peut être de natures très différentes. Il peut être influencé par un contexte extérieur particulier qui le fait évoluer ou par le caractère même des membres qui le composent. Quels sont les différents types de couples que l’on peut rencontrer dans les shôjo ?
La chasse à l’amour
Nous sommes tous tombés sur ce shôjo où les deux protagonistes principaux se tournent autour sans jamais s’atteindre. Au moment où nous nous disons que nous y sommes, qu’ils y sont enfin arrivés eh bien non, on rechute… Bienvenue dans le monde de la régression perpétuelle où le handicap sentimental fait loi !
Le déroulement très lent de l’histoire permet d’apprécier l’habilité du mangaka qui arrive à maintenir l’attention, l’attrait au travers de personnages dont on ne peut se détacher et que malgré nous, nous portons à bout de bras !
L’exemple en est dans Love so Life, l’héroïne est la baby-sitter de deux magnifiques jumeaux dont l’employeur est l’oncle.
Prendre le parti d’une histoire lente avec une évolution progressive est très cohérent et judicieux. Cette dernière est complexe : une lycéenne et un homme plus âgé. La situation est ardue et ne peut s’expliquer ou évoluer à la va-vite, ce qui donnerait une impression de bâclage. Le caractère progressif de l’histoire conduit à consolider la force de la relation naissante.
Nous voyons Shiharu évoluer, s’épanouir et entrer dans l’âge adulte au contact de l’être inconsciemment aimé. Notre cœur palpite à l’idée de voir le moment où ils prendront conscience des sentiments existants, arrivés sans crier-gare. Le plaisir ultime est quand même celui où enfin tout arrive : les déclarations d’amour, la fin de cette attente interminable, des interrogations et des hésitations. Malgré toute la patience dont le lecteur doit faire preuve parfois, c’est certes agaçant mais nous ressentons ce sentiment de satisfaction. On est ému comme si c’était notre propre histoire d’amour qui venait de se concrétiser.
Enfin, cette relation qui aboutit, nous donne ainsi l’impression que nous-mêmes avons passé une étape dans notre vie comme si nous vivions par procuration cette histoire d’amour des plus tortueuses.
Au final, l’amour est un travail de longue haleine !
Les opposés s’attirent
Il s’avère que je trouve que ce sont les couples les plus mignons. Ils ne ressemblent pas aux autres mais sont tellement attendrissants. Nous ne pouvons donc que fondre pour eux.
Hiyokoi représente bien le caractère atypique du couple que forment Hiyori et Hirose. Elle, est vraiment minuscule du haut de son 1m40 et lui, un véritable géant puisqu’il fait 1m90. Mais cette différence ne s’arrête pas là, Hiyori est très timide et introvertie. C’en est au point où elle est terrifiée par les gens alors que Hirose, très extraverti, est la coqueluche du lycée. Il aime le contact avec les autres. À eux deux, ils forment un couple improbable !
C’est justement le rapprochement entre ces deux personnalités diamétralement opposées qui fait la spécificité de ce couple. En effet, on constate très aisément que cette relation apportera à Hiyori le courage de s’ouvrir aux autres et de faire ressortir sa personnalité. Mais cela ne s’arrête pas seulement à ça puisque à son tour, elle aidera Hirose à faire tomber le masque et montrer ses vrais sentiments, mettant de côté l’éternelle apparence de décontraction et de nonchalance qui lui colle à la peau. Ils ne sont, certes, pas assortis à première vue mais, à contrario ils se révèlent parfaitement complémentaires : chacun s’épanouit et grandit au contact de l’être aimé.
Leurs différences et l’aspect atypique de leur couple sont leur force. En effet, devant toujours faire face au regard des autres, à la méchanceté et à la jalousie ou encore aux moqueries, cela leur permet de les mettre au service de leur amour afin de le rendre plus solide !
« De l’arrangement à l’amour… le mariage n’est jamais loin »
Dans les mariages arrangés, les protagonistes ne se connaissent pas en amont et se rencontrent quelques jours avant le mariage ou même le jour J. La relation amoureuse intervient postérieurement au mariage alors même que, par principe celui-ci, doit être le ciment de l’union. Souvent mis en scène de façon très amusante, on laisse aller notre fou rire tout en sachant que la situation est quelque peu étonnante.
Pourtant, cela se fait et nous porte directement à la vie de couple, une fois passé le cap du mariage désiré ou non. Comment appréhender la vie avec l’autre alors même qu’on ne le connait pas et quelle est la place des sentiments ?
Le constat est le suivant, ce sont les difficultés de leur quotidien qui façonnent la relation. L’ensemble des péripéties fait naître, évoluer les sentiments et consolide leur relation alors même que cela n’était pas gagné initialement.
Chiwa et Hokuto de Happy marriage?! sont deux opposés. L’un est riche, froid, imbu de sa personne et l’autre est une simple employée de bureau prise à la gorge par les dettes de son père, mais elle est aussi volontaire et courageuse. Chiwa va accepter un mariage afin d’effacer l’ensemble des dettes accumulées par son père. Au fur et à mesure, au contact de Chiwa, Hokuto va s’ouvrir à elle et laisser paraitre ses failles ainsi que sa vraie personnalité. Il devient attendrissant, attachant et tout simplement humain. Chiwa s’évertue à faire que son mariage, certes de convenance, se passe au mieux. C’est justement son investissement pour que cela fonctionne, son obstination et sa persévérance qui vont faire naitre une vraie relation amoureuse.
En dépit des raisons pour lesquelles ils se sont unis, l’ensemble des péripéties ne cessent de les rapprocher et légitiment ainsi leur mariage. Il apparait alors très logique qu’ils étaient faits pour se rencontrer et être ensemble.
Je t’aime. Moi non plus !
Il y a des couples qui s’aiment. Pour nous, c’est évident. Par contre, pour eux ça l’est beaucoup moins. Parce qu’ils ne savent pas avouer leurs sentiments, parce qu’ils ont peur de ce qu’ils ressentent ou parce qu’ils craignent de ne pas être aimés en retour, ils s’enlisent dans une relation conflictuelle et douloureuse. À croire que faire souffrir celui ou celle qu’ils aiment leur permettra de se libérer de cet amour lancinant.
Sohta de Heartbroken Chocolatier est obsédé par la jolie Saeko depuis le lycée. Il l’aime au point de choisir son parcours professionnel en fonction de la passion que sa belle voue au chocolat. Si au début du manga, ses sentiments ne semblaient pas partagés, ils finiront par toucher Saeko mais n’est-il pas trop tard ? Après avoir attendu après elle pendant des années en faisant de multiples efforts, Sohta n’a-t-il pas commencé à faire le deuil de cette relation qui n’a jamais existé ailleurs que dans ses rêves ? Quand en plus, la jeune femme s’avère mariée et donne l’illusion d’être heureuse en ménage, quel espoir reste-t-il à Sohta ?
Dans ce josei, la souffrance que s’infligent les deux protagonistes n’est pas de leur fait. Sohta blesse Saeko en ne se rendant pas compte que ses sentiments à son égard ont changé. Ces épreuves résultent, à mon avis, de la pression sociale que subit la jeune femme mais aussi de sa fierté personnelle. Les séparations restent encore assez mal vues au Japon. Dans son esprit, je pense que divorcer serait avouer qu’elle a fait les mauvais choix de vie.
Dans un tout autre genre, Le Chemin des fleurs met également en scène un couple qui s’aime de longue date. Par contre, plus prompts à s’avouer leurs sentiments que leurs aînés du manga précédemment cité, les deux lycéens sont amenés à renoncer l’un à l’autre pour une raison professionnelle.
Hiro bien qu’amoureux d’Ayame lui fera croire qu’il n’éprouve plus rien à son égard pour s’abandonner dans les bras de la fille de son maître. Il choisit celle qui servira son ambition. Loin de s’en offusquer, Ayame le repoussera comprenant qu’elle ne peut plus soutenir le jeune homme. Plutôt qu’être un boulet qui entraverait sa progression dans le monde du kabuki, elle préfère s’éclipser et se sacrifier pour lui permettre de grandir.
Le couple qui n’arrive pas à être ensemble
Ils s’aiment mais il y a un élément de leur entourage ou un contexte particulier qui vient se placer entre eux. C’est le grain de sable qui fait dérailler les sentiments.
Le cas le plus classique c’est l’ex petit-ami, l’ami d’enfance ou le parfait inconnu qui a le coup de foudre pour un de nos protagonistes. Hé oui, c’est le cas typique du triangle amoureux. Les exemples sont légion. Le plus simple reste encore de t’inviter à lire notre top 10 des triangles amoureux.
La famille peut aussi constituer un obstacle. Lorsqu’il y a une différence de statut entre les deux membres de notre couple ou tout simplement parce que l’heureux(se) élu(e) n’est pas au goût des parents comme dans Otomen où la mère d’Asuka déploie des trésors d’imagination pour changer les goûts étranges de son fils, quitte à s’immiscer dans sa vie amoureuse.
Parfois, ce n’est pas un personnage mais le destin qui vient mettre à mal une belle histoire d’amour. Une mutation professionnelle des parents peut par exemple éloigner géographiquement deux lycéens. La distance aura-t-elle raison des sentiments pourtant puissants qui les unissent ? Ce sont les shôjo C’était nous et Le Sablier qui me viennent alors immédiatement à l’esprit.
Dans certains shôjo, les personnages principaux peuvent exercer une profession ou avoir un talent particulier qui leur donnent des responsabilités. C’est notamment le cas dans les mangas portant sur la musique ou le sport. Dans le premier cas, les performances sportives ne doivent pas être affectées par une romance. Les coach sont donc là pour veiller sur leur petit prodige.
Dans le second cas, la menace des paparazzi pèse sur les relations sentimentales. C’est le cas notamment dans Nana où les managers poussent Nana Osaki et Ren à officialiser leur amour pour couper court aux rumeurs. Dans Nodame Cantabile, Chiaki et Nodame doivent tous deux travailler dur pour construire leur carrière ce qui les conduit à s’éloigner de plus en plus sans qu’ils ne s’en rendent vraiment compte.
Quelques shôjo mettent également en scène des situations beaucoup plus dramatiques, telles qu’une agression physique ou pire un viol. C’est alors un obstacle psychologique qui se dresse entre nos deux héros. Il faut que la victime se reconstruise pour pouvoir aimer de nouveau. Ce cas de figure est merveilleusement retranscris dans le shôjo A fleur de peau.
Tu n’es pas mon premier amour
*Attention les deux derniers paragraphes comportent des éléments sur la fin des mangas Comme elles, Le sablier et Paradise Kiss*
Souvent, dans les shôjo, l’héroïne, et parfois le héros également, ne connaît rien à l’amour. L’intérêt du manga est alors de voir mûrir les sentiments et nos personnages s’éveiller à ses tendres sentiments. Néanmoins, il existe d’autres cas de figure où notre couple principal n’en est pas à sa première expérience.
Tout à l’heure, je citais Le Chemin des fleurs. Ayame renonce à sa relation avec Hiro mais c’est pour elle un bon moyen, certes involontaire de sa part, de laisser la place dans son cœur à un nouvel amour. Dans ce manga, elle est la seule a déjà bénéficier d’une expérience amoureuse car c’est Kyô, le personnage masculin qui est novice en la matière.
Dans les josei mettant en scène des adultes, il est très fréquent de faire connaissance avec les personnages alors qu’ils sont déjà en couple. C’est le cas pour Complément affectif ou Mlle Oishi. Au fil des tomes, ce couple initial va voler en éclat pour permettre à l’héroïne de trouver son âme sœur.
Dans Kimi wa pet, Sumire fera d’abord le mauvais choix de partenaire. Elle a une vision de l’homme idéal et un vécu amoureux douloureux qui l’empêche de voir que l’amour se trouve juste sous ses yeux, dans ce carton qui trône dans son propre salon.
Dans Hotaru, c’est un peu la même chose (le carton en moins). Hotaru a par contre dans un premier temps renoncé à l’amour pour finalement cédé aux avances d’un garçon gentil mais avec qui elle ne se sent pas à l’aise. Elle ne voit même pas qu’elle côtoie presque 24h / 24 celui qui lui convient.
Happy Mania, quant à lui relate les tentatives désespérées de Shigeta pour échapper à la solitude et au célibat. Elle se lance toujours à corps perdu dans chaque nouvelle aventure, quitte à en souffrir. Faute de s’imposer des limites, elle se retrouve très souvent dans le lit d’hommes qui n’en valent vraiment pas la peine.
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[toggle title= »SPOIL sur la fin des mangas Le Sablier, Comme elles et Paradise Kiss »]Parfois le destin et les choix de vie des personnages peuvent les rapprocher puis les amener à se quitter, les conduisant ainsi à fréquenter d’autres personnages pour au final mieux se retrouver, comme c’est le cas dans Le Sablier.
Les shôjo Comme elles ou Paradise Kiss sont assez surprenants dans leur dénouement. Ils montrent qu’une relation amoureuse peut être intense et sincère sans qu’elle soit une « histoire pour la vie ». Même dans les shôjo, les sentiments et par conséquent les couples ne sont pas immuables et éternels.[/toggle]
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L’Aventure, un écho à l’amour
Pourquoi dans le shôjo classique, l’héroïne se retrouve toujours perdue en pleine forêt ? Tout simplement parce que c’est propice à l’amour ! Et bien sûr, nous pouvons associer cette thématique à un type de couple bien particulier : celui des histoires fantastiques, où la quête prend une place importante dans le scénario.
D’accord, comparer la manière dont se forme un duo à la sortie scolaire du shôjo basique est peut-être un poil exagéré, cela dit… la demoiselle est bien souvent seule face au monde, et là, au bon moment, intervient l’Homme (qui, nous le savons d’avance, sera son prince charmant).
Cette image de la fille perdue, l’Arcane de l’Aube nous la présente parfaitement : Nakaba, princesse de son royaume, se voit obligée de se marier au prince de l’empire ennemi, César, pour installer un climat de paix entre ces deux contrées. Le face à face laissait présager des étincelles, mais la cohabitation, l’entraide, les aléas de leur quête, leurs rencontres ainsi que le caractère des protagonistes ont permis de faire évoluer leur relation qui semblait si difficile à premières vues.
L’autre élément qui compliquait la chose était l’ombre de notre princesse, Loki, fidèle serviteur toujours là pour la défendre malgré les efforts de César. Le triangle amoureux est, comme bien souvent indéniable et pimente encore plus le scénario pour nos deux mariés. À noter également que l’originalité du couple réside dans le personnage de César, qui est le premier à tomber amoureux de la jolie rousse, et dans la confiance qui règne entre eux.
Dans la même catégorie, nous pouvons y placer Nike et Livius, du manga (et aussi anime) The World is still Beautiful. La belle princesse du pays de la pluie arrive, fière, dans le pays du soleil, et il s’avère que l’amour n’est pas fou entre ces deux personnages mais impossible de nier l’apparente attirance sous le comportement désagréable du jeune garçon à qui il faut encore apprendre de nombreuses choses.
Le schéma précédent est le plus récurrent dans les histoires d’aventures, mais il ne faut cependant pas négliger la possibilité de l’éloignement. Une quête est pleine de péripéties, quelles soient bonnes ou mauvaises, avec des révélations et des difficultés.
Le manga Basara en est un parfait exemple : plutôt que de se construire au fil des tomes, le couple formé par Sarasa et Shuri est soumis à diverses épreuves. Le destin s’en mêle et bouleverse une histoire qui venait seulement de commencer pour ainsi faire naître le doute chez nos personnages principaux. Un questionnement permanent s’installera entre eux, on ne parle presque plus d’une quête qui va se vivre à deux, mais plutôt d’un combat avec soi-même, où il faudra faire les bons choix.
Nous ne citerons pas tous les mangas suivant ces schémas mais bien souvent, une désastreuse rencontre amène une délicieuse et folle aventure pleine d’amour.
La Belle et la Bête, un amour folklorique
Non, nous ne mettrons pas dans le même panier les couples formés grâce à une aventure, et ceux dont nous allons parler dans cette catégorie : les couples mixant un être surnaturel et un humain. Excitant ce petit mélange, non ?
Communément appelé « Yokai », l’être magique peut apparaitre sous diverses formes : un vampire, un démon, un dieu… que sais-je, il en existe tellement, et tous sexy en plus !
Le plus connu, c’est bien sûr Tomoe de Divine Nanami, que l’on va donc associer ici à l’héroïne, Nanami, niaise et amoureuse. Il s’agit du manga de base à connaître pour s’initier à ce genre de romance.
Lorsqu’une humaine est associée à un Yokai, peu importe l’histoire, il y a constamment un devoir de protection qui s’installe. Tomoe, le kitsune, doit d’une part, supporter Nanami et d’autre part la protéger contre tous les vilains qui la testent ou qui lui veulent du mal. Il est en quelque sorte son serviteur, puisqu’un étrange lien s’est formé au moment où notre héroïne a choisi de l’embrasser (contre son gré, bien sûr c’est toujours comme cela au début).
Ce sont les péripéties de nos héros qui vont les rapprocher. Un mystère tourne toujours autour des créatures magiques, celui qui rend le prince si ténébreux à nos yeux, et l’héroïne fera tout pour libérer son chevalier de cette torpeur qui le ronge au plus profond de lui-même (c’est l’amour qui pointe le bout de son nez, je passe les détails).
Un autre manga, peut-être moins connu mais toujours dans le même registre, est Black Bird de Kanoko Sakurakouji. Misao est capable de voir les Yokai mais le jour de ses 16 ans, tout bascule et elle devra faire un choix pour vivre en étant protégée par son futur prince charmant, Kyo, pas forcément agréable mais terriblement beau ou être pourchassée par des Yokai qui veulent la manger.
Oui, tu as bien lu, tout ça, à ses 16 ans ! Dans beaucoup d’histoires, il s’agit de l’âge auquel survient le plus souvent un problème qui va bouleverser le quotidien du héros. On peut, entre autres, retrouver ce cliché dans le dernier manga de Yoko Kamio encore inédit en France, Ibara no Kanmuri, où l’héroïne se retrouve à devoir pactiser avec un démon. Je parie que Nanami venait d’avoir 16 ans quand son père l’a abandonnée.
Je citerais un dernier manga inédit en France, pas forcément le meilleur à lire mais il est, je pense, parfaitement représentatif de ces notions de protection, d’infériorité, de supériorité, ou encore d’un bouleversement soudain, etc. Il s’agit du célèbre Love Monster de Miyagi Riko.
La mangaka en fait tellement sur la relation Yokai/Humain que ça en devient parfois ridicule mais elle avait la bonne recette : des hommes avec des ailes c’est sexy ! Alors, une jeune demoiselle en détresse avec un homme ailé, c’est le combo parfait.
Un amour perceptible, difficile à définir
Plusieurs fois je me suis retrouvée dubitative devant certains couples. Ce sont ceux qui n’entrent dans aucune catégorie, parce qu’ils sont étranges.
Prenons celui d’Angel Sanctuary par exemple, où l’inceste est mis à l’honneur. Le destin les a placés dans cette situation délicate. Setsuna et Sara, nous voulons les voir heureux, nous avons envie de les soutenir, mais le sort fait que c’est difficile.
Et encore, je ne trouve pas ce couple si dérangeant finalement, il ne faut pas s’arrêter à cet aspect de la romance, il faut poursuivre la lecture pour se laisser imprégner par l’intrigue.
Un autre couple qui a marqué mon esprit est celui de l’anime Boku wa Imouto ni Koi wo Suru, où deux jumeaux tombent amoureux l’un de l’autre. Je ne sais pas s’il y a une limite à l’inceste à tolérer dans les mangas, et je ne suis pas ici pour faire le juge et donner un bon point au shôjo gagnant. Cependant, la relation qu’entretiennent Iku et Yori se passe trop rapidement, les deux adolescents partagent la même chambre, les réactions de Yori face à tout ça sont grotesques. Il y a un fossé entre le couple d’Angel Sanctuary et celui-ci.
Je tenais aussi à parler des couples dans les shôjo de Clamp, qui ont toujours été un véritable mystère pour moi, loin des histoires futiles d’adolescents dont les sentiments se perdent à 16 ans à cause des hormones.
Dans X – 1999, c’est aussi le destin qui provoque une relation ambiguë entre Kamui et Fuuma. Elle va au-delà de l’amitié, on pourrait presque sentir une passion destructrice, mais ce n’est pas certain, et c’est cela qui est fascinant ! Les gestes traduisent la tendresse, et puis il y a ce foutu destin, et tout se casse la figure. De même pour le duo Subaru et Seïshiro dans le manga Tokyo Babylon.
N’oublions pas non plus les deux héros de Lawful Drug, Kazahaya et Rikuo, qui ne sont pas épargnés des folies de Clamp, où les situations cocasses laissent parfois notre imagination aller un peu plus loin que ce qui était prévu.
Enfin, je vais directement parler d’un cas que la plupart d’entre nous connaissent, celui de Card Captor Sakura. Jusqu’où va l’amitié entre les deux garçons, Touya et Yukito ? Il y a le désir de protéger, mais aussi la peur de ne pas être aimé. Il y a presque de la surprotection et du sacrifice. C’est une histoire vraiment touchante en marge de l’intrigue qui joue sur notre interprétation.
Qu’ils s’aiment passionnément depuis le début ou mettent du temps à construire leur relation, que le destin s’acharne à les séparer ou qu’ils soient si différents que l’amour semble impossible entre eux, les couples de shôjo sont de nature très variée. Ils sont finalement à l’image des mangas dans lesquels ils se déroulent. Une romance peut ne ressembler à aucune autre et c’est bien pour cette raison, que nous aimons les shôjo, non ?
Très bel article les filles, un grand merci ! ^.^ C’est vrai que même si on peut dresser un portrait robot des différentes romances qui existent, au final, chaque situation est particulière. Ce sont surtout les personnages qui font ça. 🙂 Après j’avoue que dans certains cas, ils suffit de changer les noms et c’est du copier coller, haha.
Parmi les portraits, j’aime un peu tous les styles. Les opposés qui s’attirent, ceux qui ne sont pas novices en amour, la Belle et la Bête (qui n’est pas si moche XD). Par contre, j’ai vraiment du mal avec Sohta et Saeko, surtout Saeko. C’est principalement ce qui m’a fait décrocher du manga. :/
Oui on s’est rendu compte de la diversité des couples de shojo quand on a fait le plan de l’article. Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de catégories mais c’est plutôt bon signe. Les mangaka savent être originales. Pour les cas de copier/coller on les retrouve principalement dans les premières catégories décrites dans notre article, surtout la première en fait. C’est le scénario hyper classique de la romance scolaire.
Pour Saeko, il faut avoir lu plus de la moitié du manga pour en apprendre plus sur elle et commencer à la comprendre. J’ai une très nette préférence pour Elena mais Saeko me fait vraiment pitié. Même si ce n’est pas le personnage le plus sympathique de la série, elle ne mérite quand même pas ce qui lui arrive.