La proximité forcée dans le shôjo avec romance

Screenshot montrant Chiaki et Nodame

Après 7 jours de festivités, nous voici à la fin de la Semaine du Shôjo édition 2025 ! Mais sois rassuré·e, nous reviendrons l’année prochaine. En attendant, pourquoi ne pas évoquer un trope souvent utilisé dans la fiction et par extension dans le shôjo : la proximité forcée ?

Quand on cherche une nouvelle idée de lecture, savoir à quel trope le livre ou le manga appartient est assez pratique et rassurant. On sait a priori où on met les pieds et quel genre de dynamique on risque de retrouver. Si on adore le trope en question, on est parti·e pour un bon moment de lecture. Dans le cas contraire, on cherche autre chose ou on tente le diable. Après tout, chaque intrigue n’est pas un copier-coller d’une autre et on peut parfois avoir de bonnes surprises.

Pour les auteurices c’est également un moyen simple de gagner un lectorat fidèle et engagé. Les fans de tel schéma vont pouvoir proposer leurs recommandations, ce qui créera de riches discussions. Et pour les personnes qui souhaitent se lancer dans un trope spécifique, ça donne des idées !

Personnellement, j’aime bien lire selon certains tropes quand je souhaite retrouver une ambiance particulière… Je fonds notamment devant les histoires entre deux amis d’enfance qui deviennent amants ou encore la fausse relation, avec contrat. Quand tout ça est saupoudré de slow burn, mon âme est encore plus conquise. Après, ma gourmandise fait que je m’intéresse aussi aux romances plus rapides.

Mais dans cet article, on va s’intéresser à un autre trope, la proximité forcée, ce qu’elle recouvre et comment elle se manifeste dans le shôjo, plus particulièrement lorsque la romance est en jeu.

Comme je le dis souvent, je ne me prétends pas exhaustive en proposant ces lignes. En me basant sur mon expérience de lecture, qui ne couvre pas toute la diversité de ce schéma narratif, il est fort possible que je n’évoque pas certaines séries ou sous-catégories liées à ce trope. Un jour j’aimerais pouvoir transposer cet article aux romances gay et saphiques, car ça m’intéresserait de voir comment les dynamiques divergent lorsqu’on introduit une notion de proximité forcée. Pour l’instant, je n’ai pas assez de références, mais ça viendra !

Qu’est-ce que la proximité forcée ?

Toute analyse commence par un point de définition. Qu’entend-t-on par proximité forcée ? Dans mon esprit, ce trope a toujours représenté les situations dans lesquelles nos deux personnages, souvent principaux, se retrouvent comme forcé·es de passer du temps ensemble parce que proches d’un point de vue géographique. La contrainte ici est à mon sens plus ou moins forte selon une échelle où la liberté de l’un·e d’elleux va de la moins réduite (voisins) à la plus restrictive (confinement dans un espace clos).

En recherchant un peu sur internet (pas de ChatGPT ici), j’ai pu constater une version plus stricte de cette notion de proximité forcée, en opposition à une proximité immédiate (close proximity). Les deux feraient ainsi partie d’un même ensemble : la proximité – tout simplement. Dans ce cas, la proximité forcée implique le fait que les personnages n’aient pas le choix et que le lieu dans lequel ils interagissent est relativement restreint (du genre petit espace comme un ascenseur). Barrière de la langue peut-être car la plupart sont des termes anglophones, le terme de « forcé » revêt plusieurs nuances. C’est la raison pour laquelle, je m’en tiens à la première définition.

Et le but dans tout ça ? C’est bien beau de vouloir rapprocher nos protagonistes, mais à quoi ça va nous servir ? Eh bien, c’est assez simple : créer des interactions plus fréquentes par le biais d’un élément déclencheur.

Le premier degré de proximité : être voisin·es

Être voisin·e ça donne souvent l’opportunité de se rapprocher de l’autre. Bien sûr, la plupart du temps on échange seulement des banalités et quand on ne tombe pas sur des personnes infectes, on peut se rendre service.

Ici, pour que la proximité « forcée » joue son rôle, le fait d’être voisin·e s’ajoute à une autre condition : se connaître au minimum, soit via l’école soit via le travail. Au départ, nos protagonistes ne se fréquentent pas spécialement ou savent juste que l’autre existe. Ça s’arrête ici. Leurs cercles ne sont pas les mêmes et iels n’ont pas vraiment de point commun. C’est là où être voisin·es va créer un plus.

Dans les romances scolaires, ça donne l’occasion à nos protagonistes d’approfondir leur amitié ou de faire émerger de nouveaux sentiments. Comme souvent, au sein d’une classe, le placement des tables est déterminé par tirage au sort ou selon l’ordre alphabétique. On peut suivre avec un même livre, se prêter des affaires ou regarder l’autre dormir pendant la pause. Lors de leur première année au lycée, Uka et Kai (Honey Lemon Soda) finissent par être assis l’un à côté de l’autre – Takamine s’ajoutant par la même occasion. La jeune fille a échangé sa place avec Ayumi pour que cette dernière puisse être proche de son crush.

screenshot officiel montrant uka et kai à côté dans la classe
Uka et Kai deviennent voisins de table.

Et quand on habite pas loin, c’est aussi l’opportunité toute faite de rentrer ensemble après les cours. Et en plus, si la relation est naissante, le prétexte est tout trouvé pour la cacher quelques temps : « ah mais on habite à côté ». Bien pratique, n’est-ce pas ? Par exemple, dans Love, be loved, leave, be left, Rio vient tout juste d’emménager à côté de chez Yuna. Les probabilités de se croiser de manière totalement (non) fortuites sont plus fortes.

Dans un tout autre registre, en l’associant avec le trope seconde chance, on a les deux ex de Love & Retry. Mitsu pensait pouvoir tourner la page de sa relation avec Kaede, celui qui lui a brisé le cœur. Lorsqu’elle découvre qu’il est son voisin de palier et qu’en plus il est avec une fille chez lui, elle n’ose pas imaginer ce qu’il se passe derrière les murs de l’autre appartement. Pourtant, cette nouvelle proximité fortuite (donc artificielle) va être le moyen de rebattre les cartes pour tous les deux… En plus, ils peuvent s’inviter chez l’un·e ou l’autre. J’ai déjà dit pratique ?

Screenshot montrant Chiaki et Nodame
Nodame et Chiaki, voisins de palier, qui vont jouer ensemble. Chiaki a l’air moins ravi.

Avec Nodame Cantabile, Tomoko Ninomiya s’amuse de cette proximité en n’hésitant pas à forcer le trait. Nodame et Chiaki fréquentent la même université de musique. Mais ils ne s’étaient jusque là jamais croisés. Chiaki avait bien entendu une pianiste au jeu particulier sans savoir de qui il s’agissait. Ce n’est qu’en découvrant que tous les deux sont voisins que leur rapport va changer. Nodame n’a alors de cesse que de vouloir provoquer toutes les interactions les plus loufoques possibles, en s’imposant allégrement à Chiaki. Tandis que le second ne peut se résoudre à laisser l’appartement de la demoiselle en décrépitude.

L’étape de plus : vivre ensemble…

Dans la gradation de la proximité « forcée », vivre ensemble me semble être une étape supplémentaire. Que l’on forme une famille recomposée ou qu’on vive en colocation, il y a plus de matière à créer de la contrainte puisque partageant le même toit, nos personnages vont logiquement interagir.

Bon, dans l’absolu rien n’oblige quiconque à se rapprocher et il est toujours possible de déménager. Mais les séries dont je vais parler après narrent des situations où ces protagonistes n’ont pas le choix soit parce qu’ils sont mineurs soit parce que leurs circonstances les obligent à vivre ensemble.

La romance entre quasi-frères/sœurs

C’est là où nous allons retrouver les séries contenant de la romance avec des quasi-frères/sœurs. Au départ, iels ne se connaissent pas ou vont avoir des rapports conflictuels. Mais en formant une nouvelle famille, un désir peu avouable va se créer. Ces sentiments sont la plupart du temps niés au début, puis vient le moment où ils prennent trop de place pour être réfrénés. On atteint alors un point de non-retour.

Cette relation joue sur le tabou de l’inceste sans l’assumer véritablement. L’excuse de l’absence de lien de sang est toute trouvée. Il n’en reste pas moins que tous deux grandissent ensemble dans le cadre d’une famille…

Par exemple dans Lovely Devil, la mère de Kayano décide de refaire sa vie avec le père de Takeru. Sauf que ce dernier est un petit démon qui avait intercepté la déclaration d’amour de la jeune adolescente. Il lui fait vivre un véritable enfer au lycée, et ça sera pareil à la maison. Sauf qu’à force de vivre sous le même toit, la haine va laisser place à l’amour…

Kayano et son quasi-frère, le petit démon Takeru
Kayano et son quasi-frère, le petit démon Takeru.

De son côté, Love, be loved, leave, be left prend le contrepied. Rio et Akari s’aimaient mutuellement. Ils allaient passer à l’étape supérieure (aka sortir ensemble en se déclarant leurs sentiments) mais tout s’effondre le jour où ils apprennent que leurs parents vont se marier, plus précisément le père de Rio et la mère d’Akari. Dès lors, l’âme en peine et pour rassurer la mère de l’adolescente, les deux vont faire en sorte de taire leur affection. Car ils ne veulent qu’une chose : le bien-être de leurs parents.

La romance entre coloc’

Vivre en colocation ça renforce aussi les liens. Alors bien entendu, chacun·e conserve sa chambre mais il y a tous les espaces communs. Du salon à la salle de bain, en passant par la cuisine, tous ces lieux favorisent le rapprochement. Tiens, l’un·e prend son bain et comme par hasard, l’autre læ surprend avec juste une serviette pour la bienséance. Hasard de dingue ! Ou encore, nous avons la préparation des repas. Parfois on vire presque à la catastrophe avec un plat dont l’apparence est douteuse. C’est là que notre chef·fe du jour mitonne sa spécialité avec les ingrédients trouvés dans le frigo.

J’ai plusieurs exemples de colocations un peu forcées qui me viennent à l’esprit. Le premier qui m’inspire c’est lorsqu’on ajoute le combo internat + travestissement. Dans Parmi Eux, pour suivre le sportif qu’elle admire le plus, Mizuki se fait passer pour un garçon. En effet, le lycée dans lequel Izumi se trouve est exclusivement masculin. Comme ce dernier n’a pas de colocataire, c’est notre jeune fille qui partagera désormais sa chambre. La situation de Mizuki est très risquée puisque si elle est démasquée, elle n’aura plus qu’à rentrer chez elle. Et dans le même temps, si au départ leurs rapports étaient un peu distants, Izumi va finalement s’attacher à son nouveau compagnon de chambre… (il pense que c’est un garçon au départ)

Izumi et Mizuki, sa nouvelle camarade de chambre
Izumi et Mizuki, sa nouvelle camarade de chambre.

Certaines colocations ajoutent la dimension de la différence d’âge. On va alors avoir une héroïne qui vient vivre dans une maison partagée, occupée par un ou plusieurs adultes. Miko du manga Mon coloc’ d’enfer se retrouve à habiter la maison de son oncle, partagée par plusieurs colocataires, tous adultes. Elle découvre à la fois la joie de la vie en communauté (les tâches ménagères, le partage des lieux communs) et l’amour par la même occasion.

Dans une dynamique que j’apprécie plus, nous avons Sumire et Momo de Kimi Wa Pet. La première recueille le second qui se trouvait devant son immeuble dans un carton. Elle accepte de l’héberger à condition qu’il devienne son animal de compagnie. Sumire pensait qu’il refuserait mais c’est tout le contraire. Après tout, celui qu’elle appelle désormais Momo, en référence à feue sa chienne, n’a pas d’autre endroit où aller. En vivant chez Sumire, le jeune homme entrevoit une facette que peu de gens ont l’occasion de connaître. Elle qui paraît si sûre d’elle cache en fait de nombreux doutes. Il devient vite accro, et j’aime ça !

Kimi wa pet - Sumire une femme qui veut paraitre forte
Sumire et Momo, son colocataire animal de compagnie (Kimi Wa Pet).

… ou travailler conjointement

Travailler ensemble sur un même projet ou partir en voyage d’affaires permettent là aussi de créer plus d’interactions, en rapprochant par la force nos protagonistes. Quand ils ont des divergences d’opinion, c’est le moyen idéal pour les faire changer d’avis l’un·e par rapport à l’autre. En plus, pour boucler un projet, il faut parfois rester plus tard seuls au bureau, aller au restaurant (manger c’est important). Bref, on doit passer du temps ensemble.

Par exemple, Aoko et Tatsuki (The Blue Flowers and the Ceramic Forest) ont chacun leur propre vision sur la décoration de pièces en porcelaine. Et en plus, leur première rencontre s’est mal passée ! La première en a fait son métier et apprécie tout particulièrement créer des motifs en lien avec la nature, dans le style de Hasami. Le second n’en voit pas l’intérêt et préfère que les pièces qu’il tourne restent blanches. Ils vont pourtant devoir collaborer ensemble dans le cadre d’un projet. Si au départ ce n’est pas gagné, devant leur talent respectif, tous deux vont parvenir à un terrain d’entente. Le résultat : une synergie qui les transcendent. Aoko va aussi découvrir une autre facette de Tatsuki.

Illustration montrant Aoko tenant une pièce à peindre dans l'atelier de porcelaine où elle travaille, avec Tatsuki en arrière-plan
La talentueuse Aoko, dans l’atelier de porcelaine, accompagnée de Tatsuki.

Le business trip, Miu et Shiro, son responsable, ils ont connu ça ! Dans Le charme de l’uniforme, ils travaillent au sein d’une entreprise de confection de poupées. Un projet manque de tourner au fiasco lorsque notre héroïne propose une idée salvatrice. Elle est alors embarquée dans un voyage d’affaires avec Shiro. Seulement, la météo n’étant pas clémente, ils sont contraints de passer une nuit à l’hôtel. Heureusement Miu a pris les devants, ce qui rend le jeune homme redevable. Elle lui propose alors de l’aider à pratiquer les 48 positions sexuelles telles décrites dans un livre. Si au départ il refuse au vu de l’indécence de la position en question, il finit par accepter – certainement intrigué et excité par le contexte inédit dans lequel ils sont.

La proximité forcée, c’est aussi l’apanage des ennemis qui finissent par avoir un même but. Ils viennent de deux pays qui se font la guerre ou dont le conflit est larvé. Leurs intérêts pourraient alors paraître contradictoires puisque le salut de l’un signifie sans doute la défaite voire la soumission de l’autre. Pourtant, à force de se fréquenter ils trouvent un moyen d’unir leurs forces pour mener à bien une mission en particulier.

Anna et le prince d'Albion, Kenneth.
Anna et le prince d’Albion, Kenneth.

C’est le cas d’Anna et Kenneth dans Anna et le Prince d’Albion. La demoiselle est envoyée comme tribut à un royaume ennemi. Si au départ, elle a bien l’intention de se venger son père et sauver son frère, les deux jeunes gens décident de s’entraider pour abattre un plus grand ennemi. À la base, elle n’avait pas prévu de s’allier à lui, pensant justement l’éliminer et détruire Albion lors de leur première rencontre. C’est drôle parce que c’est aussi le souhait de Kenneth

Quand il est question de vie ou de mort de l’un des personnages, celui-ci ou celle-ci peut toujours compter sur son garde du corps. Forcément, en étant rattaché·e à la protection de quelqu’un, des liens finissent par se tisser. Dans un Tokyo ravagé par la criminalité en 2020, il ne fait pas bon être une fille. C’est la raison pour laquelle Kozuki de Tokyo Crazy Paradise vit comme un garçon. Après la mort de ses parents, elle est embauchée comme garde du corps au service d’un tout nouveau chef yakuza qui est aussi son camarade de classe, Riuji. Si au départ, ils se détestent bien cordialement, le danger dans lequel tous les deux vivent va les rapprocher. Kozuki risque sa vie pour Riuji, mais ce dernier n’est pas insensible à la situation de la demoiselle.

Kozuki de Tokyo crazy paradise
Kozuki, l’habile garde du corps de Tokyo Crazy Paradise.

La phase ultime : se retrouver coincé·es ensemble

Terminons cet article par le degré ultime de proximité forcée. C’est celui où nos protagonistes n’ont vraiment pas le choix, ils sont obligés de rester dans le même endroit soit parce que la météo se veut dangereuse soit parce qu’ils se retrouvent enfermés dans une pièce étroite (au choix : ascenseur, local de rangement, etc.). Ou alors, ils fuient un ennemi commun.

Une tempête de neige ou encore un typhon sont autant d’événements exceptionnels qui peuvent pousser nos deux protagonistes à rester ensemble par obligation. Ils doivent d’ailleurs demeurer confinés car le risque de se retrouver blessé est grand. Bien souvent, ils vont être dans la même pièce : une cabane perdue dans la forêt, une chambre d’hôtel car c’est la seule disponible ou même un abri de fortune si les conditions sont plus délicates.

Quand il fait froid, ils n’auront d’autre solution que de quitter leurs vêtements et se rapprocher physiquement pour compter sur la chaleur de leurs corps respectifs. Évidemment, il n’y a qu’une seule couverture. Oui oui tu m’as bien lue. Non seulement ils vont être peu vêtus mais en plus, mais leurs corps seront plus proches que jamais. Hana Yori Dango utilise cette situation pour tenter de rapprocher deux ennemis : Tsukushi et Tsukasa. Ces deux-là se détestent. La première a juré de venger une camarade de classe et compte bien renverser la tyrannie des F4. Tandis que le second n’hésite pas à user de harcèlement et d’ostracisation pour la faire quitter le lycée. Mais ces situations où ils sont contraints de se rapprocher changent la donne pour le garçon. Il va finir irrémédiablement accro à elle. Sauf que lui ne sait s’exprimer que par la violence…

illustration de Hana yori dango avec Tsukushi faisant du surf
Quand la sortie neige vire au cauchemar : Tsukushi et Tsukasa se retrouvent coincés dans un chalet à cause d’une tempête de neige.

Je ne compte pas non plus les récits dans lesquels un personnage est obligé de rester chez l’autre car la pluie s’abat trop fortement et les transports en commun en panne. Iels n’ont pas le choix que d’attendre que ça se calme. Si iels se connaissent déjà ou sortent ensemble, ça ajoute une nouvelle dimension à leur relation. Car quoi de plus intime que de découvrir la chambre de l’autre ? Avec toutes les pensées plus ou moins avouables que cela comporte. On les voit alors se sentir gêné et un peu excité. Et quand on ajoute le passage à la salle de bains avec changement de vêtements, il devient plus difficile de ne pas partager plus d’intimité. Point bonus pour les cheveux mouillés : l’opportunité de les faire sécher ou de dévoiler une nuque.

D’autres fois, ce sont les pièces verrouillées de l’extérieur qui s’improvisent créatrices de proximité. Notre héros se retrouve kidnappé par ses ennemis, l’héroïne s’en rend compte mais finalement elle est enfermée avec lui car la poignée est usée ou il n’y a qu’une serrure à l’extérieur. L’inverse existe aussi. Ou parfois pour faire une blague (pas drôle) et créer des rumeurs, des camarades peu inspirés se sentent l’envie d’enfermer à clé deux personnages qui étaient partis ranger le matériel de sport, par exemple. Nos protagonistes sont bien obligés de passer un peu de temps ensemble. Ils discutent, se découvrent mutuellement et c’est souvent le début de la réalisation de sentiments. Fort heureusement, la peur ne dure pas car iels ne restent pas non plus enfermé·es pendant longtemps.

Satoko et Shinpei des Noces des Lucioles
Satoko et Shinpei, forcés de fuir ensemble.

Enfin, la cavale peut tout à fait s’inclure dans les situations de proximité forcée. Nos personnages fuient un ennemi commun, même si à la base iels n’étaient pas nécessairement dans le même camp. En partageant divers moments ensemble, aidé·es par le danger de leur condition, iels en apprennent plus l’un·e sur l’autre et s’attachent davantage. C’est ce que vivent Satoko et Shinpei dans Les Noces des Lucioles. Au départ c’est très mal parti puisque Shinpei est littéralement engagé pour tuer Satoko. Quand cette dernière lui propose de se marier, il accepte et s’échappent tous les deux. Sauf qu’ils sont au milieu d’une île d’où il est très difficile de partir. Et ils vont devoir faire attention à ne pas apparaître devant les ravisseurs de Satoko…

Comme on a pu le voir dans cet article, le trope de la proximité forcée est très vaste et riche en situations. Selon la définition qu’on lui attribue, il peut revêtir plusieurs réalités où la liberté de nos protagonistes est plus ou moins grande. Sa force est de pouvoir convenir à différents récits, qu’ils soient encrés dans le contemporain ou non, dans un univers fictif type fantasy ou plus science-fiction. Je n’ai pas pu évoquer les cas de mariages arrangés ou la fausse relation. Mais ce n’est que partie remise pour de futurs articles.

Audrey

Véritable cœur d'artichaut, je suis friande de romances poignantes. Plus une série me fait pleurer, plus je l'aime !

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