Les genres de shôjo : diversité et originalité

Dans cet article, nous allons te présenter à travers divers exemples plusieurs genres de shôjo. Tu vas sans doute te rendre compte que le shôjo est un genre de manga beaucoup plus diversifié que tu ne le pensais de prime abord.

Le shôjo : qu’est ce que c’est ?

Un shôjo c’est un manga destiné à un public d’adolescentes. Il possède donc des caractéristiques qui l’adaptent à sa cible. Souvent, pour les non connaisseurs, shôjo signifie histoires lycéennes romantiques et dessins mignons mais un shôjo, se limite-t-il seulement à ça ?

Les dessins de type shôjo

Un shôjo se reconnaît facilement à son dessin. Les personnages sont beaux. Nous pensons bien évidemment au « bisho » : le beau garçon aux allures efféminées qui fait craquer les demoiselles. Les personnages ont de grands yeux très expressifs et l’accent est porté sur leur visage plus que sur leur corps. Dans un shônen où l’action est primordiale ce sont les postures du corps qui sont le plus souvent représentées. Dans un shôjo, ce sont les sentiments qui priment. Pour les représenter, la mangaka doit donc faire de gros plans sur le visage et les yeux.

Kazehaya - manga Sawako
Kazehaya – manga Sawako

Outre ces éléments distinctifs dans la façon de dessiner les personnages, le shôjo se reconnaît aussi dans sa mise en page. Les tramages sont nombreux et caractéristiques. Là où le shônen usera plutôt de lignes pour symboliser la vitesse et la puissance, le shôjo utilisera des tramages sous forme de nuages, de bulles, de fleurs et autres motifs mignons. Même le découpage des cases est différent. Dans les mangas destinés aux jeunes filles, les cases se chevauchent. Parfois même il n’y a pas de cases. La page se compose uniquement d’un gros plan sur un personnage avec un tramage adéquate. Des bulles destinées à développer les pensées intimes d’un personnage se superposent à un dialogue. L’ensemble est, de fait, assez déstructuré.

Les romances lycéennes

Lorsqu’on parle de shôjo, on pense spontanément aux romances lycéennes. Elles sont en effet très nombreuses. Pour ne vous citer que quelques exemples, des titres comme Lovely Complex, C’était nous, Sawako, Comme elles ou Maid sama appartiennent à ce genre de manga.

Nous y retrouvons fréquemment des événements qui ponctuent la vie scolaire et qui servent de cadre aux amours des personnages. Certains tomes sont alors consacrés à la fête culturelle ou le tournoi de sport, ce qui permet de placer nos héros dans un contexte différent de la routine des cours. Nous assistons souvent au traditionnel échange de chocolat, et cadeaux pour la Saint Valentin et son pendant : le White day. Noël et le jour de l’an sont aussi des occasions pour nos protagonistes de se retrouver en dehors de l’école. Pour terminer, un mangaka de shôjo ne peut pas omettre le traditionnel voyage scolaire et les rapprochements qu’il implique.

Magazine de prépublication cookie
Magazine de prépublication cookie

En parallèle de ces moments qui ponctuent la vie des lycéens et donc leurs amours, il existe une idée pratiquement toujours utilisée dans les romances lycéennes. Il s’agit du très classique triangle amoureux ! Que ce soit le retour d’un ex, un ami d’enfance un peu trop entreprenant ou un rival sorti de nul part tous présentent un obstacle à la relation naissante entre les deux héros.

Mais en vrai, c’est quoi un shôjo ?

La définition du shôjo ne saurait être aussi simple. Il existe des shônen de type romantique tels que Suzuka ou School rumble. Ces mangas aussi se déroulent dans un lycée alors pourquoi ne sont-ils pas classés dans les shôjo ? Au Japon, ce qui détermine le genre d’un manga ce n’est pas son thème mais le magazine de prépublication dans lequel il est publié. En effet, avant d’être édités en volume relié, les mangas paraissent sous forme de chapitre dans des magazines hebdomadaires, mensuels, trimestriels, etc. Ainsi, les séries publiées dans le magazine Cookie ou Lala seront forcément des shôjo, peu importe leur thème. Dans cet article nous allons donc vous présenter quelques exemples de sujets que l’on peut rencontrer dans les shôjo.

Par Carolus

Les Magical Girls

Les shôjo peuvent aussi se décliner dans le genre magical girl lorsqu’il est question de magie. Ils sont souvent très bien classés au niveau des ventes et sont connus mondialement grâce à leurs multiples adaptations en animés ou mangas ou à leurs produits dérivés. Généralement, ce type de manga est associé au genre plutôt enfantin avec les débuts des premiers émois d’adolescents, mais qu’en est-il réellement ?

Une magical girl, qu’est-ce que c’est ?

Manga fullmoon wo sagashite
Illustration – Fullmoon wo sagashite

D’abord, une magical girl se repère assez facilement grâce à tous ses accessoires (sceptre, bijoux ou autres accessoires de transformation la plupart du temps), son costume lorsqu’elle utilise la magie ou son animal de compagnie si elle en a un. Elle vient d’un royaume magique avec lequel elle a un lien. Sinon elle vient d’acquérir ses pouvoirs afin de faire le bien autour d’elle. Les trois-quarts du temps elle doit garder son pouvoir secret et le partage ainsi avec le lecteur (ou spectateur). La plupart de ces filles ont des scènes de transformation afin de revêtir leur habit pour sauver le monde sans être reconnues, comme le super héros Superman.

L’amitié, un pouvoir non magique

Manga ultra maniac
Illustration – Ultra Maniac

Dans tout shôjo, il est question d’amitié et de romance, ce genre ne fait pas exception. Au début, les magical girls étaient seules mais souvent accompagnées par leur fidèle compagnon. Même si au début leur amitié n’est pas vraiment présente, elle se tisse au fur et à mesure de l’histoire. Elles mettent toujours en avant les autres et n’hésitent pas à leur venir en aide. Le sens de l’amitié est donc des plus présents dans ce genre de manga. C’est ce lien qui leur permet d’avoir plus de force et de courage. Cependant, depuis les années 1990 avec l’arrivée de Sailor Moon, elles sont accompagnées par d’autres équipières en plus de leur compagnon. Elles forment ainsi des groupes allant de trois à cinq membres ou plus mais jamais quatre (ce chiffre porte malheur au Japon). Elles devront se serrer les coudes malgré leurs différences et surtout être soudées et s’entraider, c’est là que naît l’esprit d’équipe. Beaucoup de mangas sortent avec cette idée de groupe comme par exemple Tokyo Mew mew, Magical Doremi, Chocola et Vanilla, Shugo chara, etc. D’autres ont du mal à se trouver des amis humains et qui ne les rejettent pas du fait de leurs différences. Cet aspect est largement mis en avant dans Ultra Maniac, qui retrace l’amitié entre un humain et une personne venant du royaume magique. Cela accentue encore plus la difficulté qu’éprouvent certaines d’entre elles de se faire accepter, notamment par les humains.

La romance sous un autre jour

Manga shugo Chara
Illustration – Shugo Chara

Elle nait quasiment dès le début, dès les premiers tomes ou épisodes. La plupart du temps c’est avec celui qui sauve l’héroïne comme dans Sailor Moon ou sinon il s’agit toujours d’un garçon du même âge (de la même classe). Bien sûr, on retrouve les classiques du shôjo, un jeune homme, beau, cool, intelligent, sportif, enfin tout ce qu’une fille peut rêver. Cependant, être une magical girl impose donc le silence sur son secret et donc impossible pour elles de vivre un amour sincère. Elles vivent donc dans le mensonge, comme par exemple dans Tokyo Mew Mew, où l’héroïne a du mal à cacher son secret à celui qu’elle aime. Dans d’autres, il s’agit même d’un triangle amoureux comme dans Shugo Chara ! entre Amu, Tadase et Ikuto. Ce sont surtout des romances basées sur des histoires de collégiens ou de lycéennes pour la plupart, donc des débuts d’émoi entre adolescents. Néanmoins, certaines sont plus intenses, et gagnent un peu plus en profondeur. C’est spécialement le cas de Fullmoon – A la recherche de la pleine lune, cette série évoque vraiment des liens et surtout des amours douloureux entre les personnages. Il est même question de suicide et de problèmes vraiment profonds que l’on retrouve rarement dans certains mangas.

Les peines de cœur sont aussi présentes, avant elles étaient toujours heureuses en amour, mais maintenant ce n’est plus le cas, elles ont également des refus de la part de certains garçons. Ils ne succombent plus aussi vite qu’avant. C’est en particulier le cas dans le manga Card captor Sakura où l’héroïne aime passionnément le beau Yukito (Matthieu), ce qui n’est malheureusement pas réciproque.

La magie parmi elles

Comme l’indique le mot magical girl, il y a forcément l’aspect magique. Elles utilisent donc leur pouvoir pour sauver le monde comme par exemple dans Tokyo Mew Mew ou Sailor Moon. D’autres l’utilisent pour leur propre usage, c’est le cas de Creamy ou Emi Magique, généralement c’est au sujet de leur carrière artistique ou de leur futur rêve. La magie a donc son importance, sans cela, elles ne sont rien. Néanmoins, certains mangas ont décidé de jouer cette carte, ainsi certaines héroïnes se retrouvent privées de pouvoirs pendant une certaine période (allant de quelques heures à plusieurs jours). C’est dans ces cas-là qu’on les voit sous de nouveaux jours plus affaiblies. Elles se remettent aussi souvent en question. Par exemple dans Shugo chara, Amu se pose beaucoup de questions sur son futur et ce qu’elle deviendra. Cette partie du manga a donc énormément évolué durant ces quelques années.

Ce genre peut paraître tout rose en apparence mais des fois cela cache une histoire plus complexe et plus sombre. Il commence vraiment à se transformer et à se tourner plus vers du fantastique tel que L’académie Alice ou Alice 19th qui sont deux mangas à mi-chemin entre le fantastique et le magical girl.

Par Shirubi

Démons, anges et fantômes dans les shôjo

Les démons du folklore japonais, les histoires basées sur les religions ou sur les revenants sont monnaie courante dans les mangas, notamment dans les shôjo. Ces œuvres abordent ces thèmes sous des angles extrêmement variés.

Des héros qui perçoivent un monde peuplé de créatures mythiques

Le folklore japonais regorge d’êtres surnaturels qui sont une source inépuisable d’inspiration pour les mangaka. Souvent les histoires qu’ils nous relatent mettent en scène un héros aux capacités hors du commun. Ces dons leur permettent de voir un monde où les hommes cohabitent avec les yokai et autres démons. L’accent est souvent porté sur la difficulté pour ces deux « races » à vivre ensemble. Cette vie commune est rendue d’autant plus compliquée que la plupart des humains ne perçoivent pas les yokai et en ont peur. Ils craignent ce qu’ils ne peuvent pas comprendre. Les yokai, quant à eux, éprouvent parfois des griefs envers l’espèce humaine. Par exemple, certaines divinités peuvent en vouloir aux humains parce qu’avec le temps et la modernisation du Japon, le culte qui leur était voué a petit à petit disparu.

Manga le pacte des yokai

Illustration du manga Le pacte des yokai

Natsume, le héros du Pacte des yokai compte parmi ces héros capables de percevoir les yokai. Le manga est découpé en de multiples récits relatant ses rencontres avec ces créatures folkloriques. Tantôt il se lira d’amitié avec eux, tantôt il se battra contre eux. Sa particularité tient au fait qu’il essaie toujours de ne pas prendre partie pour les humains ou pour les yokai. Il s’affiche inconsciemment comme un médiateur entre les deux races. Dans le même style, nous pouvons suivre les aventures de Ritsu, dans Le cortège des cent démons. Cette série parue chez Doki Doki a malheureusement été arrêtée. L’anime Tactics, quant à lui met en scène un exorciste au grand cœur. Il tente de libérer des humains ou des yokai de l’emprise de démons malveillants. Dans cette série, ce sont essentiellement des êtres maléfiques qui nous sont présentés à la différence des deux œuvres citées précédemment.

Dans un tout autre style, Onmyôji de Reiko Okano et Baku Yumemakura (chez Delcourt), nous narrent la vie d’Abe no Seimei, célèbre onmyôji (maitre du yin et du yang) au Xème siècle. Ce shôjo oscille entre folklore et réalité historique. Il nous offre ainsi une vision totalement originale du passé et des mythes japonais. Dans ce manga, il n’y a pas de notions de bien et de mal mais plutôt une sorte de résignation quant à l’existence des yokai. Ils appartiennent à notre monde et le rôle de l’onmyôji est d’éviter qu’ils n’interfèrent de façon négative avec les hommes. La personnalité du héros rend ce récit très original. Intelligent et moqueur, Abe no seimei tourne souvent en dérision les événements. Ainsi, il dédramatise les situations et nous fait prendre du recul par rapport au danger que représente les démons. Cette série est à la fois légère et sombre. Elle est déroutante et fascinante à la fois.

Dans tous ces récits de yokai, les auteurs nous emmènent dans un monde étrange, inconnu et dépaysant.

Enquêtes, occultisme et vampirisme

Anime Shinrei Tantei Yakumo
Screenshot – Anime Shinrei Tantei Yakumo

Il n’y a pas que les démons qui peuplent les pages de shôjo. Nous retrouvons aussi d’autres êtres surnaturels comme les esprits. A l’instar des yokai, les fantômes coexistent dans notre monde avec les êtres humains. Comme les démons, ils éprouvent des sentiments humains et leurs émotions les conduisent à attaquer les hommes. Des exorcistes et autres chasseurs de fantômes sont présents pour lutter contre eux. C’est le cas de Naru, le héros de Ghost Hunt. Il mène l’enquête, traque les fantômes et les combat. Dans un anime beaucoup plus récent : Shinrei Tantei Yakumo, le héros Yakumo possède un œil qui lui permet de voir les esprits. Lui aussi tente de comprendre la raison de leur présence sur Terre. Le contexte occulte n’est en fait qu’un prétexte pour développer une enquête, des mystères et par là le suspense autour du récit.

Dans le genre policier, nous pouvons citer le formidable manga de Reiko Shimizu, The top secret. Ce shôjo est en fait un thriller mettant en scène des tueurs en série. L’équipe qui entoure le personnage principal appartient à une unité chargée de lire dans les cerveaux par IRM après la mort d’une victime ou d’un assassin. Ainsi, ils découvrent les dernières images de leur vie, assistant parfois à des crimes d’une rare violence. Proche par son thème de certains seinen, tels que MPD psycho ou Ikigami – Préavis de mort, the top secret plonge dans les méandres de l’esprit humain, révélant ainsi les pensées les plus noires qui l’habitent.

Manga Angel Sanctuary
Illustration du manga Angel Sanctuary

Dans un style moins dur mais tout aussi sanglant, il existe des shôjo mettant en scène des vampires. Il est aujourd’hui inutile de présenter le célèbre Vampire Knight de Matsuri Hino. Ce manga bien que fidèle aux codes du shôjo n’est pas avare en hémoglobine et complots en tous genres. Le shôjo Trinity Blood, quant à lui, met l’accent sur les combats entre ces créatures de l’ombre. Setona Mizushiro préfère bousculer les conventions et ré-invente les vampires dans son superbe shôjo, Black rose alice. Cette série est l’exemple même du shôjo glauque aux personnages torturés.

Lorsqu’on parle de shôjo glauque, le nom de mangaka qui nous vient spontanément à l’esprit c’est Kaori Yuki. La plupart de ses histoires sont sombres. Ses personnages souffrent, que ce soit les anges et démons d’Angel Sanctuary ou les poupées désarticulées de The royal doll orchestra. L’ambiance qui se dégage de ses œuvres est malsaine, oppressante mais tellement captivante.

Démons, fantômes, meurtriers en série ou autres créatures sanguinaires ne sont pas absentes des shôjo, loin de là. Le sang, la violence physique ou les crimes ne sont pas uniquement le terrain de prédilection des shônen ou seinen. Les auteurs de shôjo savent eux aussi réaliser d’excellentes histoires où le suspense et le danger sont omniprésents.

Par Carolus

Les shôjo sur la société japonaise

Terreur en milieu scolaire

Nombreux sont les titres qui abordent un sujet sensible, proche de la réalité. Des phénomènes de société qui dépassent l’absurdité. Malheureusement ils existent, et touchent dès le plus jeune âge. Suenobu Keiko, l’auteur du manga Life, écrit et illustre bien ces cas gravissimes qui touchent le milieu scolaire. Il est question dans son œuvre d’aborder l’Ijime (intimidation). Chez les Occidentaux, cette pratique peut paraître insignifiante, bien que les brimades existent aussi sur nos territoires. Cependant sur le sol nippon, ce phénomène semble plus amplifié et dramatique au point que certains mangakas n’hésiteront pas à s’en servir comme sujet principal dans leurs travaux. Pour en revenir à Life qui est un très bon exemple du manga qui ne se dope pas aux stéréotypes du conte de fées, le titre dépeint la descente aux enfers d’une héroïne torturée, persécutée à la fois sur le plan psychologique et physique. En somme, ce shôjo dégage un portrait de l’adolescence très inquiétant et alarmant. Œuvre culte, Hana yori dango de Yoko Kamio traite aussi des brimades à l’école sur un ton peut-être plus positif et avec humour, à l’opposé de Life. Quoique le début de la série, entre une tentative de viol et autres brimades, est loin de faire sourire. La différence de catégorie sociale entre le personnage féminin principal qui est pauvre et du reste de sa classe plus riche les uns que les autres, fait de l’héroïne une souffre-douleur. La mise en situation de différence entre les divers acteurs dans les shôjo est souvent employé. Ce n’est pas seulement une question d’argent mais aussi de cote de popularité, d’appartenir à tel groupe ou encore le souci de l’apparence physique afin de ne pas être dévalorisé ou rabaissé par autrui.

Manga Cat Street

Fond d’écran – Manga Cat Street

Rejet et socialisation

Les relations superficielles dans les mangas féminins semblent être parfois soulignées à des fins manipulatrices ou pour pouvoir s’intégrer dans un groupe ou encore d’établir une excellente réputation vis-à-vis des autres. C’est le cas notamment dans Cat Street. Souvenez-vous par exemple de l’excellente entrée en matière de ce shôjo. Suite à une trahison de son amie, l’héroïne voit sa personne brisée en éclats. Alors qu’elle était promise à une belle carrière, la jeune adolescente se referme sur elle-même jusqu’à être une Hikikomori. L’héroïne de l’histoire dresse un mur à la vie extérieure, voire même à sa famille, durant plusieurs années. Yoko Kamio dévoile les conséquences de son mal-être. En s’empêchant de se socialiser et d’exprimer ses émotions clairement, son personnage perd progressivement confiance en elle et perd toute estime de sa personne. Moins sombre qu’un manga tel que Life, Cat Street est une œuvre optimiste qui apporte des solutions aux difficultés dont fait face l’adolescente. Nous noterons aussi dans ce titre, la pression dans laquelle les parents mettent à son enfant dès le plus jeune âge pour réussir son avenir. Dans la même lignée, Aishiteruze Baby, en dépit de ces apparences de manga très « kawaii », traite des thèmes fort bien dramatique tels que le rejet, l’abandon et maltraitance parentale. Le souci de socialisation semble toucher les Japonais. Les problèmes d’intégration, de rejet sont des thèmes qui reviennent souvent et c’est le cas notamment dans les mangas féminins. Ces phénomènes de société sont assez bien retranscrits à travers un shôjo. Ils sont décrits avec beaucoup de finesse et sensibilité sur un ton comique ou de manière pessimiste.

Par YaSu

Quêtes initiatiques, monde apocalyptique ou lutte pour sa propre survie : ça existe aussi dans les shôjo !

Si vous pensez avoir atteint le summum de la violence et des projections de sang avec des shôjo tel que vampire knight vous n’allez pas être au bout de vos surprises. Laissez moi vous présenter, maintenant, de vrais shôjos d’aventure !

Prédestination et quête initiatique version shôjo

Manga Basara
Illustration – Manga Basara

Une quête initiatique s’apparente souvent à un voyage durant lequel le héros (ou l’héroïne) subit de multiples épreuves qui l’aideront à mûrir. Dans le style shônen les exemples sont nombreux. Nous pouvons citer pêle-mêle One Piece, Naruto, Les chevaliers du zodiaque, etc. Tous ces héros vont devoir combattre des ennemis puissants, être confrontés à des épreuves psychologiques telle que la mort d’un ami. Ils vont alors devenir plus fort physiquement mais surtout psychologiquement.

La mangaka qui excelle dans la quête initiatique version shôjo c’est Yumi Tamura. Dans Basara, elle nous relate la quête de Sarasa. Celle-ci est prédestinée à détrôner le tyran qui règne sur le Japon. L’action se déroule dans un pays dévasté par une catastrophe. Les conditions de vie y sont rudes et la pauvreté omniprésente. Les inégalités sont légion et les injustices monnaie courante. Sarasa va donc se rebeller et fédérer autour d’elle des partisans jusqu’à construire une armée et partir en guerre contre son ennemi. Seulement, cela ne va pas se faire en un jour. Il faudra qu’elle prouve ses capacités et défende ses idées. Les combats vont se multiplier, l’obligeant à faire des choix difficiles. Les épreuves la rendront plus combattive, plus déterminée et plus sûre d’elle.

Les reines dans le manga de style initiatique sont évidemment les Clamp. La plupart de leur manga mettent en scène des personnages torturés aux destins tragiques. C’est le cas des dieux de RG Veda. Un tyran du nom de Taishakuten s’est emparé du pouvoir dans le royaume céleste. Une prophétie annonce qu’un enfant renversa l’usurpateur et détruira le ciel. Yasha-Ô sait qu’il sera tué par cet enfant. Néanmoins, il décide de le protéger. Traqués, nos deux héros vont partir dans un voyage semé d’embûches pour accomplir leur destinée.

Monde pré ou post-apocalyptique

Manga X de Clamp
Illustration – Manga X de Clamp

Quant on parle d’apocalypse, le manga qui vient spontanément à l’esprit c’est X. En effet, dans cette œuvre culte de Clamp la Terre vit peut être ses derniers instants. En fonction de la position que le héros, Kamui, adoptera, elle sera sauvée ou détruite. Cette série est ponctuée de références bibliques et d’allusions à des pouvoirs divinatoires. Tous les personnages possèdent des capacités hors du commun, donnant lieu à des combats époustouflants. X met en scène un combat dont l’issue déterminera de l’avenir de la planète. Comme dans RG Veda, la notion de destin est omniprésente mais la marge de manœuvre de Kamui est un peu plus grande. Il a le choix de rejoindre les dragons du ciel ou ceux de la terre. Par là, il a la possibilité de protéger ou d’anéantir la planète.

Tout comme Basara, la première œuvre de Yumi Tamura à avoir été éditée en France, 7 Seeds nous présente une Terre dévastée par une catastrophe naturelle. A la différence de Basara, 7 Seeds met l’accent sur les conditions de survie dans un univers post-apocalyptique. Quelques êtres humains se retrouvent, seuls, dans un monde hostile, peuplé de créatures inconnues. Ils vont devoir survivre malgré les difficultés et les dangers qui les guettent à tout moment. Comme la mangaka a pris le parti de créer plusieurs protagonistes, elle peut développer en parallèle plusieurs aventures. À chacune correspond une partie de son univers. Chaque région a évolué différemment permettant, ainsi de varier les épreuves auxquelles seront confrontés nos héros. Les personnalités de chacun d’eux sont très diversifiées, tout comme la façon dont ils ont évolué face aux difficultés de leur nouvelle vie. Chaque rencontre et interaction entre eux sont uniques. Une grande galerie de personnage permet aussi à l’auteur de pouvoir « sacrifier » de temps en temps un personnage. Nous avons donc suivi ce personnage durant des pages, nous avons tremblé pour lui, pour finalement le perdre. Yumi Tamura est vraiment trop cruelle mais vraiment trop douée pour susciter chez son lecteur de telles émotions !

Combat à mort et survie à tout prix

Anime Togainu no chi
Illustration – Anime Togainu no chi

7 Seeds est un formidable shôjo dont le thème principal est la survie des personnages mais il y en a d’autres. Princesse Kaguya en est un excellent exemple. Il se déroule à huis clos sur une île. Les protagonistes sont tous orphelins et amis d’enfance. Ils se sont enfuis de cette même île des années plus tôt pour échapper à leur funeste destin : être sacrifiés à la princesse Kaguya. Dans cet univers de lutte permanente, les tensions s’exacerbent et la suspicion gagne les adolescents. Au fil des jours, les révélations tombent, découvrant de nouveaux ennemis. En plus, d’une princesse légendaire, les orphelins doivent déjouer les pièges de l’armée américaine et défendre leur vie contre les convoitises de personnes très influentes.

Princesse Kaguya a pour héroïne une jeune femme qui se prénomme Akira. Celle-ci partage son nom avec le héros d’un autre manga de type « survival » : Togainu no Chi. Dans cette série, tirée d’un jeu vidéo yaoi, le Japon a, une fois encore, été dévasté. Le pouvoir a été monopolisé par une mystérieuse organisation criminelle. Akira est accusé à tort d’un crime et contraint de se rendre à Toshima, un quartier où se déroule un jeu de survie. Pourri par la drogue et la violence, Toshima se révèle hostile et dangereux. Akira aura fort à faire pour rester en vie et sain d’esprit.

Les shôjo empreints de violence, où les combats se succèdent et les morts s’amoncellent, ne sont pas rares. Nous remarquons que la plupart ont des points communs. Les genres s’entremêlent, rendant difficile un classement homogène. Néanmoins tous ont pour point commun de flirter avec des thèmes généralement attribués aux mangas masculins.

Par Carolus

Finalement, les thèmes des mangas sont souvent communs aux différents genres. Nous retrouvons de la romance lycéenne dans certains shônen alors que nous pouvons lire des histoires d’aventure dans les shôjo. Alors, adepte des shônen, ça ne vous donne pas envie de vous lancer dans la lecture de certains shôjos ?!

Après lecture de ce long article sur les différents types de shôjo, est ce que tu as appris des choses ? Est ce que tu as découvert que certains titres que tu pensais être des shônen étaient en réalité des shôjo ? Quel style de shôjo préfères-tu parmi tous les genres listés dans cet article ? N’hésite pas à t’exprimer en commentaire et à citer d’autres séries shôjo qui rentrent dans l’une ou l’autre des catégories.

Pour aller plus loin

Caro

Fan de shôjo sans être ni fleur bleue, ni romantique pour un sou, c'est possible ! J'en suis la preuve ! ^^

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