La Semaine du Shôjo 2018 débute ! Pour cette édition, nous te proposons de découvrir l’événement interblogueur organisé cette année. L’objectif est de confronter l’avis de plusieurs blogueurs sur un thème commun. Tu peux retrouver l’opinion de tous nos participants en fin d’article et n’hésite pas à donner la tienne en la partageant en commentaire.
Cette année, il s’agit de répondre au sujet suivant : « Quel shôjo (yaoi ou josei) t’a le plus ému(e) ? ». Dans ce billet, je (Luthien) t’expliquerai les raisons qui m’ont fait choisir ce manga en particulier.
Je n’ai pas cherché longtemps avant de trouver le titre pour répondre à cette question. A peine avais-je lu cette interrogation que le manga Orange d’Ichigo Takano m’est venu à l’esprit. Malgré le fait d’avoir passé mes lectures de ces dernières années en revue, aucun autre shôjo ne s’est démarqué. Ce titre est celui qui m’a le plus touchée et qui continue encore à le faire puisqu’un tome est sorti récemment. Quelles sont les raisons pour lesquelles ce manga m’a tant émue ?
Une histoire touchante sublimée par la douceur des illustrations
Je trouve les histoires de voyage dans le temps passionnantes. Le fait de pouvoir aller dans le passé ou dans le futur et d’agir sur les événements est un sujet complexe mais cependant fascinant. Ce ressort scénaristique apprécié est, en plus, couplé avec le changement du destin funeste d’un camarade adolescent. Il était donc impossible de me laisser indifférente. En recevant des lettres du futur, Naho et ses amis peuvent changer le passé – ou plutôt l’avenir – et ainsi permettre à Kakeru de vivre le sien. Le fait de pouvoir modifier un simple petit événement peut entraîner une succession de choses. Et toutes les possibilités imaginées sont infinies.
Cette histoire de lettres du futur et de changement d’époque aurait pu perdre le lecteur mais ce n’est pas le cas puisque la narration est parfaitement maîtrisée. Les doutes que j’aurais pu avoir sont rapidement balayés. Le fait que le lecteur partage les pensées des personnages lui permet de s’investir dans l’histoire. Naho est sceptique quant à ces lettres mais lorsque tout se passe exactement comme cela est prédit dans sa lettre, elle sait qu’elle doit désormais agir. Je me suis impliquée dans les choix qu’elle a fait comme ceux des autres personnages.
L’histoire est par ailleurs sublimée par la douceur des illustrations. Celles-ci sont rondes et se concentrant principalement sur les visages des personnages, permettant de ressentir leurs émotions. Dans le premier tome, Naho prend en compte la lettre et décide de faire de son mieux en tant que batteuse au softball. L’expression de son visage et de celle de ses camarades est fantastique lorsqu’elle réussit à renvoyer la balle.
Des thèmes forts abordés de manière sensible
La période adolescente est compliquée et sujette à de vives émotions. Orange aborde des thèmes forts qui m’ont fait ressentir de la tristesse, de la joie ou encore de l’espoir tout comme le vivent ces jeunes gens.
Le thème le plus crucial est sans aucun doute la question de la mort. Celle-ci est abordée et vécue de différentes façons. Il y a le groupe adulte du futur, qui a connu une perte immense et qui n’a rien pu faire. Ils ont plus ou moins fait leur deuil et lorsqu’ils décident, dix ans après, d’écrire ces lettres dans l’espoir de changer le passé, c’est en partie pour eux. Ils vivent avec le regret de n’avoir rien pu faire. Quoiqu’il arrive dans le passé, le Kakeru qu’ils ont connu est mort et ne sera plus jamais parmi eux. Il y a le groupe du passé qui entrevoit la possibilité de cette mort. Ils prennent conscience de la valeur de la vie à leur jeune âge. Et surtout, il y a Kakeru. Kakeru qui ne va pas bien et qui entrevoit le suicide comme une solution à son mal-être. La mangaka aborde sans fioriture ce sujet. Cependant elle le fait avec douceur. *relis des passages pour écrire cet article* *sens venir les larmes*
Ces adolescents doutent. Ils ont peur de faire les mauvais choix et la situation dans laquelle ils sont plongés est encore plus intenable. Ils hésitent, avancent doucement pour finalement reculer, mais qu’importe tant qu’ils ont réalisé quelques pas. Il m’était impossible de ne pas les soutenir, de ne pas me questionner avec eux, de ne pas les encourager dans leur prise de décision, qu’elle quelle soit. Ils bâtissent leur futur, dans une réalité avec Kakeru, et s’ils sont prudents, ils prennent aussi des risques. Ils se construisent petit à petit jusqu’à se révéler.
Des personnages attachants auxquels j’ai pu m’identifier
Les protagonistes : Naho, Kakeru et Suwa, bien que très différents, m’ont tous touchée d’une certaine manière. Je me suis sentie proche d’eux à plusieurs reprises, m’identifiant même à eux à certains moments. Chacune de leurs actions a longtemps résonné en moi et j’ai imaginé des réalités alternatives si d’autres choix avaient été faits.
Naho est une jeune fille aimable et appréciée, cependant, elle s’efface assez facilement devant les autres. Le fait de connaître le futur va lui permettre de s’affirmer davantage. Je me suis facilement identifiée à elle, par sa timidité et son manque de confiance en elle. Elle est un exemple à suivre par le courage qu’elle gagne et les actions qu’elle entreprend. Tout ne se fait pas subitement, elle hésite à de nombreuses reprises, mais elle tente quand même. Elle souhaite changer le futur tout comme elle désire faire progresser sa relation avec Kakeru.
Suwa est le personnage pour lequel j’ai ressenti le plus d’émotions. Sous ses abords d’exubérance, c’est un personnage très sensible qui soude le groupe. En ayant connaissance du futur, il doit prendre des décisions très difficiles. Il apportera beaucoup au groupe et à Kakeru en prenant des initiatives et en s’inquiétant pour lui. Le Suwa du futur a une vie idéale aux côtés de la femme qu’il aime et de leur enfant. Il a bien plus d’expérience et de sagesse que le Suwa du passé qui sera amené à prendre les décisions les plus difficiles. En effet, envoyer une lettre et donner des indications nécessitaient du courage mais bouleverser le futur envisagé en demande encore plus. Ce à quoi Suwa renonce m’a beaucoup peinée. Même si dans une des diverses réalités existantes, il partage la vie de celle qu’il aime. Dans sa réalité à lui, celle qu’il va devoir vivre, ce n’est pas le cas. Il fait preuve de beaucoup d’abnégation et il mérite toute mon admiration.
Kakeru est le personnage central de cette série cependant il reste très mystérieux. Venant d’arrivé au lycée, il se lie rapidement au groupe d’amis de Suwa et Naho. Il cache pourtant une grande souffrance et commettra un acte irréparable. Heureusement, ses amis sont là pour veiller sur lui et le soutenir. Grâce aux lettres envoyées du futur, il aura le droit à un avenir différent. Tout ne sera pas rose mais il pourra surmonter ses difficultés grâce à ses amis. La souffrance qu’il ressent m’a atteinte tout comme les changements qu’il opère petit à petit. Et la reconnaissance qu’il éprouve pour ses amis est indescriptible.
Les articles des autres blogs
Tu peux découvrir les avis des autres participants à l’édition en cliquant sur les liens suivants. Un grand merci à chacun d’entre eux de s’être prêtés au jeu !
- AfterMangaverse
- Bright Open World
- Husk of Yaoï
- L’Antre de la Louve
- L’Antre du Boiteux
- Le Chapelier fou
- Les chroniques d’un ange
- Manga Suki
- Ma petite médiathèque
- Mirrors
- Miyuneko no Yume
- Parole de Libraire !
- Seventh
- Vagues Souvenirs
Et toi, quel shôjo (yaoi ou josei) t’a le plus ému et pourquoi ?
Tout d’abord un grand merci de m’avoir invitée à participer à cet événement. Désolée de ne pas avoir eu le temps de pouvoir faire un choix et détailler les raisons qui font que les mangas que j’ai choisi m’ont ému (de peur de spoiler aussi).
Le premier choix qui m’était venu en tête est aussi Orange. Dans la catégorie « romances scolaires » c’est sans doute le shôjo qui m’a le plus ému par son histoire et ses personnages. J’ai aussi bien aimé les dessins que j’ai trouvé très soignés.
Mais en y réfléchissant un peu j’ai aussi pensé à Donten ni Warau, qui est lui aussi un shôjo mais pas du tout dans les mêmes genres qu’Orange, puisqu’il est surtout centré action, en plus du côté fantastique et historique qu’on y trouve. L’anime m’avait déjà pas mal ému, mais le manga aussi lorsque je l’ai lu.
Et finalement comme Hidamari ga Kikoeru est aussi un manga qui m’a ému, j’ai décidé de parler de ces trois là.
Du coup mon avis n’est pas très détaillé, mais j’espère que ça pourra en intéresser certains.
De mon côté je vais aller lire les avis des autres. =)