La troisième édition de la Yaoi Yuri Con a eu lieu le weekend du 2 et 3 novembre dernier au cirque Imagine à Lyon. L’association Event Yaoi qui organise la convention a gentiment accordé les accréditations presse à Maella et moi (misami).
Accompagnées de cinnamon-chan du forum, Sherryn (Le Monde du Boys Love) et d’autres amies, nous avons vécu deux jours incroyables que nous allons essayer de retranscrire ici. Je dois préciser qu’aucun récit ne vaut la vraie expérience sur place, et qu’aucun mot ne pourrait décrire à quel point nous avons aimé cette convention peu conventionnelle !
Comme j’habite à Paris, j’ai profité de l’offre du voyage en bus Paris-Lyon + l’hôtel proposé par l’Event Yaoi. Je suis donc partie de Paris le vendredi à 14h sous la pluie, tandis que Maella se prélassait chez elle à Lyon. Je ne connaissais personne dans le car, alors la première partie du voyage était plutôt silencieuse. Par la suite, les langues ont commencé à se délier. Quand on partage la même passion, ça devient plus facile à papoter.
Le car est arrivé à l’hôtel vers 20h30. Nous avons eu un espèce de malentendu concernant les chambres, donc nous avons dû patienter dans le froid et dans la faim. Heureusement, nos deux responsables très efficaces nous ont sauvé d’une morte certaine . J’étais dans une chambre à trois avec deux copines rencontrées dans le bus. Nous avons eu des discussions de yaoistes parfois traumatisantes jusqu’à tard la nuit, toutes les trois impatientes d’aller à la convention le lendemain.
Premier jour
Le premier jour, nous sommes arrivées à la convention pour le début, soit 10h. La file d’attente a été un peu longue malgré le fait qu’il n’y avait pas énormément de monde à cette heure-là. Comme d’habitude, l’accueil était agréable, nous avons récupéré sans souci nos pass presse. On a pu remarquer près de l’entrée les tables dédiées aux activités en continu, ainsi que la scène 2 où sont diffusés les projections et le karaoké.
Pendant que cinnamon-chan et une autre de nos amies enfilaient leur cosplay, nous avons décidé avec Maella de faire un tour des stands. Nous avons aussi rencontré en cours de route a-yin, Hervé des éditions H et Gemini avec lesquels nous avons bien papoté. Nous avons pu constater que certains stands présents jusque là, étaient absents. Comme par exemple les éditions Muffins qui s’occupent de romans boy’s love français. De nouveaux stands ont fait leur apparition comme celui du site Yaoi Juice ou de nouveaux stands de fanzine, avec même la présence des espagnols !
Lorsque les filles sont revenues cosplayées, le yaoi position sur la scène 1 a commencé. Nous avons appris de nouvelles positions du kama sutra grâce aux démonstrations des volontaires (parfois forcés). Nous sommes ensuite allées du côté du karaoké, étant des ferventes chanteuses qui chantent très mal. Le karaoké était pris en charge par l’association Epitanime, qui a fait un excellent boulot en créant une ambiance très chouette.
L’heure suivante était consacrée à la table ronde autour des webcomics à laquelle était convié Martina Peters, Soyouz Aldrin et Marc G. Tu retrouveras notre mini compte rendu un peu plus bas.
Par la suite, nous avons décidé Maella et moi de rendre visite à Guillaume Kapp, chargé de communication chez Taifu Comics. Nous avons beaucoup discuté sur le marché du yaoi en France. Il n’a pas hésité de répondre à nos questions. Nous tenons à le remercier encore une fois pour son accueil chaleureux.
Après une bonne demi-heure passé sur le stand, nous avons un peu regardé le concours cosplay puis nous sommes retournées du côté du karaoké. D’ailleurs, les gagnantes du concours cosplay sont les cosplayeuses de Fushimi et Misaki de la série K. Intriguées par les bruits provenant de l’autre côté de la pièce, nous sommes allées voir ce qu’il s’y passait. Un Time’s up (trois manches où il faut faire deviner de manière différente par manche des mots) spécial yaoi/yuri s’y préparait et nous y avons donc toutes participés. Que de rires ! Les filles autour de la table étaient très sympas, et la partie nous a beaucoup amusées. Petite surprise, la seule présence masculine qui se sentait complètement perdu devant tous ces mots à faire deviner, s’en est très bien sorti au final. Et pour clore en beauté la soirée, nous sommes encore allées faire un tour au karaoké. Bilan de la journée : de nouvelles rencontres, une table ronde captivante, beaucoup d’amusement et de rires ! Nous avions hâte de faire la deuxième journée.
Table ronde
Je me permets de faire un retour à la table ronde évoquée plus haut. Comme dit précédemment, la table ronde cette 3e édition était consacrée aux webcomics, accueillant deux français, Soyouz Aldrin et Marc G, ainsi que l’allemande Martina Peters.
Chacun s’est présenté en nous disant quand ils ont fait leurs débuts et pour quelles raisons ils ont choisi le format du webcomic.
Pour cette dernière question, les réponses ont souvent coïncidé. Souvent, la plateforme, qui est beaucoup plus accessible, leur permet de mieux interagir avec le lecteur, et ainsi avoir des réactions en direct sur le contenu qu’ils proposent. Cela leur permet aussi de faire des économies, contrairement à s’ils publiaient sur papier.
Certains nous ont confié qu’ils leur est arrivé de modifier quelques détails en fonction des désirs des lecteurs. Mais ils gardent toujours en tête leur scénario de départ. Chacun ont leurs propres inspirations venant de divers univers. Seule Martina a précisé qu’elle s’inspirait beaucoup des mangas et aussi de quelques comics.
Vient ensuite le temps à chacun d’expliquer ce qui l’a amené à vouloir se lancer dans la création d’un webcomic à tendance yaoi. Les débuts de Marc G ont été plus rapide que prévu. Cela lui a pris beaucoup de temps pour préparer l’ensemble de ce qu’il voulait intégrer dans son histoire. Il souhaitait toucher autant les femmes que les hommes, et pour ces derniers, cela se sent à travers son style de dessin très « viril » : pas de jeunes éphèbes sans poils et frêles, ici on a affaire à de vrais mâles. Il dit d’ailleurs qu’il a voulu faire une histoire plus viril que dans les yaoi de base. Il a cherché à faire une histoire bien construite en sortant des clichés seme-uke (dominant-dominé). Malgré tout, il a gardé certains trains classiques du yaoi.
Pour Soyouz Aldrin, ses débuts ont été laborieux. Elle ne savait pas où aller, ni quoi faire. Mais son idée de base n’était pas de faire du yaoi. Ses histoires contiennent très peu de personnages et ceux-ci se posent beaucoup de questions. Elle intègre même des yaoistes qui sont une parodie de certaines fans de yaoi. Elle a décidé de ne faire aucune stigmatisation seme-uke.
Martina Peters, elle, s’oriente vers le yaoi et shônen-ai dès le début, mais elle ne fait pas que cela.
Valentine leur a ensuite demandé si chacun avait pensé à se faire éditer. Marc a répondu qu’il avait été démarcher un éditeur, mais que rien n’avait aboutit. Soyouz n’y a jamais pensé car cela ne l’intéresse pas, et Martina est déjà publiée chez deux éditeurs.
Le public a pu ensuite poser quelques questions auxquelles les invités n’ont pas hésité à répondre.
Nocturne
Je suis partie à la nocturne, de 20h à minuit, au manga café Hinata Kissa avec des amis sans Maella qui n’a pas pu venir. Plusieurs activités nous étaient proposées tout au long de la nocturne : le karaoké et les jeux-vidéo au rez-de-chaussée, et des jeux plus traditionnels retravaillés à la sauce yaoi comme le loup-garou, le baccalauréat et le time’s up au premier étage. Nous avions également des manga et des PC à notre disposition.
Après avoir mangé des takoyaki préparé par le staff de Hinata Kissa, je suis montée jouer (encore) au Time’s up. Décidément, je suis devenue une inconditionnelle de ce jeu ! Cette fois, c’était les participants qui ont choisi les mots à faire deviner, et je peux dire que l’imagination de chacune est partie très très loin ! Des fous rires se sont enchaînés pendant la troisième partie où il faut mimer le mot. Amy et ses mimes, en particulier de Saint Seiya et du glaçon, resteront éternellement gravées dans ma mémoire.
Ensuite, nous avons fait deux parties de loup-garou à la suite, et pour bien terminer la soirée une dernière partie de Time’s up (j’ai bien dit, je suis fan). Je m’amusais tellement que j’ai oublié de prendre des photos, alors que j’avais bien apporté l’appareil photo dans mon sac ! Je suis rentrée à l’hôtel vers minuit, toute fatiguée mais très contente de ce premier jour à la Yaoi Yuri Con.
Deuxième jour
Nous sommes toutes arrivées un peu plus tard cette fois, vers 11h. Dimanche est un jour moins rempli que le samedi, et nous avions déjà pour la plupart fait nos achats, ce qui ne nous laissait plus grand chose à faire. Nous avons assisté au discours de la présidente qui a présenté les responsables de l’association et remercié les stands ainsi que les visiteurs. Nous avons tout de même refait un tour des stands puis les filles sont allées au karaoké pendant que je faisais un Time’s up. Les deux organisatrices du jeu se sont surpassées ce jour-là, en nous proposant des mots dépassant l’imagination d’une simple mortelle comme moi.
Pendant que nous finissions le Time’s up, Maella et une des filles revisionnaient le premier épisode de K. Puis arriva une autre animation sur la première scène : le quiz musical ! Le concept était plutôt original : pour pouvoir répondre, il fallait taper le buzzer humain appartenant à chaque équipe, buzzer qui, à chaque fois devait pousser un cri érotique ! Et oui, à la YYcon, on fait plein de choses étranges, mais c’était très drôle. Notre équipe a gagné, avec une grande avance malgré les nombreux handicaps qu’ont imposés les animateurs, grâce à la sagesse infinie de Maella sur les musiques d’anime.
Nous nous sommes ensuite dirigées du côté des animations en continus, et voyant un loup-garou se préparer nous avons décidé d’y participer. Sauf qu’au final, nous nous sommes retrouvés à 38 ! C’était un peu le chaos pour trouver des tables et des chaises, mais au final nous avons pu jouer tranquillement, enfin, dans le brouhaha et la rigolade ! La partie fut plutôt longue, mais très sympathique. A la fin, les villageois uke ont gagnés face aux loups seme sadiques et manipulateurs !
Nous avons encore fait un tour des stands et discuté, en attendant qu’un endroit se libère pour que Maella et moi puissions faire l’interview de Martina Peters qui s’est avérée être une personne très sympathique. L’interview était enrichissante, tout comme la table ronde. La convention touchait presque à sa fin… Et évidemment, nous sommes encore données de la voix pour la dernière fois. Nous nous sommes toutes quittées avec tristesse, en disant à toutes les personnes que nous avons rencontrés que nous reverrons pour l’édition suivante.
Avant la convention, quand nous avons appris l’absence de l’association Sôhei qui s’occupait de la plupart des jeux dans les deux précédentes éditions, nous avons eu peur de ne pas nous amuser assez cette année. Nous avons eu tort, car les animations de la YYCon 2013 étaient au top ! L’idée de revisiter des jeux classiques comme le Time’s up à la yaoi est excellente.
Cette troisième Yaoi Yuri Con restera un de mes meilleurs souvenirs ! C’est toujours un espace de rencontre et de partage convivial où j’ai pu retrouver des vieux amis et faire la connaissance de nouveaux. Je tire mon chapeau à l’ensemble du staff pour cet énorme travail. Je serai encore de la partie à coup sûr l’année prochaine aussi !
Nous remercions l’Event Yaoi de nous avoir accordé, à Maella et moi, des accréditations presse, et de nous avoir concocté cette merveilleuse convention.
Et toi, es-tu allée à la Yaoi Yuri Con cette année ? Si oui, raconte-nous tes anecdotes ! Si ce n’est pas le cas, je t’invite à y aller la prochaine fois, l’essayer c’est l’adopter !