Pour l’avant-dernier jour de la Semaine du shôjo 2022, on nage à contre-courant avec des filles dans le vent ! Nos héroïnes bousculent les codes et nous entraînent hors des sentiers battus !
L’on a toutes/tous en tête l’archétype de l’héroïne de shôjo manga. Douce, naïve, gentille… son physique gracile colle à sa personnalité mignonne, pour le plus grand bonheur du héros (forcément un prince échappé de quelque château). Mais les temps ont changé. Les héroïnes qui cassent les codes sont de plus en plus présentes dans les mangas. Elles étonnent par leur caractère, à l’opposé de celui de l’héroïne type. Elles interpellent par leur façon de comprendre le monde, de prendre leur vie en main, de s’opposer aux trajectoires toutes tracées. Nos héroïnes du jour sont de cette trempe. 100% anti-héroïnes, luttant contre les diktats de la mode, ovnis propulsés sur terre, ou rebelles… elles passent à l’action et s’affirment. Chez certaines, le changement est plus difficile que chez d’autres, mais elles parviennent toujours à prendre le contre-pied.
Nico et Miknass te proposent un petit tour d’horizon de ces héroïnes qui font le contraire de ce qu’on attend d’elles.
Aku, l’anti-héroïne
Superficielle, matérialiste et opportuniste, Aku d’Analog drop nous paraît loin de l’image gentille et timide de l’héroïne classique. Elle le dit elle-même : ce n’est pas quelqu’un de bien ! Et on a envie de la croire !
Ses seules préoccupations au début de l’histoire, c’est de paraître la plus désirable sur les réseaux sociaux, et d’attirer les likes sur Insta, tout en s’assurant une situation financière confortable. Voilà pourquoi elle met en compétition trois pauvres gars – qui n’ont rien demandé – pour savoir lequel de ceux-ci pourra répondre à ses objectifs.
Aku prise dans le tourbillon de sa vie
Anti-héroïne jusqu’à l’os, elle nous montre l’image de ces femmes à qui on veut un peu ressembler – le vernis réseaux sociaux fait bien son taf – tout en critiquant leur frivolité et leur apparente absence de QI. Aku nous interroge sur nos comportements et notre rapport à cette société de l’instantané et du paraître.
Elle pourrait tout à fait vivre ainsi et apprendre de ses leçons progressivement. C’est ce que l’autrice aurait pu nous narrer. Après tout pourquoi pas. Mais, l’opportunité de rédemption qui lui est offerte change la donne. À partir de là, elle va comprendre que son mode de vie ne peut plus durer et qu’à force elle risque de perdre ce qui lui est le plus cher. On retrouve une héroïne métamorphosée, capable de se sacrifier pour autrui et d’aller au devant du danger. Pour une jeune demoiselle qui se pense le nombril du monde, il y a un grand pas en avant de franchi.
Qui plus est, même si l’enjeu est important, face à cette situation elle aurait pu se dégonfler ou continuer dans son comportement égoïste et égocentrique. Mais non ! Elle agit, elle tente et surtout elle ne calcule plus ses intentions. Elles sont sincères.
Yona, la dirigeante
Princesse aux cheveux rouges, vivant choyée dans son magnifique palais, Yona est une enfant gâtée – au premier abord. Surprotégée par son père qui ne voulait pas voir une goutte de sang couler, elle vit à l’écart de toute violence. Mais ça, c’était avant. Avant le drame. Avant qu’elle ne doive s’enfuir de son propre palais accompagnée de son garde du corps, Hak.
Yona, au pied du mur, semble déterminée
Alors bien sûr au départ, elle n’en mène pas large : il lui faut réaliser la situation et savoir quoi en faire. Passé l’effet de sidération, la jeune demoiselle nous montre tout son potentiel de résilience. Elle se sait peu courageuse, elle va apprendre à le devenir. Elle se sait peu forte, elle va demander à apprendre le maniement du couteau. En même temps, la quête dans laquelle elle s’engage ne lui laisse que peu de répit.
On pourrait s’attendre à ce qu’elle veuille rester dans son confort, en profitant de l’aide de son garde du corps. Pas du tout ! Au contraire, ça l’énerve de devoir compter sur les autres, de les voir se blesser tandis qu’elle reste à l’abri. Elle, elle voudrait agir, changer les choses et ne plus fuir.
Habitée par l’envie de reconstruire son pays et le diriger à nouveau, elle nous montre tous ses talents de dirigeante et de stratège, en sachant rallier les autres à sa cause. Franchement, on ne peut que lui tirer notre chapeau. À sa place, difficile de savoir ce qu’on aurait fait !
Nodame, l’originale
Véritable électron libre, Nodame est assurément l’héroïne la plus originale du panel de cet article. Jamais là où on l’attend, elle respire l’anticonformisme. Personnage principal de la série chorale Nodame Cantabile, elle détonne par ses attitudes complètement loufoques et sa façon de penser bien personnelle. On se souvient de ses onomatopées totalement sorties du chapeau et qui ne trouvent pas vraiment de sens. Gyabbo ! Elle pourrait inventer une langue que ça ne nous surprendrait pas…
Passionnée par le piano, elle en oublie tout le reste ! Elle peut passer des heures à en jouer juste pour le plaisir, tellement elle est absorbée par ce qu’elle fait. Son appartement est dans un état catastrophique avec des poubelles qui s’entassent et des restes de nourriture qui pourrissent. C’est comme si le monde n’avait pas de prise sur elle : celui-ci peut tourner qu’elle restera focalisée sur sa musique.
Nodame, sous les traits d’une déesse grecque
Pourtant la discipline qu’elle a choisie se veut stricte et faite de règles. On n’interprète pas n’importe comment une pièce de musique ! Malgré tout, sa méthode peu conventionnelle pour se l’approprier réussit à insuffler un peu de liberté à tous ces carcans. Ses camarades, en premier Chiaki, le reconnaissent : elle est douée, dans sa façon d’envisager le piano et la musique.
Kaoru, l’entrepreneuse
L’héroïne du manga de Mari Okazaki, & – And, ne cesse de nous surprendre ! Secrétaire médicale en intérim le jour, gérante d’un salon de manucure le soir, elle combine une double journée loin d’être de tout repos. Au début de l’histoire, elle ne sait pas trop où elle en est sur divers sujets : ce qu’elle veut dans la vie, son rapport à la féminité, etc.
À quoi pense Kaoru ? Peut-être à une nouvelle façon d’attirer plus de monde dans son salon…
Un peu paumée, elle se lance presque sur un coup de tête dans ce projet. Pourtant, il en faut de l’audace pour tenter de monter son business ! Bien sûr, elle faisait déjà des manucures à domicile mais là elle passe à une étape supérieure en décidant de louer un local. Seulement, ça ne se fait pas comme ça et les premiers bénéfices peuvent être longs à arriver. C’est ce qu’elle découvre au fur et à mesure qu’elle se heurte à quelques difficultés : être rentable, payer ses charges, attirer de nouvelles clientes. Mais loin de se laisser abattre, elle continue dans son optique, tentant de trouver de meilleures solutions… et ça commence à fonctionner !
Son choix a suscité pas mal de questions. Pourquoi s’embarquer dans un tel projet ? La jeune femme ne sait même pas y répondre, à part pour dire qu’elle veut permettre à d’autres working girls – aux horaires décalés – de pouvoir aussi avoir du temps pour elles. Et au fond, pourquoi questionner sur le pourquoi ?
Dans son emploi salarié, elle subit la pression de toute part, puisqu’en tant que secrétaire médicale, elle a un statut un peu particulier, considérée comme la gratte-papier de ces médecins… Lorsqu’une opportunité d’évolution (bénéfique pour son métier) se présente, elle n’hésite pas ; ce qui fait qu’elle doit investir encore plus de temps dans ce nouveau poste entre formation et adaptation. Or, elle ne renonce pas à son projet de salon de manucure, continuant à maintenir ses rendez-vous. On aurait pu penser qu’elle allait renoncer à l’un des deux, mais non ! Kaoru choisit de ne pas choisir. C’est là toute sa force et sa volonté ! Elle, qu’on pensait très évasive sur ses envies, nous montre toute l’étendue de sa détermination.
Kûko, la résiliente
L’héroïne de Moving forward force l’admiration ! Bien décidée à aller de l’avant, elle se donne du courage en resserrant sa queue de cheval portée en hauteur et se montre toujours souriante. Pourtant… elle cache une profonde tristesse.
À la suite du drame qu’elle a vécu, elle aurait pu se renfermer sur elle-même ou se laisser aller. D’ailleurs, ça aurait été totalement normal au vu de la situation. Parce qu’après tout, qui dans sa situation ne l’aurait pas fait ? Bien au contraire, elle choisit d’avancer en pensant le moins possible à sa douleur. Elle s’occupe l’esprit en prenant en photo le quotidien de son quartier, n’hésitant pas à braver toutes les positions pour capturer LE cliché qu’elle avait en tête.
Les deux facettes de Kûko
Cela ressemble à une fuite en avant mais c’est sa façon personnelle de surmonter son traumatisme. On ne peut qu’admirer sa force de caractère ! Entourée de son ami d’enfance, de son crush et d’un camarade au franc-parler salvateur, elle va réussir à trouver les moyens nécessaires pour s’en sortir et trouver sa voie.
Être plus honnête avec elle-même et accepter sa part d’ombre, voilà qui la propulse à l’étape supérieure pour s’accepter telle qu’elle est. Cela ne se fera bien sûr pas tout de suite. Il lui faudra du temps, mais elle n’est pas seule dans ce dur chemin qu’est celui de la résilience.
Mito, la battante
C’est une héroïne qui (du moins au début) donnerait n’importe quoi pour percer dans la catégorie « it-girl ». Mito, Ugly Princess combattive, est raccord avec le titre du manga dont elle est l’héroïne. Princesse, peut-être, mais moche. Disons-le clairement. Natsumi Aida, l’autrice, ose dessiner une vraie moche. Pas une pseudo-laide finalement magnifique lorsqu’elle enlève ses lunettes. Mito n’est pas jolie, et elle le sait. Elle a pris conscience de sa différence à l’école, et, depuis, souffre en silence. À ce stade, on s’attend à ce que le beau gosse du coin pose le regard sur elle, et l’élève au rang de fille désirable. Certains shôjo ont ainsi expédié le traumatisme des brimades et du rapport au corps pour nager à la surface des eaux. Natsumi Aida va en profondeur et critique nos sociétés superficielles. Mito ne reste pas passive. Elle prend le contre-pied. Hors de question de continuer à jouer l’invisible. Elle aussi a le droit de s’aimer et d’être aimée.
« Même si je suis moche, je veux connaître l’amour » … une phrase criée par Mito, marquée sur sa joue, effacée par ses larmes. C’est le début d’une nouvelle vie pour notre héroïne combattive.
La transformation de Mito ne se fait pas en un jour. Parfois, la jeune fille perd courage, doute, veut retourner à sa vie d’avant. Le fameux « physique des magazines » est-il le goal ultime pour plaire (à qui) ? Faut-il sacrifier ses amies sur l’autel de la beauté à tout prix ? Si, au départ, Mito veut changer par amour, elle comprend que c’est avec elle qu’elle doit faire la paix. Elle réalise l’importance d’une belle amitié. Mito parvient à s’ouvrir à l’autre et à oser de nouvelles choses sans pour autant renier qui elle est. Notre héroïne reste elle-même, tout en explorant de nouvelles contrées et en améliorant ses compétences. Dans un jeu de drague (pour parler des choses qu’aime Mito !), c’est comme si elle parvenait à choper tous les gars en même temps. Bravo Mito ! Tu as atteint le rang de brave.
Kyoko, la révolutionnaire
Se faire humilier par celui qu’on aime, après des années passées à son service ? Le pitch serait parfait pour un drame mélancolique. C’est le début de Skip beat! shôjo manga propulsé par son héroïne, Kyôko, qui ne fait rien comme tout le monde. Pleurer pour un mythomane, paresseux, fourbe et mégalo n’est pas dans son genre. Là où toute amoureuse naïve aurait versé des torrents de larmes, Kyôko sort un rire effrayant. Le changement est radical. Elle se met à haïr celle qu’elle était avant pour se plonger tout entière dans le désir de vengeance…
Kyoko, l’ange de la vengeance
On peut dire que Kyôko a connu les deux extrêmes : l’amoureuse transie, et la vengeresse effrayante. Sa position anti-amour la range du côté des révolutionnaires. Kyôko veut faire exploser le système, à commencer par celui du showbiz. Mais une autre révolution opère : Kyôko prend goût au jeu. Celle qui a passé son enfance à se cacher derrière un masque se révèle sur scène, en incarnant d’autres personnages. L’amour du métier ouvre cependant la porte à d’autres amours… Notre héroïne progresse petit à petit et règle ses comptes avec elle-même. On aime son évolution, ses prises de position tranchées, ses doutes, ses rires, ses colères… Kyôko grandit, et nous emmène dans son parcours de vie. Avec elle, on comprend que tout est possible, même après plusieurs accidents de parcours.
Kawana, à contre-courant
À première vue, rien ne distingue Kawana des autres jeunes femmes. Salariée d’une entreprise de design d’intérieur, elle vit dans une relative insouciance. Elle n’a pas réalisé ses rêves de jeunesse mais a un emploi. N’est-ce pas l’essentiel ? Kawana avance dans le sens de la marche. Ses retrouvailles avec Ayukawa, son amour de jeunesse, la font tout d’abord stopper sa marche. Contrairement à elle, et malgré son handicap, Ayukawa a réalisé ses rêves. Toujours amoureuse de lui, Kawana décide de vivre pour elle, quitte à devoir nager à contre-courant.
Ayukawa et Kawana, dans leur bulle de bonheur
Kawana la passive devient actrice de sa vie. On aime ses prises de position. On grince devant ses hésitations. On pourra lui reprocher une tendance à la facilité, à rester dans sa zone de confort. Kawana se laisse parfois entretenir. Elle abandonne même ses bonnes résolutions pour revenir à sa prétendue vie insouciante d’avant. Son amour la rappelle à l’ordre et elle reprend le contrôle de sa vie. Au final, elle s’oppose à sa famille, ses amis, la société. Ses proches sont stupéfaits par ses nouvelles prises de décision. Ils comprennent que la jeune femme ne fera plus marche arrière. Kawana nous montre qu’en avançant à contre-courant, on peut se perdre, se cogner, se laisser emporter par le courant. Mais on finit toujours par retrouver le bon chemin.
Asa, exploratrice du désert
Asa vit un drame familial. Alors que ses camarades entrent dans l’adolescence avec joie et insouciance, la jeune fille enterre ses parents. L’on s’attend à des larmes, des cris, de la peur, de l’effroi. C’est tout le contraire que nous raconte Tomoko Yamashita, autrice d’Entre les lignes. Asa est-elle triste ? En colère ? Traumatisée ? Et Makio, cette tante chez laquelle elle part vivre, que ressent-elle ? Le josei nous surprend en nous emmenant là où l’on ne pensait pas aller. Le drame familial est la base d’une histoire singulière, remplie d’incompréhensions. Asa a l’impression d’avoir été propulsée dans le désert, sans carte ni boussole. Son seul horizon : le dos de sa tante asociale.
Makio, à gauche, et Asa, à droite, séparées par le « ikoku » de « ikoku nikki » titre original du manga Entre les lignes. « ikoku » signifie « pays différent ». Le « nikki », c’est le journal intime. Le titre décrit très bien la relation des deux héroïnes. Chacune est un monde, brusquement envahi/exploré par un autre.
Asa interroge et étonne. Elle affronte l’impossible avec une dignité admirable. Elle se plie même à la terrible requête de sa grand-mère. Asa marche dans le désert parce qu’il faut bien marcher. Elle reste une adolescente qui veut mener une vie ordinaire. D’où ses moments d’incompréhension, de colère, de panique, d’interrogation. Comment tourne le monde ? Comment gérer ses émotions ? Comment trouver des réponses ? Asa est un petit ovni dans le paysage shôjo. Makio en est un autre. A deux, elles nous montrent une autre manière d’avancer dans la vie. Sur les mains, en courant, à cloche-pied, et même, parfois, à reculons. L’essentiel n’est-il pas de vivre ?
Nanase, la pro passionnée
Cette héroïne-là a bien failli être retirée du classement ! Nanase de Check me up! coche, au début (et même à la fin !) toutes les cases de l’héroïne positive, un poil cruchette, qui ne s’intéresse qu’à l’amour. Voyons plutôt : sortie du lycée, et désespérant de trouver l’amour (au lieu de s’occuper de son orientation), elle tombe sur une femme faisant un malaise et hurle à l’aide. Kairi Tendô, médecin et bishie en jogging, accourt, sauve la mamie, et félicite la lycéenne. Cette dernière a trouvé sa voie : infirmière, pour officier à l’hôpital de son bellâtre. À aucun moment elle n’envisage de simplement se rendre dans l’hôpital du gars. Elle ne décide pas non plus d’être médecin (peur de la longueur des études ?). 5 ans plus tard, diplôme d’infirmière en poche, Nanase file dans l’hôpital de Tendô. Victoire !… ou pas.
Le bishi en question, et l’infirmière en question. « Je l’ai eu !! » semble nous dire Nanase avec fierté. Attends plutôt de savoir manier une aiguille…
À ce stade, je dois te dire que j’ai vu le drama Check me up!, disponible gratuitement sur viki.com. Je n’ai pas lu le manga et ne pense pas le lire (Tendô, c’est Takeru Satô !! Voilà, c’est dit). Bien vite, Nanase fait tout le contraire de ce qu’on aurait attendu d’elle. Sa superficialité s’envole quand elle est en action. ça ne l’empêche pas de faire des bourdes, mais ça la crédibilise comme infirmière. Si, au tout début, elle persévère pour rester après de son bellâtre ronchon (comme les héros vaguement ténébreux types de Maki Enjôji, il a sale caractère), elle se met à vraiment comprendre et aimer son métier. Elle persévère pour ses patients. Elle est pro, indépendante, et on apprécie de la voir évoluer dans son travail. Ses véritables qualités apparaissent et l’élèvent au rang d’héroïne persévérante et courageuse. Il en faut bien, pour supporter les humeurs de Tendô…
Que ce soit de manière radicale ou progressive, on aime ces héroïnes qui sortent des sentiers battus. Parfois, le contre-pied est « négatif » au début, pour tendre vers le positif. Leur mot d’ordre pourrait-être : « pourquoi faite comme tout le monde quand on peut faire comme soi-même ? » En moins mégalo, ça donne : « suis ton propre chemin ». En plus poétique, c’est le fameux « écoute ton cœur » (mais pas comme Nanase amoureuse, hein !) Et toi, as-tu d’autres exemples d’héroïnes de shôjo qui font le contraire de ce qu’on attend d’elles ? Te reconnais-tu dans leurs histoires ?