Après la Yaoi Yuri Con, Lyon et ses environs ont accueilli les 10 et 11 novembre derniers la 14e édition de la Japan Touch. Deux shôjo-addicts, Maella et Nico Robin, s’y sont rendues et te proposent, chacune, leurs impressions sur le premier jour.
- Portrait de Maella
- Portrait de Nico Robin
- Quand entrer dans la convention devient un calvaire…
- … heureusement tout s'arrange après une démonstration de shintaïdo
- La partie jeunes créateurs : véritable vivier de réalisations intéressantes
- La Corée du sud s'invite à la Japan Touch
- Le rez-de-chaussée : tout est fait pour consommer
- Ototo Manga s'expose
- Et au final, qu'en ai-je pensé ?
Portrait de Maella
J’ai été déjà assez déçue l’année dernière par la Japan Touch. Changer de lieu fait apparemment prendre la grosse tête à l’association ! Et apparemment, l’argent compte plus que tout puisque c’est une convention toute commerciale que je retrouve cette année.
J’ai été assez surprise et choquée de voir que la queue des préventes allait dix fois plus lentement que celle de ceux qui n’avaient pas de billet. J’étais dans cette dernière, et il faut dire que, arrivée à 10h, je suis entrée avant des gens qui attendaient depuis aux environ de 9h… Et je plains ceux qui étaient très très loin (la queue faisait presque le tour du bâtiment, donc je dirais plus de 20 m ?) puisque certains ne savaient pas qu’il y avait deux files bien distinctes… Beaucoup de cosplayeurs sont arrivés en retard à cause de cette désinformation et certains ont dû doubler les autres car ils ne savaient pas qu’il fallait imprimer le papier disant qu’ils participaient bien au concours de cosplay. Du coup, il y a eu pas mal de désinscriptions.
Une fois entrée, moi et mes amis avons fait un tour des stands avant qu’il n’y ait trop de monde. Les stands proposaient tout ce qu’il y avait de plus classique. J’ai même trouvé une robe gothique lolita à 5€ ! En tant que grande fan de yaoi, je ne pouvais rater le stand de Taïfu, très attrayant avec tous les posters, et tous leurs mangas étaient vendus !
Nous sommes ensuite montés pour manger. Cette année, j’ai trouvé qu’il y avait moins de monde sur les stands de nourriture. Si le premier étage était bruyant, le deuxième était vraiment calme, c’était agréable. Les stands amateurs proposaient de très jolies choses !
Cette année, les activités proposées étaient vraiment très peu nombreuses, laissant place aux jeux vidéos (du moins le samedi). C’est ce qui m’a le plus déçue. Le karaoké proposé n’avait presque aucun titre japonais, que coréen. De plus, quand on chantait, on avait l’impression que les gens s’en fichaient complètement ce qui ne motivait pas vraiment…
Au final, je suis ressortie avec l’impression que la Japan Touch est devenue une convention très commerciale et non plus conviviale comme avant. Ce qui est vraiment dommage…
Portrait de Nico Robin
Quand entrer dans la convention devient un calvaire…
Lorsque je me suis rendue le samedi matin à l’espace double-mixte avec ma prévente, je pensais faire un peu de queue mais jamais je n’aurais imaginé que ce fût à ce point ! En effet, si la file des personnes venues sans ticket avançait rapidement pour devenir quasi inexistante, celle des préventes prenait tout son temps. Je dois avouer que je ne m’étais pas pressée pour me rendre sur Villeurbanne, ne me doutant pas du monde qu’il y aurait.
Pourtant, j’aurais dû le prévoir. Le tram était déjà rempli dès la gare. De toute façon, cela n’aurait pas réellement changé grand chose et puis j’ai rencontré deux amies sur place. Avec elles, j’ai pu croiser deux filles qui avaient fait également la Yaoi Yuri Con. Elles s’étaient cosplayées pour l’occasion en personnages de Black Butler : l’une en Ciel Phantomhive, l’autre en Sebastian.
Le temps d’attente parut légèrement moins long (1h30 quand même). Une fois entrée, j’étais bien soulagée ! Le temps n’était absolument pas agréable, rester à l’intérieur avait alors son avantage. Je ne regrette pas l’attente au final.
… heureusement tout s’arrange après une démonstration de shintaïdo
Sur les coups de 12h40, l’heure à laquelle j’ai pu accéder à la convention, le rez-de-chaussée consacré aux jeux vidéos et aux stands de goodies étant venu à saturation, mes amies et moi avons dû nous rendre au premier étage. Après avoir pris le petit programme, nous avons entrepris de faire le tour en commençant par l’espace arts martiaux.
Ce qui est bien avec les conventions de ce genre, c’est que l’on peut découvrir de nombreuses choses ! À ce moment-là, une école de shintaïdo faisait une démonstration. J’ai été véritablement impressionnée ! Le maître était capable de maîtriser ses disciples à mains nues lorsqu’il en affrontait deux en même temps. Je me serais crue dans un film d’action. *rires*
La partie jeunes créateurs : véritable vivier de réalisations intéressantes
Après le shintaïdo, j’ai continué mon tour et ai bien sûr trouvé les différents stands de créateurs amateurs. C’est d’ailleurs à cet endroit que j’ai dépensé le plus mon argent ! Une japonaise s’était spécialisée dans la réalisation de marque-pages en cèdre avec des motifs creusés dans le bois. Ils dégageaient une odeur très agréable !
Au delà des stands de bijoux qu’on aimerait manger, beaucoup de dessinateurs étaient présents et vendaient soit des badges, des fanbook… Les créations exposées étaient vraiment fantastiques pour la plupart et leur prix n’était pas trop excessif. En plus, beaucoup d’espace leur était alloué. Du coup, pour circuler c’était l’idéal !
Un petit détail ne m’a pas échappé : la présence un pan entier de posters à la vente avec seulement des beaux gosses – de shônen, certes, mais des beaux gosses !
La Corée du sud s’invite à la Japan Touch
Je dois bien le confesser, si je suis venue cette année à la Japan Touch alors qu’il ne semblait pas y avoir de « grand événement », c’était pour l’espace consacré à la Corée du sud !
Eh oui, en tant que grande amatrice de ce pays, je n’ai pu résister à cet appel. J’ai particulièrement été ravie de voir que Booken Manga était là. J’ai donc pu m’acheter le tome 6 de The Swordsman qui manque tant à ma collection ! Le stand n’était pas très grand et les stocks peu abondants, mais le staff était vraiment sympathique. J’ai même eu droit à un tome tout propre, pas abîmé !
En plus de l’éditeur, un autre stand m’a interpelée : celui d’une épicerie coréenne que je connais bien, Kimchi. J’ai eu par la même occasion le plaisir de retrouver une de mes amies qui faisait la promotion pour son site d’apprentissage du coréen. Et l’envie de repartir avec un souvenir m’a prise !
Il n’y a qu’une chose que je puisse regretter : l’espace Corée était assez confidentiel malheureusement. Je m’attendais à un peu plus d’exposants.
Le rez-de-chaussée : tout est fait pour consommer
Après m’être restaurée comme il le fallait, je suis descendue avec mes deux amies pour partir à l’assaut du rez-de-chaussée. Si l’espace créateurs était plutôt calme et frais, l’ambiance en bas s’est révélée bien différente. Il faisait très chaud et le volume sonore avait soudain changé ! La véritable épopée pouvait alors commencer.
La plupart des stands contenaient moult goodies tous plus variés les uns que les autres – même si parfois on pouvait retrouver les mêmes produits. Perruques, peluches mignonnes, bonnets originaux comme on ne peut trouver que dans les conventions de japanimation, et j’en passe… Tout est fait pour qu’à un moment donné tu achètes, tellement tu es submergé.
D’ailleurs les fans de K-pop et de beaux gosses asiatiques pouvaient trouver également leur compte. Un stand entier était dédié aux groupes de chanteurs coréens. Je ne peux pas décrire toute la diversité des goodies présents tellement j’en ai vus. Je crois qu’on peut dire que c’était de la folie !
Ototo Manga s’expose
Malgré tout, à cet étage, un stand était indispensable : celui d’Ototo Manga et de Taïfu Comics.
Je voulais absolument m’y rendre parce qu’avec Booken Manga, c’était le seul éditeur présent à cette convention. J’aurais tellement aimé voir Akata et d’autres.
Chez eux, le staff était vraiment très sympa. On sentait qu’ils appréciaient d’être au contact des acheteurs fan puisque je me suis fait offrir un superbe poster de Spice & wolf pour l’achat des deux tomes de ce manga. D’ailleurs, au niveau des posters, ils étaient tous magnifiques ! En plus il s’agissait de plutôt grands formats, donc je ne peux pas dire que je me sois fait rouler.
Et au final, qu’en ai-je pensé ?
Mon petit tour de cette convention étant partiel, je n’ai pas eu le malheur de vivre les affres du report des exhibitions et autres problèmes de timing. J’ai pu retrouver des amies et nous avons donc fait la convention ensemble.
Mine de rien beaucoup de gens avaient fait le petit effort de soit se cosplayer soit porter quelque chose d’original ne manquant de provoquer la curiosité alentour. Le personnel présent dans le bâtiment d’à côté a fait durer la pause café pour observer les festivaliers vêtus de manière originale.
L’organisation peut avoir été chaotique et certaines choses auraient pu être mieux gérées mais l’ambiance ainsi que les gens qui ont composé cette convention ont fait partie de ses forces.
Qu’elle ait plu ou qu’elle ait déçu, cette convention n’a laissé aucune de nos deux shôjo-addicts indifférentes. Au fur et à mesure des éditions, elle s’est agrandie pour pouvoir accueillir plus de monde et marche de plus en plus sur les traces de la Japan Expo. Mais, à trop vouloir créer un évènement d’envergure, la Japan Touch n’aurait-elle pas brûlé ses ailes ?
De ton côté, as-tu assisté à cette édition de 2012 ? Qu’en as-tu pensé ?
Pour avoir pu discuter avec d’anciens membres de l’association responsable de cette convention, je ne suis pas du tout surpris.
A la base, l’association en question couvre la culture japonaise au sens large, et ses dirigeants – plus axés « cinéma » – ne verraient la Japan Touch que comme un moyen de remplir leurs caisses pour ce qui les intéressent réellement.
La convention effectue une partie de sa promotion sur sa longévité – 14 ans, donc une des plus anciennes de France – donc son expérience, mais entre les déceptions et les engueulades, les organisateurs d’une année sont rarement présents l’année suivante puisqu’ils ont entretemps quitté l’association. Nous nous retrouvons donc avec une convention aux moyens financiers toujours croissants, et des organisateurs débutants incapables de gérer l’événement ; il ne faut pas s’attendre à des miracles avec une telle équation.
Pour l’anecdote, une ancienne organisatrice m’avait avoué ne pas se soucier des vendeurs spécialisés dans la contrefaçon HK ; au contraire, cela permet aux visiteurs les moins fortunés de pouvoir s’offrir des produits dérivés. La seule fois où j’y suis allé, il n’y avait en fait aucun vendeur de produits officiels…
Heureusement que la Yaoi Yuri Con est là pour remonter le niveau des conventions lyonnaises, car pour la seconde ville de France, c’est vraiment honteux !