Dans les shôjo, nous avons le plus souvent une héroïne comme personnage principal et narratrice. Elle est souvent en proie à l’amour, en raison des beaux garçons qui la côtoient. Mais ce n’est pas tout !
Si les histoires d’amour sont plus que courantes, les histoires d’amitiés et de rivalités entre filles sont aussi au rendez-vous. Oui, l’héroïne ne pense pas uniquement à l’élu de son cœur, mais aussi à ses amies, à sa mère et à ses sœurs. Cet entourage féminin, celui le plus à même de comprendre l’héroïne, est omniprésent.
Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les diverses relations entres filles dans les shôjo de Yuu Watase, dans les magical girls et dans les shôjo scolaires.
Dans les shôjo de Yuu Watase
Présentation du particularisme de la mangaka
Nous n’avons pas la prétention de connaitre l’enfance de Yuu Watase, ou du moins son adolescence dans la mesure où la majorité de ses séries se focalisent sur des personnages adolescents. Seulement, force est de constater que nous retrouvons systématiquement le même schéma de l’une à l’autre, quelque soit le scénario par derrière. Ce schéma, c’est que l’ennemi – si ennemi il y a – est toujours la personne la plus proche de l’héroïne : frère, sœur, ou meilleure amie. Mais ce n’est pas le seul ressort narratif identifiable chez cette mangaka, et qui la rend immédiatement identifiable : les relations entre filles dans ses œuvres se ressemblent et témoignent probablement d’un traumatisme profond.
Les 3 types de rôle féminin et leurs relations
Les rôles féminins chez Yuu Watase peuvent se résumer en trois grandes catégories : l’héroïne, la traitresse et les autres. Nous mettrons de côté Ayashi no Ceres, dans la mesure où la « traitresse » est de sexe masculin.
L’héroïne, comme nombre d’héroïne de shôjo et à plus forte raison si elle doit être victime d’ijime (exclusion d’un individu du groupe qui devient dès lors la cible du reste du dit groupe), est toujours un personnage naïf, candide, ou si vous préférez quelqu’un de foncièrement innocent. Quoi qu’il puisse lui arriver de négatif, il ne faut pas qu’elle en soit la cause ; cela doit rendre les événements tragiques qu’elle subit d’autant plus inadmissibles, incompréhensibles, et insupportables pour le lecteur. Comme indiqué tantôt, il s’agit d’une figure récurrente dans les shôjo, dont Yuu Watase n’a pas l’exclusivité.
La traitresse, par contre, est plus aisément assimilable à son style. Quelque soit le manga dont elle est l’auteur, l’antagoniste est toujours la personne la plus proche de l’héroïne ; soit elle fait semblant d’être son amie pour mieux la démolir dès qu’elle a le dos tourné, soit elle change radicalement de comportement en cours de route, par jalousie ou pour une sombre histoire de « destins opposés ». Ce n’est certainement pas un hasard tant il s’agit d’une figure omniprésente (même quand elle écrit un shônen), et nous pouvons en déduire que l’auteur a elle-même été victime d’une trahison similaire, sans qu’elle n’en comprenne la raison. La seule exception, c’est sans doute Saoinji de Ima Doki : elle s’en prend à Tampopo uniquement car c’est la seule fille « pauvre » de l’école, mais finit par comprendre qu’il s’agit d’une fille bien et devient réellement son amie.
Quant aux autres filles, elles peuvent là encore être divisées en deux catégories : celles plus âgées ou plus jeunes que l’héroïne pourront éventuellement être ses alliées, mais les autres adolescentes – d’autant plus si elle le côtoie au quotidien – seront presque toujours présentées comme des êtres cruels faisant preuve d’une méchanceté absolument gratuite. Pour peu que la traitresse soit à l’origine de l’ijime de l’héroïne, elles ne seront que trop heureuses de participer à son exclusion et à son humiliation. Il s’agit dans l’ensemble de personnages anonymes, sans visage, qui n’ont aucun grief particulier contre elle mais qui font cela par pur sadisme. Il en ressort que l’auteur considère pour ainsi dire toutes les adolescentes comme des créatures foncièrement mauvaises, à l’exception de son héroïne qui à n’en pas douter la symbolise elle et personne d’autre.
Dans les magical girl
Qu’est-ce qu’une magical girl ?
Il est compliqué de parler des Magical Girls, ce pour une raison très simple : si le genre a été créé en 1962 par Fujio Akatsuka dans les pages du Ribon avec Himitsu no Akko-chan (Caroline en VF), il connait son essor par le biais de la télévision, donc en marge des magazines de shôjo. C’est Mahotsukai Sally qui ouvre le bal en 1966, avec un projet conçu simultanément en manga et en anime par Mitsuteru Yokoyama ; il sera suivi de près par une adaptation de Himitsu no Akko-chan. Notons au passage que ce genre considéré comme typiquement féminin a été imaginé par des hommes.
Dès lors, il est délicat de parler de shôjo pour la majorité de ces séries, même pour les plus connues, car il s’agit le plus souvent d’anime originaux, qui connaitront parfois une fille, âgée de 6 à 16 ans environ, dotée de pouvoirs magiques, et qui va les utiliser pour aider son entourage au quotidien. En réalité, il existe énormément de sous-catégories de Magical Girls, et au moins autant de cas atypiques, à l’instar de la libertine Cutie Honey. Déjà, nous pouvons les séparer en deux grands groupes : celles comme Sally nées avec des pouvoirs magiques, et celles comme Akko qui en reçoivent à un moment de leur vie, souvent en témoignage de leur gentillesse ou pour réaliser un rêve. Avec Sailor Moon au début des années 90, nous avons eu l’émergence de la Magical Girl combattante, c’est-à-dire celle utilisant ses pouvoirs pour vaincre une menace. Le style fera école.
Au fil des années, il s’est imposé comme le genre commercial par excellence, visant à la fois le jeune public féminin et les otaku adultes (même si cela n’est que rarement assumé par les producteurs), deux publics consommateurs de produits dérivés, donc des valeurs refuges pour une industrie en pleine crise.
Toutefois et comme indiqué tantôt, il faut bien comprendre que, outre les cas cités ci-dessus, peu de séries de Magical Girl sont issues d’un shôjo ; parmi les plus récentes, citons Fullmoon wo Sagashite, Sakura la Chasseuse de Cartes, Ultra Maniac, Tokyo Mew Mew, ou encore Shugo Chara.
Le passage de la magical girl aux magical girls
A l’origine, les relations entre filles dans les séries de Magical Girl se résument à celles qu’entretient notre héroïne avec des personnes qui ignorent tout de ses pouvoirs, et auxquelles elle doit impérativement les cacher ; cette culture du secret tient dès lors un rôle prépondérant. Au quotidien, nous la voyons interagir avec ses proches, ses camarades de classe, dans l’ensemble des individus cordiaux même s’il lui arrive aussi de faire face à des chipies, mais qui ont rarement mauvais fond. Parfois, l’héroïne peut être confrontée à une rivale, qui aura elle-aussi des pouvoirs.
Cela va changer avec l’apparition des groupes de Magical Girls. Leur origine vient sans doute des années 80, et du Studio Pierrot : profitant du nouveau format OAV (des animes conçus directement pour le marché de la vidéo), ce studio maitre incontesté du genre à l’époque va s’amuser à faire se rencontrer ses héroïnes – Creamy, Emi, Yumi,… – et les mettre face à des dangers communs.
Mais c’est Sailor Moon qui entérine le système. Reprenant le concept des Sentai – les séries live de super-héros japonais – dont Bioman reste le plus célèbre représentant en France, l’auteur Naoko Takeuchi va utiliser le principe du code couleur, permettant d’identifier immédiatement chaque protagoniste : rose, rouge, bleu, vert, orange.
Après Sailor Moon, la télévision nippone diffuse Cutie Honey F ; la série est un échec, mais démontre la volonté des producteurs de recycler ce concept du groupe de Magical Girls, aux personnalités stéréotypées – chaque spectateur doit pouvoir en trouver une qu’il appréciera plus que les autres – et aux codes couleurs affirmés. Ils récidiveront plus tard avec Magical Doremi puis toutes les séries Pretty Cure, cette fois avec succès. En manga, cela sera repris par Tokyo Mew Mew, avec les mêmes ingrédients et les mêmes caractéristiques.
Néanmoins, certaines séries Pretty Cure vont se limiter à deux Magical Girls. Dans ces cas-là, elles auront évidemment des personnalités, donc complémentaires : une sportive, fonceuse, simple, mais un peu idiote, et une intellectuelle, plus posée, et plus sophistiquée. Et quoi qu’il arrive, elles se sépareront le temps d’un épisode, pour mieux comprendre qu’elles ont besoin l’une de l’autre pour atteindre leur objectif. Leurs relations sont donc basiques, mais profondes.
Au sein d’un groupe : le rôle des magical girls
Au sein des groupes de magical girls, chacune remplit un rôle bien précis. Elles ont une personnalité et des capacités uniques, s’apportent mutuellement ce que les autres ne possèdent pas. C’est sur cette notion de base qu’elles forment un groupe soudé et uni. Rassemblées autour d’une cause ou but commun, elles combattent ensemble contre des adversaires divers et variés. Pour ne citer qu’elles, dans Sailor Moon et Tokyo Mew Mew, nous allons identifier les différents principaux rôles de la magical girl dans son groupe : la leader, l’intellectuelle, la sensible, la passionnée, la meneuse.
Tout d’abord, tout bon groupe a besoin de sa leader pour fonctionner. C’est la personne qui est au centre de tout. Son rôle est de guider les autres. Cependant, force est de constater que le chemin est long avant qu’une magical girl, aussi douée soit elle, devienne la force principale du groupe. Au début, l’héroïne est tout sauf faite pour être leader. En effet, Usagi / Sailor Moon (Sailor Moon) et Ichigo (Tokyo Mew Mew) sont toutes les deux maladroites à un degré différent. La première est une vraie pleurnicheuse et la seconde a souvent la tête dans les étoiles. Qui penserait qu’elles seront amenées à être sous les feux des projecteurs ? Ce qui leur permet d’être acceptées comme leader réside en leur capacité à souder leurs partenaires les unes aux autres. Grâce à un grand optimisme et un certain charisme, elles attirent la sympathie et n’abandonnent jamais l’une des leurs. Elles sont le symbole même de l’amitié pure. Cette force intérieure est ce qui fait évoluer ces magical girls en des leaders plus affirmées et compétentes.
Le groupe a aussi besoin d’une demoiselle intelligente, pour gérer les stratégies mais surtout pour raisonner celles qui pourraient privilégier le cœur à la raison. Elles sont celles qui réfléchissent le plus à leurs actions. Elles font souvent preuve de maturité ou en tout cas d’un calme apparent. Cependant, elles sont capables de s’énerver face à l’incompétence de leurs partenaires et peuvent être solitaires. Ami / Sailor Mercury (Sailor Moon) est une surdouée qui peine parfois à faire entendre raison au groupe. Étant prise entre les études et sa mission de guerrière, elle est celle qui prend le plus au sérieux ses obligations. Elle se rendra compte que ses amies sont autant importantes que ses études. Quant à Zakuro (Tokyo Mew Mew), sage et d’une grande maturité, elle se consacre à son travail de chanteuse, actrice et mannequin. Solitaire de nature, elle apprendra à ouvrir un peu son cœur à ses amies. Cela montre que le cerveau du groupe est celle qui a le plus de poids sur les épaules. Si elles sont les plus actives, elles ont besoin du soutien de leurs amies pour tenir parfois le coup.
Il ne suffit pas d’être optimiste ou intelligente, mais il faut aussi avoir une certaine sensibilité. La plupart du temps cachée derrières les apparences, d’une sportive comme Makoto / Sailor Jupiter (Sailor Moon) ou bien d’une timide comme Letasu (Tokyo Mew Mew), elles sont très chaleureuses et encourage le reste du groupe. Ces deux jeunes filles ont une fonction de soutien. Makoto a des capacités physiques pour combattre les ennemis. Quant à Letasu, elle peut protéger ses amies. Ainsi, elles sont d’une aide précieuse lorsque la situation devient dure. Encouragements, compassion, elles font oublier parfois leur devoir aux magical girls pour qu’elles se détendent un peu.
La passionnée est celle qui pousse les autres à agir. Même si elles font preuve parfois d’immaturité, leur initiative est ce qui mène les autres à aller se battre et à ne jamais abandonner face à l’adversité. Pudding (Tokyo Mew Mew) est la plus jeune dans son groupe et est donc moins matures que les autres. Elle est rieuse et cherche l’amusement dans tout ce qu’elle fait. Inquiétant souvent ses amies, son débordement d’énergie donne envie d’agir et d’être au cœur de l’action. Quant à Minako / Sailor Venus (Sailor Moon), elle se donne à fond dans ce qu’elle fait. Elle n’hésite pas quand il s’agit de combattre, malgré sa maladresse similaire à Usagi. Sa passion finit par atteindre le cœur de ses partenaires.
Enfin, la meneuse est celle qui pallie aux manques de leur leader. En effet, Rei / Sailor Mars (Sailor Moon) est plus que consciente de sa mission. Elle a l’âme d’une guerrière et est souvent en compétition avec Usagi. Ainsi, elle a la capacité de mener tout le groupe d’une main de fer. Quant à Minto (Tokyo Mew Mew), elle mène à la baguette toutes ses amies. Aimant diriger, de par son petit côté prétentieux de demoiselle de bonne famille, elle donne des ordres à ses partenaires. Cependant, cela lui vaut de se confronter avec sa leader Ichigo. Celle-ci voit d’un mauvais œil ses décisions, alors qu’elle ne fait rien d’elle-même. Pourtant, ses directives peuvent être parfois utiles dans le feu de l’action.
Les magical girls seules sont donc différentes de celles en groupe, puisqu’elles n’entretiennent qu’une relation de rivalité avec l’ennemi. Pour les groupes, ce sont des relations d’amitié et d’entraide qui ressort le plus. C’est l’union de chacune des différentes magical girls qui rend le groupe fort et unique en son genre.
Dans les shôjo scolaires
Passons maintenant aux shôjo scolaires. Amitié, rivalité, famille, tout cela montre à quel point les relations entre filles sont diverses et variées. Comme tout enfant, l’héroïne possède une mère et parfois une ou plusieurs sœurs. Seules ou avec des amies, elle est amenée à se faire des alliées, mais aussi des ennemis au sein de son entourage. En effet, ce sont les personnages secondaires qui soutiennent ou poussent l’héroïne à faire des choix, à se sentir heureuse ou tourmentée. Sans eux, celle-ci ne pourrait sortir du lot, parmi les personnages de shôjo. La construction de l’entourage, ici féminin, est déterminante pour son passé, son présent et son avenir.
L’amitié
Tout d’abord, l’amitié est le premier type de relation qui peut être trouvée dans un shôjo. Deux possibilités : soit l’héroïne a déjà des amies soit elle est seule. Dans le second cas, elle est amenée à s’en faire de nouvelles. Il y a aussi un troisième cas : elle possède une ou plusieurs amies d’enfances et va s’en créer d’autres.
Pour le premier cas de figure, celui des amies d’enfance, l’héroïne a dès le début un bagage relationnel qui constitue son passé. Elles datent majoritairement de la crèche ou de la maternelle. Ensuite, elles suivent l’héroïne dans tout leur parcours scolaire. Par exemple, Nori (We are always…) a une amie d’enfance, Saeka. De la crèche au lycée, elles ont toujours été ensembles.
Le second cas de figure est souvent moteur de l’action. En effet, une héroïne seule enclenche l’intrigue une fois qu’elle commence à se lier d’amitié avec ses camarades de classe. C’est le cas dans Sawako, de l’héroïne du même nom, qui n’a jamais eu d’amies à cause de son aura glauque. En seconde année du lycée, elle décide de changer et réussit à gagner petit à petit le cœur de deux jeunes filles, Ayane et Chizuru. Ensuite, c’est toute la classe qui se met à l’apprécier. Ainsi, le fait de se créer des amitiés féminines amènent l’héroïne à se transformer. Elle donne une impression différente à son entourage, ce qui lui crée un avenir plus lumineux. Sawako, par son initiative, finit donc par connaitre le bonheur d’avoir des amies.
En effet, l’amitié demande des efforts et c’est ce qu’apprend aussi Kyôko (Skip Beat), lorsqu’elle tente de se lier à Môko. Même en étant sa rivale dans le show-business, elle lui vient en aide lors d’une audition, ce qui la rapproche de sa future amie. Cependant, quand on est novice en amitié, comme ces deux jeunes filles, disputes amicales se multiplient rapidement. Ce sont ces petits conflits qui font évoluer leur relation d’amitié.
Dans le troisième cas de figure, l’héroïne, même en ayant déjà des amies, s’en crée de nouvelles, ce qui la fait aussi évoluer. En effet, la création de liens supplémentaires fait parti de l’apprentissage de l’être humain pour devenir social. Prenons par exemple, Miki (Marmelade Boy). Amie depuis l’enfance avec Meiko, elle n’en reste pas là. Tout d’abord, même en connaissant bien une personne, il n’est possible de la comprendre totalement. Meiko, son amie, devient donc une inconnue lorsqu’elle apprend sa liaison avec un professeur de leur lycée. Cela prouve que l’amitié ne consiste pas uniquement en une relation simple où les amies se côtoient en raisons de points communs ou de complémentarité voire d’opposition. Non, il s’agit de s’ouvrir aux autres, mais aussi de respecter l’intimité de l’autre ! Chaque personne peut avoir une notion différente de l’amitié.
C’est en comprenant cela qu’il a été possible pour Miki de se faire une nouvelle amie, Arimi. Au départ jalouse de son rapprochement avec un de ses amis qui l’aime, elle est amenée à apprendre à la connaitre et finit par devenir proche de cette demoiselle.
L’amitié est donc un des piliers de l’héroïne. Cependant, rien n’est simple et parfois, haine et rivalité prennent le dessus.
La rivalité
L’héroïne ne peut pas être aimée de tous. Jalousée voire même détestée, elle fait l’objet de reproches voire de persécutions. La rivalité peut prendre plusieurs formes, tout comme la jalousie qui la précède.
Tout d’abord, il existe la rivalité amoureuse où plusieurs jeunes filles aiment le même garçon. L’amour rime alors avec champ de bataille pour atteindre l’élu de son cœur. Évincer les autres devient alors une priorité. Pour ne citer qu’un seul exemple, dans Sawako, l’héroïne tombe amoureuse de Kazehaya. Cependant, Kurumi l’aime depuis bien plus longtemps qu’elle et refuse de laisser son cher et tendre, à une fille hésitante et trop gentille. Elle ne cessera de le lui reprocher, même si à la fin, elle acceptera sa défaite humblement.
Ensuite, il existe une rivalité qui peut amener à des persécutions scolaires. Il s’agit de la naissance d’une jalousie très grande vis-à-vis de l’héroïne. Différente des autres, il y a quelque chose qui dérange l’entourage et l’encourage à martyriser l’innocente. Deux exemples peuvent être donnés. En premier lieu, Maria (Akuma to Love Song) vient d’un établissement catholique et se fait transférer dans un nouveau lycée. Mauvaise langue, il se trouve qu’elle ne peut s’empêcher de blesser les autres, par sa trop grande honnêteté. Cette attitude lui vaut d’attirer les foudres de ses camardes de classe, en particulier de Tomoyo puis de la chouchoute de la classe, Hana. Elles la critiquent voire lui jouent de très mauvais tours. De plus, son ancienne amie, Anna, la déteste. Tout cela pour dire que les filles peuvent se faire du mal entres elles, effrayées par la différence.
Cela peut devenir très grave, ce qui m’amène au deuxième exemple. Midori (Tomodachi Gokko) est transférée de Tokyo dans un lycée de campagne. Elle devient vite l’attention de sa nouvelle classe. Cependant, cela déplait fort à la chef de la classe, Elena. Cherchant un prétexte pour la persécuter, elle le trouve lorsque Midori se met à aider une ancienne amie d’enfance, Akari. Maltraitée par Elena et son groupe d’amies, elle se détourne de l’héroïne quand celle-ci prend sa place. Midori se retrouve alors humiliée tous les jours et cela empire jour après jour, ce qui l’amène à se suicider.
La maltraitance scolaire est si terrible, que même quand Midori remonte le temps, elle décide cette fois-ci de laisser tomber Akari et de participer à la persécution de celle-ci.
Ainsi, la rivalité peut devenir de la haine. Cela montre que les relations entre filles ne sont pas toujours positives, mais peuvent être extrêmement négatives pour certaines.
Outre l’amitié, la haine et la rivalité, il reste la famille qui est la plus proche de l’héroïne.
La famille
L’héroïne a tout d’abord une mère, morte ou vivante. Le respect et l’envie de rendre fière celle-ci domine. Elle est majoritairement soutenue par sa mère, elle-même servant de soutien à celle-ci.
La relation mère-fille est essentielle pour l’héroïne. De ce fait, Misaki (Maid-sama) cherche à gagner de l’argent pour rendre service à la sienne, en travaillant à mi-temps. Aussi, même non présente aux côtés de l’héroïne, elle tient une place très importante dans son cœur. C’est le cas pour Tohru (Fruits Basket), Chiharu (Love so Life) et Haruhi (Host Club) qui ont peu connu la leur voire pas du tout. Elles pensent souvent à elle, possèdent parfois quelque chose lui ayant appartenu et trouvent la force d’avancer dans la vie, dans la perspective de rendre fière leur mère défunte.
Il existe même une héroïne qui décide de devenir une mère pour le bébé de sa propre sœur ; il s’agit de Chieri (Momo Lover) qui se voit confier la garde de Momo. Prendre soin de ses enfants est la mission principale d’une mère. Cela montre que le lien mère-fille est sûrement un des plus puissants puisque le tout premier dans la vie du bébé.
Nous en arrivons ensuite aux sœurs que peut avoir l’héroïne. Grande, petite ou jumelle, la relation diffère grandement. Quand l’héroïne possède une grande sœur comme Chieri (Momo Lover), Sakura et Shizuko (Maid-sama), elles ont un modèle sur lequel se référer et s’appuyer. C’est un bon soutien, mais parfois la grande sœur n’est pas assez responsable, ce qui est le cas d’Ichigo, la grande sœur de Chieri. Celle-ci doit donc gérer ce que la sœur ne peut faire.
Quand l’héroïne a une petite sœur comme Misaki (Maid-sama), cela suppose que celle-ci doit en prendre soin en tant que modèle. Protéger Suzuna est ce que fait Misaki en travaillant à mi-temps. Sans cela, Suzuna ne pourrait se payer ses frais de scolarité.
Enfin, l’héroïne peut avoir une jumelle. Dans le cas présent, la relation en devient compliquée, puisque la jalousie vient s’ajouter à la fraternité existante entre sœurs. C’est le cas pour Ageha et sa sœur jumelle Hana (Papillon). Complexée vis-à-vis de sa jumelle, Ageha est en retrait. De plus, elle se fait même piquer le garçon qu’elle aime, au moment où sa sœur apprend qu’il est l’élu de son cœur. L’origine du complexe vient le plus souvent de la mère qui fait plus ou moins consciemment une préférence entre l’une des deux filles. Pour qu’elle reste en bons termes avec sa mère et sa sœur, il faut que l’héroïne dépasse ses limites et gagne en confiance, pour arrêter de toujours se comparer à sa jumelle.
Aussi, la famille est l’autre pilier de l’héroïne, en plus de l’amitié.
Les relations entres filles se trouvent donc être diverses et différentes, selon le shôjo. Pour Yuu Watase, la rivalité est ce qui domine. Dans les magical girls, le collectif prime sur l’individualité de chacune des héroïnes. Enfin, ce sont les shôjo scolaires qui montrent le plus de diversité en termes de liens féminins : amitié, rivalité et famille. Ainsi, les shôjo font en sorte de donner à leur héroïne une présence féminine, peu importe le genre.
N’hésite pas à donner tes impressions en commentaires. Quelle est ta propre vision des relations entre filles ?