Les héroïnes de shôjo qui sortent du lot !

Nous avons toutes et tous des héroïnes qui nous paraissent inoubliables. Certaines incarnent la force, le courage face à l’adversité et aux épreuves de la vie, d’autres la gentillesse, la bonté ou encore l’humour.

Elle ne sont bien sûr pas exemptes de défauts, mais qui peut se vanter d’en être dépourvu ? Ces héroïnes sont à l’image du genre humain, superbes et incroyables dans toute leur diversité. C’est pourquoi nous avons décidé de leur rendre honneur.

Au fil de cet article nous verrons plusieurs types d’héroïnes que l’on rencontre dans les shôjo et qui peuvent à leur manière laisser un souvenir impérissable pour le lecteur.

Nous nous intéresserons aux héroïnes fortes prenant leur destin en main, quelles que soient les épreuves traversées, puis aux filles indépendantes, qui ne se soucient pas de l’avis des autres et font ce dont elles ont envie. Nous vous présenterons également certaines héroïnes cachant leur vraie personnalité au monde, puis celles du quotidien. La dernière catégorie regroupera les personnages ayant vécu des évènements difficiles dans leur vie et qui se battent pour s’en sortir.

Nous te souhaitons une bonne lecture !

 

Les filles à action qui prennent leur vie en main

Les héroïnes de shôjo sont loin d’être des demoiselles en détresse qui attendent d’être sauvées par leur prince charmant. Certaines vont jusqu’à retrousser leurs manches, prendre les armes pour se battre pour leurs idéaux. Leur esprit combatif et leurs capacités physiques n’ont rien à envier à leurs confrères masculins.

Pour la plupart d’entre nous, notre enfance a été bercée par le récit héroïque d’Oscar François de Jarjayes de La Rose de Versailles. Cette jeune femme est élevée comme un garçon par un père militaire souhaitant avoir un héritier mâle. Elle accède au rang de Capitaine de la garde royale à seulement 14 ans, assurant la protection de la future reine Marie-Antoinette. Quelques années plus tard, grâce à son courage et sa loyauté sans failles, elle reçoit le titre de Colonel à un très jeune âge.

Elle n’a pas peur d’être une femme dans un univers d’hommes ; en plus de son intelligence, son habileté à l’épée fait taire les plus sceptiques. Oscar représente à la fois la force et la délicatesse, l’idéal à la fois masculin et féminin. Elle est l’objet de l’affection des deux sexes. Sa position particulière, celle d’une femme militaire, lui offre une liberté qu’aucune femme de l’époque ne peut se permettre.

Oscar qui porte en elle l'âme de la Révolution française
Oscar qui porte en elle l’âme de la Révolution française

Au début de l’histoire, elle rejette totalement sa condition de femme. Elle en souffre terriblement, et ce n’est que plus tard qu’elle accepte son identité et embrasse en même temps sa destinée, celle d’une révolutionnaire pendant la Révolution française. En effet, malgré son statut dans l’armée et sa dévotion envers sa famille et la reine, elle décide de suivre ses idéaux. Elle se rebelle contre la corruption du régime royaliste pour la liberté et l’avenir du peuple. Oscar est un personnage iconique par sa complexité. Elle se bat jusqu’à son dernier souffle pour les autres.

Sarasa de Basara est elle aussi une glorieuse révolutionnaire qui doit mener une double identité sexuelle. Alors qu’elle est encore adolescente, son village a été décimé par une famille royale tyrannique. Son frère jumeau Tatara, qui serait l’étoile sauvant le pays selon la prophétie, meurt au combat. Au milieu du ravage, Sarasa se relève, prend l’identité de son frère et continue de porter le flambeau qu’il a laissé. Elle jure de se venger du Roi Rouge, coupable de la mort de ses pairs, puis de renverser le régime actuel.

S’ensuit alors une longue épopée pour cette jeune fille qui doit vivre une double vie, et surtout porter l’espoir de tout le pays sur son épaule. Son personnage prend toute son ampleur au fil de l’aventure : chaque nouvelle rencontre, chaque péripétie l’endurcissent physiquement et mentalement. La voir évoluer est un vrai bonheur. La jeune femme en elle reste toutefois intacte ; elle tombe amoureuse de Shuri, sans savoir qu’il porte un autre surnom : le Roi Rouge.

L'opposition entre Sarasa et Shuri
L’opposition entre Sarasa et Shuri

Ce dilemme digne d’une grande tragédie grecque insuffle à la série une portée dramatique exceptionnelle qui finit en apothéose. Contrairement à Oscar qui accepte la part de femme en elle en même temps que ses idées politiques, Sarasa devra choisir entre devenir Tatara le révolutionnaire et rester elle-même, la Sarasa qui aime Shuri.

L’auteur de Basara, Yumi Tamura, a le don de créer des héroïnes marquantes, puisque Hana, la seconde héroïne de son manga post-apocalyptique 7 Seeds, brille également par sa ténacité. Elle ne se bat pas pour le peuple mais pour sa propre survie. Elle a été choisie par le gouvernement comme l’un des derniers espoirs de l’humanité après l’apocalypse. Le projet consiste à cryogéniser dans différents lieux, cinq équipes de sept personnes en bonne santé, qui se réveilleront une fois les conditions extérieures redevenues favorables suite à une pluie de météorites. Ces équipes devront survivre et faire perdurer l’humanité dans ce nouvel environnement hostile.

De par son caractère bien trempé, Hana devient rapidement le pilier de l’équipe du printemps. Alors qu’elle est sans repères au milieu de l’inconnu, elle garde la tête haute. Ses bonnes capacités physiques, doublées de son audace et sa fermeté, la sauvent du pétrin de nombreuses fois. Hana traverse des situations cauchemardesques, les yeux rivés sur son objectif : retrouver son petit ami.

Hana et son équipe au milieu de la nature hostile
Hana et son équipe au milieu de la nature hostile

 

Ces trois héroïnes, Oscar, Sarasa et Hana partagent de nombreux points communs : elles sont fortes physiquement et mentalement, prennent leur destin en main et n’hésitent jamais à aller au devant de la bataille. Elles sont aussi amoureuses d’un garçon. Cet amour les accompagnera tout au long de leur quête jusqu’à devenir parfois leur raison de se battre. Néanmoins, l’intrigue amoureuse ne porte nullement préjudice à leur force. Elles n’en ressortent que plus entières et profondes.

D’autres héroïnes se battent aussi, mais pour des causes un peu moins nobles… Par exemple, Mafuyu de Fight Girl, ancienne délinquante devenue (contre son gré) membre du club des bonnes mœurs, utilise ses talents en bagarre pour faire respecter l’ordre dans son lycée.

Dans un esprit plus revanchard, Kyôko de Skip Beat se démène non pas pour son amour, mais contre son (ex-)prince charmant ! En effet, Kyôko était l’archétype de la fille bonne poire au début de la série : elle a suivi son ami d’enfance Shô jusqu’à Tôkyô pour que celui-ci puisse devenir chanteur. Elle était un peu comme sa bonne gratuite, jusqu’à ce qu’il la jette comme une vieille chaussette. On pourrait s’attendre à ce que Kyôko pleure de toutes les larmes de son corps, mais non, elle crie tout de suite à la vengeance. Elle déclare haut et fort qu’elle écrasera son ego surdimensionné en devenant plus populaire que lui !

Kyoko, l'ange de la vengeance
Kyoko, l’ange de la vengeance

Dans la même veine, la lycéenne Hikari de Special A, éternelle deuxième, remue ciel et terre pour vaincre Kei, le numéro un dans toutes les domaines.

 

Les électrons libres

Ce ne sont pas des héroïnes influençables, loin de là. Ces femmes-là n’attendent pas qu’on leur dise quoi faire pour suivre leur propre chemin et construire leur destin. Indépendantes, ce sont des électrons libres qui ne s’occupent pas de l’avis des autres ou de suivre le statut quo. Ce qu’elles désirent, c’est faire ce qu’elles veulent.

nana
Nana Osaki, rockeuse dans l’âme

La première et sans doute la plus connue est Nana Osaki de Nana. La jeune femme, chanteuse d’un groupe de punk rock, est à l’image de ce style, marginale et rebelle, un peu sauvage même. Écorchée par la vie du fait d’une enfance difficile, elle décide de prendre son futur en main puis de monter à Tokyo pour faire carrière dans la musique. Pour cela, elle se voit contrainte de laisser derrière elle les deux autres membres de son groupe, Blast, qui commençait pourtant à percer dans sa région natale.

Avec courage et acharnement, Nana s’accroche à son rêve sans faire cas des obstacles se dressant en travers de sa route. Malgré la force de caractère dont elle fait preuve, la jeune femme, qui se veut autonome et solitaire, est très dépendante des autres affectivement parlant. Elle tente de combler un vide en s’accrochant à ses proches, dont sa colocataire Nana Komatsu. Ces failles profondes qui tourmentent Nana sont le fait de son passé difficile, mais n’occultent pas le farouche besoin d’indépendance et de réussite de la jeune femme.

Toujours dans le domaine de la musique, Megumi Noda de Nodame Cantabile est une musicienne unique en son genre. Étudiant le piano dans une école très réputée, elle a pour particularité d’avoir une mémoire auditive exceptionnelle. Cela lui permet de rejouer des morceaux qu’elle n’a entendus qu’une seule fois et ce, sans partition. Ceci dit, même avec une partition sous le nez, la demoiselle n’en a que faire et joue le morceau à sa façon, partant dans certaines envolées lyriques. Le plus incroyable est qu’elle possède un talent incontestable. Cela donne une mélodie qui certes, ne colle pas à la partition, mais touche quand même ses auditeurs.

Sa manière d’être est tout aussi singulière. À l’image de sa musique, la jeune femme est peu ordonnée : elle vit dans un dépotoir, mais ne semble pas s’en émouvoir. Elle manque totalement d’élégance et de raffinement. Elle fait des mimiques et bruits étranges à longueur de journée, ce qui peut être surprenant pour ceux qui la côtoient. En plus, Nodame est un ogre qui ne peut s’empêcher d’engloutir tout ce qui a l’air mangeable et qui passe à côté d’elle. En un mot, elle est elle-même ; elle ne songe pas à changer pour faire plaisir aux autres !

Megumi n'en fait qu'à sa tête.
Megumi n’en fait qu’à sa tête.

Haruhi de Host Club aspire à avoir une vie sans histoire. Alors qu’elle est très mignonne, elle ne se soucie guère de son apparence. Elle se promène avec les cheveux désordonnés et les vieux vêtements de son père trop grands pour elle. Elle excelle dans l’art de faire des courses au supermarché. Son rêve est de devenir une riche avocate. Son train-train quotidien part en fumée le jour où elle casse un vase de plusieurs millions de yens. Pour rembourser la dette, elle doit travailler comme hôte en se déguisant en garçon et divertissant les jeunes filles en fleur richissimes de son lycée.

Haruhi en a marre de tes idioties.
Haruhi en a marre de tes singeries.

Haruhi est en total décalage avec le monde de luxe extravagant de son club d’hôtes autant par sa situation économique que par sa personnalité hors norme. Quand cela ne concerne pas l’argent ou la nourriture, elle est indifférente à tout. Les charmes des autres membres du club d’hôtes ne lui font pas battre un cil. Les jeunes clientes du club succombent immédiatement à sa franchise et son côté tête-en-l’air naturel. De plus, grandir dans une famille de classe moyenne lui a donné un caractère responsable et mature qui manque à ses camarades. Elle regarde avec un œil désabusé les délires rocambolesques de ses pairs. C’est dur d’être la seule personne saine d’esprit au milieu d’idiots !

Sunako de Yamato Nadeshiko est un personnage détonant. Elle est fan de films d’horreur et de tout ce qui est morbide. Ses meilleurs amis sont un squelette et deux modèles anatomiques. Elle hait le soleil. Préférant se réfugier dans l’obscurité, elle ne met pas un pied dehors. Elle cultive une apparence horrifique digne de Sadako de The Ring : des cheveux noirs, une longue frange qui cache ses yeux (et sert à filtrer la lumière), des cernes profonds à force de regarder des films dans le noir, et une peau blanchâtre à cause du manque de lumière. Sa vision tordue du monde rend sa personnalité encore plus lugubre que son physique. Elle se plaît dans son petit coin et n’a pas besoin qu’on la sorte de là, non merci.

Sunako qui terrifie ses colocataires
Sunako qui terrifie ses colocataires

Au fur et à mesure de l’histoire, le personnage de Sunako s’épaissit. Elle se sent bien comme elle est certes, mais en réalité elle manque d’assurance. Très complexée, elle a une image très négative d’elle-même. Elle se considère comme laide et pense qu’elle ne pourra jamais devenir belle. Elle préfère rester dans sa zone de confort plutôt que de s’ouvrir au monde de peur d’être blessée. Sunako n’est pas qu’un personnage comique ; son évolution au cours du manga grâce à ses colocataires est tout aussi incroyable.

misami-hirota

Fan de yaoi à la vie à la mort, les tragédies me brisent le cœur mais j'aime ça, car c'est le mal qui fait du bien.

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